"The Role of Translation" - ou pourquoi s'immerger culturellement, c'est vachement noble.
Un texte que j'avais à traduire pour mon cours de traduction et que j'ai beaucoup aimé - en bonne idéaliste - notamment parce que j'ai trouvé que ça rejoignait bien les réflexions que je me fais actuellement sur le début de mon expérience Erasmus.
The Role of Translation
"The knowledge of a foreign language is like a second pair of eyes or ears. One's whole horizon is enlarged; one's whole understanding of one's fellow-man is deepened and enriched. One sees oneself in perspective for the first time. There is an end of bigotry, of chauvinism, of flagwagging patriotism, and there is a beginning of human cooperation and mutual help. The cultural treasures of other nations lie open before you. You are able to share the heritage of other nations, and to help share yours. Barriers separating peoples are thrown down, and suspicion gives way to understanding. The brotherhood of man becomes a realisable ideal. Co-operation replaces competition. In the world of literature, ideas become cross-fertilized, the experience of others can be usefully employed to mutual benefit, standards of art can rise, new heights can be achieved together. Finally wars can be made virtually impossible when people know and understand one another."
Walter May, "The Role of Translation in the Development of World Culture", in Babel.
C'est beau, quand même, non ? :D
Et croyez-moi, ça l'est doublement quand on peut s'appuyer sur des idées aussi nobles et humanistes pour justifier le fait que vous vous envoyez actuellement un muffin par jour (minimum) et que vous goûtez n'importe quel gâteau qui vous passe sous la main.
Et même que c'est vachement bouddhique, comme idée, quand même, qu'une fois qu'on fait l'effort de comprendre sa propre nature, ben on comprend que les autres sont humains aussi, qu'on veut juste être heureux et que les autres soient heureux aussi pour promouvoir la paix, l'amour et la compréhension dans le monde, tout ça...
(Mais non je ne fais pas une fixette sur la philosophie bouddhiste...)
Immersion culturelle, je t'aime.
Non mais plus sérieusement, c'est vrai que partir vivre à l'étranger change énormément de choses dans la façon qu'on a de considérer la vie. Comme dit le texte, on se voit avec du recul.
Par exemple, je me répète que je ne suis là que pour neuf mois ; que neuf mois, c'est rien du tout - la preuve on est déjà mi-novembre et ça fera bientôt un mois et demi que je suis en Angleterre... - et que du coup, je devrais vraiment chercher à tirer le maximum de positif de cette opportunité incroyable. En gros, se concentrer sur le positif et se dire que, de toute façon, un mauvais moment ne pourra pas entacher une expérience qui s'étale sur une année scolaire.
Et puis d'un coup, on se dit qu'on n'est peut-être pas forcé de changer de pays pour comprendre que la vie est éphémère et qu'on ferait mieux de profiter de chaque jour à fond. Pas forcément en se disant qu'on pourrait mourir demain (parce que, quand même, c'est pas super réjouissant - ça m'a toujours un peu énervée d'entendre des chansons niaises faire un refrain supposé émouvant à partir d'un memento mori...). Mais c'est quand même important de se rendre compte que c'est quand même génial, quelque part, de vivre, même si on sait pas où on va - enfin, parfois c'est aussi crevant et chiant, d'être dans le flou intergalactique - tout en gardant à l'esprit que, finalement, on s'en sort pas si mal depuis le début ! La preuve, on est toujours en vie. Et peut-être pas aussi malheureux qu'on pourrait le penser à première vue, dans les moments de déprime.
Tout ça pour dire que j'essaie de me trouver des bonnes excuses pour pouvoir continuer à manger impunément des muffins, des scones, des cookies, des barres de chocolat, des cupcakes, des cheesecakes, des brownies, des flapjacks, des doughnuts et autres saloperies angéliques saveurs britanniques tous les jours. Et ça marche plutôt bien !
Cupcakes d'Halloween au Gregg's à côté de chez moi.
(Avoir un Gregg's à côté de chez soi est une très mauvaise chose, d'ailleurs, ne faites jamais ça les enfants.)