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Les Errances Enjouées de Neus Amaëlle
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Les Errances Enjouées de Neus Amaëlle
  • Les fantaisies d'une petite littéraire bien entourée, en quête de sérénité dans un monde joyeusement chaotique, qui aime écrire, s'intéresse à plein de trucs & trouve que la vie, même si c'est un peu n'importe quoi, c'est drôlement chouette, quand même.
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27 février 2011

Chronique : Moriarty

 

Moriarty (+ JP Nataf + Giedré) au Bikini le 2 février 2011 (Festival Détours de chant)

 

Deuxième chronique que j'écris pour Mygmusique dispo ici ! (youpiiii)

 

Plus de deux ans après leur première date au Bikini, Moriarty est de retour à Toulouse dans le cadre du Festival Détours de chant. Une soirée inoubliable pour moi, qui ai découvert le groupe juste à temps pour assister au concert – timing louable puisque la date a fini par être complète (tout comme l'était la précédente).

Un concert de Moriarty, c'est très difficile à rendre, pour la bonne raison qu'on va de surprise en surprise...

La première de la soirée s'appelle GiedRé. Il s'agit d'une charmante jeune blondinette en robe, aux pommettes saillantes et au sourire enfantin... mais faussement innocent. Toute seule avec sa guitare, elle commence par une « chanson pour endormir les enfants » : la jolie histoire d'un homme qui se perd dans les bois, se voit proposer l'affection d'une prostituée (un travesti latino) pour finalement finir sodomisé contre un arbre. Les autres chansons sont tout aussi délicieusement politiquement incorrectes mais le public semble apprécier et même en redemander, à en juger par les nombreux éclats de rire et les applaudissements nourris. « L'amour » (ou plutôt le sexe (et particulièrement la sodomie, d'ailleurs)), les faits divers, le glauque, les tabous en général, sont des sujets de prédilection. L'humour est d'un cynisme tel que ça en frise le dérangeant, mais en tant que première partie, on peut dire que l'affaire a été rondement menée ! Voire peut-être trop bien menée.

En effet, face à JP Nataf, ex-Innocent, l'audience semble se refroidir et être déstabilisée par le contraste. Il faut préciser ici que la plupart des gens se sont manifestement déplacés pour Moriarty, ignorant ou ayant oublié le fait (moi la première) que, puisqu'il s'agit d'une date de festival, le second artiste occupe la scène nettement plus longtemps que ne le ferait une simple première partie. Voir la setlist se prolonger finit par impatienter les toulousains... Ce qui est dommage, car la qualité de la musique est indéniable. Des textes recherchés et poétiques (nettement plus lyriques que ceux de GiedRé), une voix apaisante, des mélodies planantes et harmonieuses, (et, en ce qui concerne Jean-Philippe lui-même, un look retro, vaguement lennonien sur les bords, qui vaut le détour !). Le tout fait voyager mais ne semble pas combler les attentes du public.

Lorsque Moriarty arrive (enfin !) sur scène, l'impatience est à son comble. Malgré quelques problèmes de son qui font qu'on n'entendra pas la voix du contrebassiste avant le second morceau – il faut dire que la diversité des instruments étalés sur la scène est pour le moins impressionnante ! Les réglages n'ont pas dû être évidents à faire... ! -, on sent que c'est un Bikini conquis qui s'est rassemblé ici pour Moriarty. Même si on ne connaît pas encore le nouvel album, le contact s'établit immédiatement : le silence se fait et on embarque aussitôt dans une ambiance country, portée par la voix suave si particulière de Rosemary.

Le dépaysement est aussi visuel : les looks décalés des différents artistes et la mise en scène théâtrale (originale, très précise et réussie) font qu'il est impossible de s'ennuyer, d'autant que certains musiciens passent d'un instrument à l'autre et que tous ne cessent d'intervenir (en français comme en anglais) auprès du public. Le guitariste (Arthur ; dont les bretelles, les chaussettes rouges et le chapeau évoquent les farfadets irlandais) n'attend pas plus de deux ou trois chansons pour remercier toute l'équipe du Bikini et les féliciter de la qualité de leur magret de canard, proposant alors le tout premier « slam d'assiette » de l'histoire de la musique – consistant à faire passer de main en main l'assiette jusqu'au bar situé au fond de la salle. Le slam sera d'ailleurs le leitmotiv de la soirée puisque, ayant renversé le thé de Rosemary, Thomas (harmonica) renverra la tasse vide via le public aux barmen. Ce sera d'ailleurs Thomas lui-même qui, pourtant apparemment pas très branché bain de foule, finira par se faire porter par les fans sur « Jimmy », titre phare du groupe.

Le morceau se révèlera d'ailleurs être le clou de la soirée : tout le monde semblait l'attendre de pied ferme et ne se fait pas prier pour fredonner les paroles avant même que la chanteuse ne s'avance vers le micro. Le résultat est pour le moins émouvant, pour le groupe, ravi, comme pour nous. Tout le monde est invité à claquer des doigts sur l'instance du batteur (résolument sympathique, ne serait-ce que pour sa salopette). Comme le public se voit reprocher de s'arrêter de chanter quand c'est au tour de la mélodie jouée à l'harmonica de rentrer en scène, un spectateur relève le défi de la siffler et se voit finalement invité à rejoindre le groupe en guise de substitution – épatant ! - ce qui autorise donc Thomas à se lancer pour son slam. En tout, la chanson sera jouée deux fois, voire trois, étant donné les nombreuses interruptions – ce qui ne déplût vraisemblablement à personne, au final. Le « vrai sens » des paroles nous sera d'ailleurs livré par Arthur : Jimmy serait en fait en train de planer... Rosemary semblant contester l'affirmation, je laisse tout un chacun libre d'interpréter la chanson comme il le souhaite.

Le public adhère sans aucun doute aux nouvelles chansons, très diverses ; elles vont d'un festif country et entraînant à la gravité solennelle (je pense en particulier à la chanson dédiée au plus jeune condamné à mort aux USA) - et les « classiques » sont accueillies avec chaleur : « Private Lily », « Cottonflower » (très réclamée)... « Isabella », présentée par Arthur comme leur nouveau « single » (avant qu'il ne s'embarque dans une brève parodie des émissions de musique diffusées sur les grandes chaînes) est elle aussi très bien reçue.

Il serait difficile pour moi de ne pas oublier de détails tant la soirée fut mouvementée ! J'ai notamment été très séduite par la mise en scène, soigneusement étudiée, qui rapproche nettement le groupe d'une troupe de théâtre, à la fois pour les costumes, la cohésion, l'ambiance (bien sûr) mais aussi le sérieux professionnel dont ils faisaient preuve à chaque fois qu'il s'agissait de commencer une nouvelle chanson.

Une belle harmonie entre les membres du groupe (la preuve, ils chantent le plus souvent groupés autour d'un même micro et n'ont même pas besoin de setlist), une complicité précieuse avec leur public, une mise en scène imaginative et une musique entre le country, le folk et le blues qui transporte dans un univers à la fois onirique, mélancolique et pourtant très vivant qui, une fois sur scène, dégage une énergie chaleureuse et met de très bonne humeur ! Il ne reste plus qu'à attendre la sortie de l'album – le groupe s'est apparemment décidé depuis la semaine dernière pour le titre Dark line in the middle of town – actuellement en cours de mixage.

 

PS : et non, c'est pas moi qui suis en retard, c'est le webmaster qui a tardé à publier mon article :p

Edit 2/04/2011 : le nouvel album s'intitule en fait The Missing Room et est en ligne sur Deezer et Spotify !

 

"Pisser Debout", GiedRé.

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"Plus de Sucre", J.P. Nataf, Plus de Sucre.

(conseil : ne regardez pas les images et écoutez juste la musique parce que les associations supposées poétiques texte/images frisent un peu le ridicule xD)

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"Viens me le dire", J.P. Nataf, Clair.

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"Jimmy", Moriarty, Gee whiz but this is a lonesome town.

(clip magnifique qui m'a permis de comprendre toute la profondeur des paroles, d'ailleurs...)

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"Cottonflower", Moriarty, Gee whiz but this is a lonesome town.

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"Isabella", Moriarty, The Missing Room.

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26 février 2011

Le yoyo affectif.

Nouveau craquage :

Les super concepts pertinemment indispensables et nécessaires à votre existence sur la vie made by myself.

 

Parce que je ne peux pas m'empêcher de créer des pseudo-néologismes farfelus (voire paradoxaux) pour qualifier le monde qui m'entoure et me fascine un peu plus tous les jours. Parce que, aussi, il faut savoir qu'on appréhende les choses par le langage et que donner un nom aux choses permet d'avoir un semblant de contrôle (illusoire, certes, mais c'est un début !) sur les événements - ou bien de les identifier plus facilement... Dans tous les cas je trouve ça rassurant !

BREF.

Le premier sera donc... (parce que oui, j'adore la logique donc je commence par un truc en "Y")

 

Yoyo affectif (le) : expression désignant l'état de quelqu'un de sensible capable de passer d'un sentiment à l'autre (parfois son contraire) en très peu de temps. Cette notion est à rapprocher de l'acceptation du sujet de sa propre sensibilité, toujours changeante puisqu'en perpétuelle évolution, comme le veut l'impermanence (concept bouddhiste qui dit que tout est éphémère, et en particulier notre "moi", qui n'a pas d'essence propre mais est vu comme une succession permanente d'états différents).

Exemples d'utilisation : "P****n, j'ai encore joué au yoyo affectif hier..." ou "Tiens, et si je faisais le yoyo affectif aujourd'hui ? ça fait longtemps !". (Remarquez qu'en statut facebook, ça passe super bien aussi : "Victime du yoyo affectif...". Niveau désenchantement mystérieux, ça jette du bois !)

Le mauvais côté : le yoyo est la plupart du temps soit tout en haut, soit tout en bas ; d'où un juste milieu difficile à atteindre... (et c'est souvent très fatigant)

Le bon côté : quand le yoyo est en bas, il ne peut que remonter ! (comme l'illustre parfaitement bien la chanson des Hives ci-dessous :D) (et puis faut bien dire qu'on ne s'ennuie pas !)

 

The Hives, "Try It Again", The Black & White Album.

 

25 février 2011

... et comment s'en remettre.

... MAIS parce que je suis gentille et de nature optimiste (mais si, mais si), je vous propose également THE remède pour se remettre de la sale rupture ! Et ce, avec quatre autres chansons :

 

"Le 115", Bénabar & Associés, La p'tite Monnaie.

Parce que là plus que jamais il est important de garder le sens de l'humour... :p

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"My Favourite Game", The Cardigans, Gran Turismo.

Parce qu'il est important et sain (ou pas) de tout rejeter sur la faute de l'autre en se disant qu'on voulait le changer pour son bien et qu'on est un/e saint/e.

(au passage, vous comprendrez en lisant les paroles de cette entraînante chanson qu'il est bon de tirer une meilleure leçon que ça d'une relation qui a foiré !)

Et aussi parce que, qui ne rêve pas de faire un clip (inutile, certes) au volant d'une super décapotable ?

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"Plastik Heart", Dirty Pretty Things, Romance at Short Notice.

Parce que son pseudo ton léger fait du bien et parce qu'un jour on aura envie de passer à autre chose.

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"I Will Survive", Gloria Gaynor.

Parce que c'est la must du must sur les ruptures et qu'elle est tout simplement jouissive.

(pour info, vous pouvez aussi aller voir la vidéo suivante, trésor du web, qui transpose la chanson dans un contexte autre pour le moins décalé... -> I will survive )

 

25 février 2011

Bad break-up

Puisque c'était la Saint Valentin y'a pas longtemps, j'ai trouvé à propos de vous proposer quatre chansons sur le thème de l'Amour... et plus particulièrement de la rupture :D

Rassurez-vous, certaines chansons ne sont pas tristes pour autant - et elles valent le détour, en toute subjectivité bien sûr !

 

"D'yer Mak'er", Led Zeppelin, Houses of the Holy.

Avouez, vous voyez pas des cocotiers se balançant gaiement dans le vent insulaire quand vous écoutez cette chanson ? Le gars parlerait pas de larmes et d'âme blessée tout en implorant sa bien-aimée de revenir, j'aurais jamais pensé qu'on y parlait de séparation !

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"Pas Assez de Toi", Mano Negra, Puta's Fever.

Le clip est sympa et puis les paroles sont vraiment exorcisantes, quand même :D


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"La rue Calumet", Merzhin, Merzhin Live.

En live c'est encore mieux *.* ça donne envie de danser !

(et avouez qu'après avoir écouté cette chanson on est quand même CONTENTS d'avoir rompu, si on se retrouve dans les paroles :D)


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"Uno", Muse, Showbiz.

(dans la série "je dis que j'en ai rien à foutre tout en cachant l'hémorragie") De la génialité musesque, comme toujours !

 

23 février 2011

De l'intérêt d'aller en cours (3).

La classe d'Histoire de la photographie


"Ici, l'envers de la maternité, parce que, comme vous le savez sûrement, se droguer à l'héroïne quand on est enceinte n'est pas recommandé."

Explication littéraire : A propos de l'exposition de Larry Clarke sur sa ville d'origine (Tulsa en Oklahoma), interdite aux moins de 18 ans par son contenu pour le moins choquant. Les photos mettent en effet en scène les rapports des jeunes à la drogue et aux armes à feu - sûrement au sexe, aussi, même si je m'en souviens plus. Je vous épargne les photos qui illustraient ce commentaire très neutre du prof...

 

"Féministe assez radicale puisqu'elle était pour l'élimination des éléments masculins."

Explication qui aurait pu être littéraire si j'avais noté de quelle photographe il s'agissait : Ce qui était assez énorme avec ce prof, outre l'overdose d'informations qui paraissaient toutes plus importantes les unes que les autres - surtout pour une étudiante perfectionniste qui trouve grosso modo tout intéressant - c'était ce ton monocorde qu'il gardait même dans ses répliques les plus ironiques.

 

 "Les tricophiles d'aujourd'hui sont en deuil !"

Explication plus ou moins littéraire : Là c'était un prof différent, nettement plus animé et complètement transcendant - sérieusement je l'aurais épousé juste pour l'écouter parler toute ma vie tellement c'était passionnant... Mais bref, je m'égare ! Le fait est que nous avons appris grâce à lui qu'il y avait un mot exprès pour désigner les hommes qui fantasment sur les cheveux longs => la tricophilie ! (c'est génial comme nom, non ?). Il est vrai que, étant donné la tendance actuelle consistant, pour les femmes, à porter les cheveux assez courts, on peut en effet comprendre que les tricophiles d'aujourd'hui soient nostalgiques des 70's...

 

"Cette image montre donc la mort de la tricophilie."

Explication littéraire : il s'agissait d'un tableau surréaliste qui présentait deux visions de la femme. Dans un premier temps, celle du début du siècle, conforme aux fantasmes des surréalistes, qui la voyaient comme une muse (bien passive, la muse) au corps sublimé - avec une référence aux statues féminines de l'Antiquité. (Paradoxalement, les surréalistes plaçaient généralement la femme sur un piédestal tout en exprimant de façon sous-entendue (ou pas, d'ailleurs) leur désir érotique - qui, le plus souvent, la désacralisent quelque peu. Les cheveux, en tant qu'emblème longtemps (voire encore) caché de la féminité se trouvaient donc sublimés par certains artistes "tricophiles".) L'image dont il était question dans le cours montrait donc d'un côté une sorte de statue de femme qui était engloutie dans des espèces de sables mouvants et de l'autre une femme aux cheveux courts, habillée à la garçonne qui regardait depuis la plage les derniers vestiges de la représentation de la femme d'avant 1945 sombrer.

 

"Va falloir regarder la télé un p'tit peu ! Vous êtes en L3 maintenant !"

Explication non littéraire : Le prof venait de faire allusion à Florent Pagny ("Non vous n'aurez pas... ma liberté de penser ♪") et parlait maintenant d'une émission télé (probablement). Belle phrase parodique des nombreux conseils des profs de fac qui vous recommandent grandement de combler très vite vos nombreuses lacunes en vous ruant sur les volumineux ouvrages conseillés dans la (souvent très longue) traditionnelle bibliographie distribuée en début de semestre...

 

"L'Art est une façon de se sauver de la folie."

Explication pas franchement littéraire : Réflexion personnelle du prof que j'ai trouvée pour le moins pertinente... :D (j'ose même pas imaginer à quoi ressembleraient certains artistes, genre Baudelaire, s'ils avaient pas été foutu d'écrire, par exemple xD)

 

"Elle a fini comment ?
- Par mourir."

Explication littéraire : On parlait à ce moment-là de Claude Cahun, une artiste surréaliste très originale - et très torturée, aussi - qui, à cause de traumatismes éprouvés durant son enfance, se considérait presque comme androgyne et avait beaucoup de mal à cerner sa propre identité. Son autobiographie, intitulée Aveux non avenus (1930), probablement très intéressante quoique troublante (puisqu'elle y parle d'anorexie, entre autres), comporte aussi des photos. Après la présentation de l'artiste, on était en effet en droit de se demander si elle avait fini par se pendre ou non xD.

 

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16 février 2011

La vraie lettre de motivation (version non censurée).

Le Pingouin Électrique

Igloo n°13 allée de l'ours blanc misanthrope,

13060, La Banquise

himynameispingu@hotmail.fr


 

Candidature pour un emploi étudiant pour l’été 2011

 

De ma cellule de prison où j'ai été injustement enfermée après homicide volontaire et prémédité, le 16 février 2011.

 

Madame, Monsieur, qui que vous soyez, directeur, responsable, subalterne, sous-fifre, esclave légal ou illégal, soit le malheureux ou la malheureuse qui aura le privilège immense de lire cette lettre,

 

 Ayant appris récemment que je ne pouvais décemment vivre à la charge de mes parents toute ma vie – même si être étudiante, on est d'accord, c'est carrément sympa – et puis aussi parce que la blague que je fais à chaque fois que je remplis une nouvelle fiche d'inscription dans un cours (c'est-à-dire écrire « happy-cultrice » à la case « projet professionnel ») ne fait, j'en ai bien peur, rire que moi, j'en ai conclu qu'il était temps que je me fasse une idée vraisemblable du monde du travail. C'est dans cette optique que je m'adresse à vous, en espérant que vous voudrez bien agréer ma requête et m'accorder une place au soleil dans votre charmante entreprise.

Doutant que la chocolaterie de Monsieur Willy Wonka embauche beaucoup de personnel pendant l'été, et ne pensant pas avoir les compétences scientifiques nécessaires pour être acceptée dans le laboratoire Pokémon du professeur Chen, c'est donc plutôt par défaut que je me tourne vers vous. J'espère que le travail que vous me demanderez me permettra à la fois de m'occuper (ne vous méprenez pas, j'adore les vacances mais quand même, trois mois, ça fait beaucoup...) sans trop me fatiguer (c'est que je suis d'une nature plutôt fragile, vous comprenez, mon endurance est limitée ; et en plus, honnêtement, j'ai nettement mieux à faire que de passer mon temps à classer des documents insipides que personne ne consulte (la preuve vous attendez l'été pour le faire) mais qu'il est cependant indispensable d'avoir à portée de main, bien que personne n'y comprenne goutte puisque le tout est écrit dans une langue incompréhensible, à savoir le jargon administratif) tout en me permettant de me remplir tranquillement les poches pour pouvoir aller ensuite à des festivals de musique pendant l'été ou me payer quelques petits voyages. C'est donc pour des raisons purement financières que je vous contacte – après tout, c'est pour la même raison que vous-même vous levez chaque matin pour effectuer ce même job rasoir à la con qui vous bouffe toute la journée, non ?

Comme vous l'aurez sûrement déjà compris (peut-être suivez-vous mon célèbre blog, qui sait ?), je suis actuellement étudiante en Lettres. N'attendez donc de moi aucun calcul mental dépassant le 2+2=5 (si, j'vous jure, dans 1984, ça fait 5) sans me mettre entre les mains une calculette (préalablement allumée, on sait jamais, je pourrais ne pas trouver le bouton ON/OFF). En raison de ma petite taille, je vous prierais également de m'épargner les tâches physiques trop harassantes – j'ai beau bien aimer aller courir en écoutant de la musique de temps en temps pour me défouler et faire du yoga (surtout la respiration et la relaxation) à l'occasion, si je l'ai marqué dans mon CV c'est plutôt parce que, sur internet, ils conseillaient de marquer une activité physique dans la case « loisirs ». Ah oui, et aussi, vous serez sûrement content de savoir que, en tant que membre de la nouvelle génération, je manipule aisément les programmes informatiques (les jeux vidéos, c'est bien des programmes informatiques, non ?) et passe facilement plusieurs heures à fixer un écran d'ordinateur sans m'en lasser. En gros j'suis une geek, quoi. Ce qui vous permettra de m'exploiter facilement, étant de nature déjà docile et conciliante à la base.

Je vous parlerais bien aussi, puisque je suis sur ma lancée, de la super expérience que représente mon stage de 4e et vous expliquerais bien à grands renforts de phrases complexes remplies de participes présent désuets et à forte tendance hyperbolique tout ce que ça m'a apporté, histoire de valoriser mes compétences déjà plus qu'extraordinaires – voire messianiques – et surtout de remplir la catégorie « expérience professionnelle » avec une police taille 40 (afin de camoufler habilement le fait que je n'ai jamais réellement travaillé professionnellement), mais je vous avouerais que, une semaine (de quatre jours), ça passe vite, et que l'abus d'alcool dû à mes trop fréquentes soirées étudiantes ont quelque peu gâté ces compétences acquises – pourtant plus que louables, à l'origine.

Bon, sur ce, j'espère vous avoir convaincu de ma GRANDE motivation. Si ce n'est pas encore le cas, on peut toujours s'arranger, je pourrais peut-être vous convaincre en nature... (oui je suis vraiment désespérée au point de faire du rentre-dedans à l'aveuglette histoire d'avoir un job d'été. C'est triste mais ainsi va la vie, c'est la dure loi capitaliste.) Qui plus est, classer des papiers administratifs dans une minuscule salle poussiéreuse jamais aérée pour un salaire de misère alors qu'il fait super beau et 45°C à l'ombre a toujours été un rêve d'enfance pour moi, je vous en prie, ne le brisez pas !

 

En espérant recevoir bientôt une réponse favorable de votre part, sachez que je me tiens prête à répondre à toute convocation – et que les services en nature contre une embauche tiennent toujours à condition que je sois là aussi payée comme il se doit.

 

Veuillez agréer, Monsieur le directeur ou Madame la directrice, Monsieur le responsable ou Madame la responsable, Monsieur le subalterne ou Madame la subalterne, Monsieur le sous-fifre ou Madame la sous-fifre, Monsieur ou Madame l'esclave légal/e ou illégal/e, bref, le ou la malheureuse qui aura le privilège de lire cette merveilleuse lettre, l'expression de mes nobles salutations distinguées et autres sentiments abondamment respectueux.

 

LPE.

 

 PS : Et si vous aviez l'amabilité de me donner une RÉPONSE, même si elle est négative, ça m'arrangerait bien, histoire que je puisse contacter d'autres entreprises et ne me retrouve pas en rade au dernier moment tout ça parce que je comptais sur des c******s qui me maintiennent dans l'ignorance, n'en ont strictement rien à battre de ma personne et ne voient en moi qu'un solde mensuel qui fera baisser leur propre chiffre d'affaires – et après tout, c'est de bonne guerre, puisque moi je ne vois en eux qu'une bande de ploucs en costards qui me donnent sans le savoir l'opportunité de me faire un peu d'argent pour aller voir ailleurs s'ils y sont.

PS 2 : D'ailleurs, tant que j'y suis, ce serait possible de me payer directement en places de concert ?

PS 3 : Et d'abord c'est très malpoli de ne pas répondre à une requête. Surtout quand on y a mis autant d'application et de peine (alors que c'est super chiant, qu'on est à la bourre dans son boulot et qu'on aimerait mieux faire tout un tas d'autres choses nettement plus intéressantes). Si, si, souvenez-vous de ce que disaient vos parents.

PS 4 : Et si vous trouvez que j'écris mal ou que c'est mal présenté, c'est PAREIL !

 

Je peux vous dire qu'après avoir passé deux heures à recopier la même lettre de motivation, on commence vraiment à péter un plomb...

 

16 février 2011

Six Feet Under

 

 

"Every life is a contribution. We just may not see how. [...]

Everyone comes into our life for a reason and it is our responsability to learn what they have to teach us."


 

tiré de "La Femme Invisible", épisode 5 de la saison 2 de Six Feet Under.

 



13 février 2011

De l'intérêt d'aller en cours. (2)

La classe de Latin

(celui-là, j'avoue, y'a pas franchement de trucs à apprendre des phrases drôles que j'ai notées ^^)

 

"Si vous vous voyiez, ça a pas l'air d'aller !"

Explication non littéraire : Réponse à la question "ça va ?" du prof à ses élèves après explication d'un point difficile. Apparemment, ça n'allait pas.

 

"J'aurais une question.

- Vous pouvez me la poser, mais pas si c'est sur le vomi."

Explication non littéraire : L'élève interrogé buggant sur la phrase à traduire, le prof l'aidait mais finissait carrément par lui donner la réponse. N'ayant plus aucun élément à trouver, l'étudiant se trouvait alors dans la situation délicate suivante : répéter bêtement ce qu'on venait de lui dire alors que tout le raisonnement avait été décortiqué pour lui ou bien se taire. Comme il préférait manifestement la deuxième solution, le prof a fini par lui dire un truc du genre : "Mais je vous ai tout dit ! je vais quand même pas vous le vomir dans la bouche !".

 

"ça relève du vomi ça encore !"

Explication non littéraire : Même situation que celle décrite plus haut.

 

"Profitez qu'on soit dans le noir... moment de confidence."

Explication non littéraire : Alors que le prof venait de nous demander si nous avions compris, la lumière s'est brusquement éteinte. Après une seconde d'incompréhension, il ne put résister à une nouvelle réplique sarcastique.

 

"Là il est pas tranquille y'a une éruption ! Faut pas avoir l'impression qu'il est à la plage !"

Explication qui pourrait être littéraire si je me souvenais du verbe dont il est question : On travaillait alors sur un texte de Pline le Jeune, qui racontait que son oncle (Pline l'Ancien), un passionné de science, avait eu l'inconscience d'aller observer de plus près une éruption du Vésuve. Allongé sur une paillasse, il examinait le phénomène de loin (mais pas d'assez loin, vraisemblablement). Le verbe employé pour décrire sa posture signifiait sobrement "être allongé", sauf que là, la situation nécessitait une traduction un peu plus précise, afin de signaler que le type n'était pas simplement venu faire bronzette sur un volcan en éruption.

 

"Dans une phrase comme : "Dans l'absolu, il n'y a aucune raison que ce store ne descende pas", on oublie le contexte : c'est à dire qu'on est au Mirail."

Explication littéraire : Pour introduire la notion d'ablatif absolu, le prof précisait le sens de l'expression "dans l'absolu" en donnant un exemple parlant. Ainsi, "dans l'absolu" veut dire qu'on ne tient compte que de la théorie et qu'ici, on oublie notamment le contexte. Au début du cours, nous avions en effet tenté de descendre un des stores de la salle. Sans succès.

 

"On l'a oublié mais normalement, les ministres, ce sont ceux qui servent - et pas leurs propres intérêts."

Explication littéraire : En effet, "minister, ministri" signifiait en latin "serviteur, domestique". Ironique, n'est-ce pas ?

 

12 février 2011

"The book"

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Le début de la gloire...

(ou comment allier l'agréable (= une session photo (qui plus est dans un parc que vous adorez) promise à un ami à fond sur la photographie) à votre boulot qui s'entasse gaiement (= lire du Rabelais)).

 

=> le blog de Kevin

(même qu'il fait des super photos :D)

1 février 2011

De l'intérêt d'aller en cours. (1)

Maintenant que le second semestre est commencé (et qu'on se retrouve joyeusement accablé de volumineux bouquins à lire "pour la semaine prochaine" (LOL)), j'ai trouvé sympa l'idée de clore la première partie de l'année scolaire - our time is running out, on ne le dira jamais assez - en recopiant ici les bons mots de mes professeurs !

Ah, pauvres profs... Sûrement le métier le plus ingrat du monde après celui de parent... ! Et pourtant, c'est beau, l'éducation ! Transmettre son savoir, partager ses connaissances et son désir d'apprendre... ! (enfin, ça c'est un peu comme "Liberté, Egalité, Fraternité", c'est un joli principe bien abstrait qu'il est nettement plus difficile de mettre en place dans les faits, et encore plus quand on saccage joyeusement l'Education Nationale).

Je tiens à préciser que l'intitulé de l'article ne remet nullement en cause l'intérêt intrinsèque au fait d'aller en cours qui est, bien naturellement, de ne pas être marqué absent s'instruire tout ça tout ça ! Tout ça pour dire que je prends aussi des notes "normales", et pas juste les blagues de mes profs, hein. En plus, vous pourrez me remercier pour tous les trucs super intéressants que vous aurez appris grâce à mon super blog et que vous pourrez ressortir dans les super conversations branchées des clubs hype. Et même que vous retiendrez d'autant mieux que la plupart des trucs sont drôles - ce qui rejoint la finalité de tout bon écrivain d'apologues : "Instruire et plaire" (merci à monsieur Jean de La Fontaine pour cet aphorisme parlant).

Commençons donc par...

La classe de Littérature


"Un hérisson stressé, c'est le poème parfait !"

Explication littéraire : Car oui, voyez-vous, un poème est une entité à part (comme toute œuvre d'Art) qui n'a d'autre visée que lui-même (il se contente de transmettre un sens), d'où le qualificatif d'autotélique - qui est un bien bel adjectif, on est d'accord ! Un hérisson qui se recroqueville sur lui-même peut, de ce fait, être envisagé comme la métaphore du poème parfait, surtout s'il est stressé, vu que, comme chacun sait, lorsqu'il se sent menacé, ce sympathique mammifère se roule en boule.

 

"Après avoir courageusement décidé de faire... RIEN, on s'y remet !"

Explication non littéraire : Dans le contexte des grèves et du blocage du début de l'année, on hésitait à se donner rendez-vous à l'heure de cours habituelle ou pas. Ici, on avait en effet décidé de ne rien faire, c'est-à-dire de venir quand même, au cas où on pourrait accéder aux locaux (on sait jamais !).

 

"La cabane d'enfants est un lieu autre. La chambre d'ado aussi, d'ailleurs !"

Explication littéraire : Vous remarquerez en effet qu'une cabane d'enfants ou une chambre d'ado répond à des "lois" différentes du monde "normal", la société, ou le monde adulte, si vous préférez. Le propriétaire du lieu peut ainsi, à sa guise, se prendre pour Tarzan et inventer tout un tas d'histoires extraordinaires pleines de magie ou encore bannir toute présence adulte pour privilégier un monde glauque où les chanteurs crient leur mal-être en remuant leurs cheveux gras.

 

"C'est un Argentin, au départ... à la fin aussi, d'ailleurs."

Explication pas vraiment littéraire : On parlait de Jorge Luis Borges, un écrivain argentin, donc.

 

"On va passer au point suivant, à savoir : comment détruit-on un golem ? (on sait jamais ça peut toujours servir !)"

Explication littéraire : Le mythe du Golem est raconté dans la religion juive. Il s'agit de construire un homme (ou plutôt un sous-fifre) à partir de terre. ça réactualise par là des questions un peu dérangeantes, qui rejoignent le roman de Mary Shelley Frankenstein et le mythe de Prométhée, à savoir est-ce que l'homme a le droit de se prendre pour Dieu, l'homme est-il naturellement bon, etc...

 

"Les hommes politiques ont toujours un discours structuré, même s'ils n'ont rien à dire."

Explication non littéraire : On parlait de la méthodologie de la dissertation, la construction d'un raisonnement. Notez qu'on nous encourage ici à faire preuve des mêmes capacités en matière de structure, mais pas au niveau du fond (encore heureux !).

 

"Que l'errance soit intergalactique ou sur la mer, les planètes sont les mêmes."

Explication littéraire : On parlait ici du Quart-Livre de Rabelais, où les personnages voguent d'îles en îles et y découvrent des personnages étranges qui représentent en fait des exemples ou des contre-exemples que l'on doit imiter ou éviter si l'on veut être un bon Humaniste de la Renaissance. Le prof en a profité pour faire référence à Star Wars qui, au final, peut aussi être interprété comme un parcours de la construction individuelle (je vous avouerai que même si j'ai trouvé ça intéressant et très certainement valable, je me suis pas particulièrement penchée sur la question xD).

 

 "C'est une sorte de Bisounours, le roi !"

Explication pas vraiment littéraire : Le roi de l'El Dorado, le pays merveilleux décrit par Voltaire dans Candide, est en effet très gentil, à tel point qu'il convient de l'embrasser pour le saluer.

 

"Je caresse mon chat, je cultive mes plantes et comme ça, je suis content."

Explication littéraire : Caricature du contre-sens qui est souvent fait à propos de la réflexion finale qui clôture Candide : "il faut cultiver son jardin". Voltaire était quelqu'un qui s'engageait énormément dans la politique de son époque, d'où la métaphore du jardin qui signifie, non pas qu'on reste chez soi à manger ses carottes bio, mais plutôt qu'on développe son sens critique par l'éducation (nous y revoilà :D) afin de pouvoir ensuite agir politiquement dans le sens de sa propre morale - qui peut aussi, finalement, ne pas aller plus loin que la consommation de ses propres carottes bio, qui constitue, quelque part, un acte politique, comme dirait Pierre Rabhi (mais peut-être pas du temps de Voltaire, j'en conviens).

 

"Le seul qui se disait athée, c'était le Marquis de Sade, mais il s'en fichait, il était déjà en prison."

Explication littéraire : Le Marquis de Sade est bien connu pour avoir écrit un livre érotique pour le moins dérangeant (Justine ou les malheurs de la vertu) pour lequel il a été emprisonné (entre autres raisons, je suppose). C'est de son nom que vient le mot "sadisme" (pour vous donner une idée de ce que peut subir l'héroïne...). Pendant le XVIIIe, dans la suite de la Renaissance, les philosophes commençaient à émettre quelques doutes quant à l'existence de Dieu, mais ils ne pouvaient évidemment pas le clamer sur tous les toits sans risquer très gros étant donné que les monarques de droit divin étaient en ce temps-là considérés comme les "lieutenants de Dieu sur terre".

 

 "On va pas y passer trop de temps - d'autant que j'ai perdu ma page."

Non explication non littéraire : Ce prof est trop génial ^^

 

"Pour être metteur en scène, il faut être un petit peu pervers sinon on s'en sort pas."

Explication littéraire : La perversité supposée de tout metteur en scène est justifiée par le fait que c'est lui qui décide de "manipuler" les acteurs comme il l'entend pour donner à la pièce le sens qu'il lui a trouvé. Il y a aussi la question du regard, qui fait du metteur en scène quelqu'un qui reste sur le côté et surveille le bon déroulement de l'action, dont des scènes qui relèvent parfois de l'intime pour les personnages (un monologue, un aveu, une révélation...). (Soit dit en passant, la question du voyeurisme peut aussi être abordée par rapport aux spectateurs...)

 

"Soyez lourdingues à l'oral !"

Explication non littéraire : Conseil du prof qui disait que, lorsqu'on passe un oral, il faut penser à bien appuyer sur les différentes parties de son explication, à grands renforts de "NOUS ALLONS VOIR DANS UN PREMIER TEMPS", "NOUS PASSONS MAINTENANT A", "COMME NOUS L'AVONS VU DANS LA PARTIE PRECEDENTE" et autres légèretés rhétoriques du genre.

 

"C'est un intellectuel français tout ce qu'il y a de plus vivant. Mais Barthes est mort."

Explication pas vraiment littéraire : On parlait ici de plusieurs critiques littéraires contemporains : Michel Butor (le survivant) et Roland Barthes (qui est donc mort).

 

 

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