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Les Errances Enjouées de Neus Amaëlle
Les Errances Enjouées de Neus Amaëlle
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Les Errances Enjouées de Neus Amaëlle
  • Les fantaisies d'une petite littéraire bien entourée, en quête de sérénité dans un monde joyeusement chaotique, qui aime écrire, s'intéresse à plein de trucs & trouve que la vie, même si c'est un peu n'importe quoi, c'est drôlement chouette, quand même.
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9 septembre 2010

"Le petit théâtre de la rue" - épisode 1

J'adore Toulouse parce que c'est un endroit plein de vie. Et qui dit vie, dit impré-vie-sible (HahA !). A force de raconter tout le temps des rencontres inattendues, absurdes ou flippantes à mes amis, je me suis dit que j'aurais finalement de quoi tenir une « chronique »... Mais une chronique non chronologique parce que ça fait quand même deux ans que j'habite ici (déjà, mon Dieu ! Our time is running out comme qui dirait...) et donc que des mini-histoires dues au hasard total, j'en ai déjà un bon paquet en stock...

En voici donc l'épisode un (qui m'est arrivé aujourd'hui) :

 

La vie réelle n'est pas aussi réaliste qu'on le croit.

Puisqu'en ce moment, c'est période de pré-rentrée – avec tout le joyeux chaos administratif qui va avec – je suis allée à la fac cet après-midi. J'étais de bonne humeur malgré mon absence d'emploi du temps, alors j'avais le pas sautillant en descendant les marches vers le métro. C'est peut-être ça qui a attiré l'oeil d'un monsieur qui était à côté de moi dans l'escalier. Un black assez âgé, habillé en costard.

Il s'est brusquement tourné vers moi et a fait mine de m'arracher ma casquette (bleue à carreaux, dont je ne me sépare jamais, et que j'ai appelée Jenny), histoire d'engager la conversation. Conversation qu'il ne tarda pas à orienter vers les vietcongs. Paraîtrait-il que ceux-ci portaient une casquette assez similaire à la mienne, sauf que la leur était bien sûr kaki et marron. Leur tenue de militaire (mit casquette, donc) associée à leur petite taille (« ils étaient aussi petits que vous ! » précisa-t-il) était apparemment ce qui avait assuré leur victoire sur les Américains. Je demeure un peu dubitative quant à la véracité de cette information malgré tout – je vois mal les vietcongs être sponsorisés par Criminal Damage mais après tout, je n'ai pas fait la guerre...

  Tout en rentrant dans la rame, il me demanda ce que je faisais comme études. Je le lui dis et il sembla un peu choqué de me savoir à la veille de rentrer en L3. « Vous avez eu votre bac à 16 ans ou quoi ? » (la réponse est non xD). Suite à cela, il jugea approprié de me citer une réplique du Cid (comme quoi la sagesse ne dépend pas de l'âge, ou un truc du genre) et de m'interroger avec le sourire malin du professeur qui teste son élève préféré : « Et c'est de qui, ça ? ». Devant mon ignorance affichée, il éclata d'un rire si franc et communicatif que j'ai rigolé pendant tout le temps où lui-même riait en répétant : « Et vous êtes en lettres modernes ?! » « Je sais, c'est pathétique ! » ça a même fait rire la fille qui était à côté de nous et qui avait soigneusement évité son regard.

  Pour ma défense, je dirais que des vers cornéliens récités avec un accent africain à couper au couteau n'aident pas vraiment à restituer l'ensemble d'une oeuvre. D'ailleurs, il voulait frimer, mais il s'est planté, parce qu'il était persuadé que le Cid (Rodrigue) se battait avec Harpagon qui est en réalité, comme il me semblait bien, le fameux avare de Molière ! Je crois que j'ai quand même réussi à lui mettre le doute (« Vous êtes sûr que c'est Harpagon ? »)... Je l'imagine bien avoir cherché en rentrant chez lui et être agacé de ne pas pouvoir me dire qu'il s'était en effet trompé... ^^

  Je lui ai souhaité un bon après-midi avant de partir et il m'a répondu tranquillement. Je ne sais pas vraiment quel était le but de son message (surtout par rapport à la guerre du Viet-nâm), et je me suis demandée pendant un moment s'il n'était pas un peu fou, mais je crois que non. Excentrique, à la rigueur. N'empêche que si tout le monde était aussi chaleureux que lui, les gens tireraient peut-être moins la gueule dans le métro. Mais non, les gens qui vous sourient sans vous connaître, c'est pas normal. Soit ils sont cinglés, soit ils sont vicieux. En gros, ils font peur. Et si on pensait juste « bonne humeur » et « contact humain » ? Après tout, quel mal un sourire franc peut-il faire ? Comment une action aussi naturelle a-t-elle pu devenir si difficile à manifester ? Un simple éclat de rire peut changer beaucoup de choses.

 

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3 septembre 2010

"Une petite scène de rue de rien du tout"

[Tiré d'une histoire vraie]

(qu'est-ce que je suis drôle)

 

Toulouse. Jardin du Capitole. Par une journée de juin au temps maussade.



Une petite scène de rue de rien du tout.



Une dont on peut facilement être témoin tous les jours. Un truc banal au plus haut point. Un truc qui n'a pas dû durer plus de trente secondes. Un truc qui aurait aussi bien pu ne jamais se produire sans que ça n'ait aucun impact sur le reste du monde. Un truc très simple, au fond. Dont on oublie les détails tellement on l’a déjà vu des milliers de fois. Parce que les détails n'ont aucune importance en soi.

Et pourtant, ce moment-là, ce tout petit moment-là, a été le point culminant de ma journée. L'évènement marquant. The highest point of my day.

Je rentrais de chez une amie. J'étais dans un état bizarre. Celui, familier depuis quelques temps, où un rien m'émeut et où je ne saurais dire si ça me rend heureuse ou triste. J'écoutais de la musique. Ce nouveau groupe que je venais de découvrir par hasard et que je m'envoyais en boucle depuis deux jours, au risque d'en dégoûter mes voisins. Je marchais dans la rue. Il ne faisait ni beau, ni moche. Le vent s'infiltrait sous ma veste, me laissant présager une bonne crève à venir (une semaine avant le début de l'été. Top.). Mais il ne pleuvait pas, c'était déjà ça. Et puis il faisait bon, surtout quand le soleil arrivait à percer entre deux nuages.

Pas envie de prendre le métro. Juste de laisser mon esprit vagabonder entre deux pas effectués sur le rythme de la musique. Juste de marcher, et de regarder. Regarder les gens qui marchent, qui discutent, qui rient, qui flânent, qui mendient, qui vivent.

J'avais réussi à me repérer, ce qui tenait du miracle – moi qui ai toujours tendance à me perdre sur ces trop grandes avenues linéaires où il est justement impossible de se perdre. A cause des travaux sur l'avenue Alsace-Lorraine, j'ai été obligée de serrer sur la droite, et de contourner la station de métro Capitole par le petit jardin, histoire de ne pas rajouter un peu de chaos supplémentaire au trafic automobile en débarquant n'importe où sur la voie. Je ne regardais pas franchement où j'allais.

 

 

Et c'est là que je suis rentrée dans quelqu'un. Je ne l'avais pas vue, ni entendue venir. C'était une toute petite fille. Trois-quatre ans, peut-être. Brune, basanée, avec de grands yeux et ce regard grave et pénétrant dont seuls les enfants sont capables. Elle devait être en train de courir quand elle s'est heurtée à moi, parce que, dans son élan, elle est tombée par terre. Elle fit un tour complet sur elle-même avant de s'étaler dans le gravier, atterrissant sur le dos.

Dès l'impact, j'avais commencé à m'excuser, sans même encore savoir de quoi il s'agissait. Quand j'ai vu que c'était une petite fille que je venais de renverser, j'étais encore plus désolée. Je me suis immédiatement penchée sur elle pour lui demander si elle allait bien et m'excuser un peu plus. Elle ne dit rien, se contentant de me regarder avec ses yeux noirs. Impossible de dire si elle était blessée, ou juste un peu sous le choc. Elle avait simplement l'air un peu étourdie. Mais que faisait-elle là, sur le dos, par terre, avec cette inconnue qui voulait absolument savoir comment elle allait ?

L'accompagnateur – le père, en l'occurrence – ne tarda pas à rappliquer. Fou d'inquiétude, il s'agenouilla à côté d'elle pour s'enquérir de la santé de sa fille. Avait-elle mal quelque part ? Se vidait-elle de son sang ? La pauvre enfant ne répondait toujours rien, d'où l'initiative de baiser ses petites mains, juste au cas où l'absence de réponse serait en réalité le symptôme manifeste d'un sérieux traumatisme psychologique et/ou d'une violente hémorragie interne. L'intéressée directe demeurant muette malgré l'effervescence, j'entrepris cette fois de m'excuser auprès du père. « Hé bien il faudrait peut-être enlever ses écouteurs de ses oreilles et regarder où on met les pieds ! » rétorqua-t-il, véhément, en jetant un regard hostile à l'immonde néo-nazie qui venait d'envoyer valdinguer son innocente enfant dans un amas de ronces et d'orties et qui entendait à présent dissimuler son victorieux sourire malsain derrière un faux-semblant de condoléances surfaites.

 

Je décidai d'appliquer la règle numéro un face au parent atteint du syndrome d'inquiétude irrationnelle : ne pas tenter de discuter. En effet, l'individu, par le choc émotionnel intense résultant de la vue de son enfant par terre, n'est de toute façon pas en mesure de prendre le recul nécessaire pour rendre une justice objective. Inutile, donc, de souligner que la gamine aurait pu, elle aussi, se servir à bon escient de sa vision binoculaire et éviter un obstacle mobile, ou, à défaut de porter suffisamment d'attention à son environnement immédiat, au moins ne pas être en train de courir droit devant elle près de l'entrée d'une des stations de métro les plus usitées de la ville. Dans le cas présent, vous êtes forcément le méchant de l'histoire, ne serait-ce que parce que la victime est plus petite et plus mignonne que vous – et accessoirement parce que le juge est le père de la dite victime. De toute façon, vous ne pouvez nier être un tant soit peu responsable de la situation présente – le volume sonore de votre mp3 ne serait-il pas un peu fort, maintenant que le bonhomme vous le fait remarquer ?

Témoin de la scène, se présenta une jolie black qui, peut-être pour tirer de l'embarras la maladroite accusée, fit remarquer avec un sourire aimable que la petite n'avait pas l'air de souffrir le martyr, étant donné qu'aucun cri n'avait été poussé ni aucune larme versée.

 

Mais le père semblait déjà avoir oublié le reste du monde. Sa fille et lui se regardent dans les yeux, la petite main toujours dans les siennes. Le mal est passé. Tout va bien.

 

Me sentant déjà de trop, je glissai un dernier « encore désolée ». Le père leva alors les yeux sur moi. Voilà que la néo-nazie se révélait en réalité être une jeune fille rêveuse avec une casquette bleue et un sac jaune citron qui aimait (un peu trop ?) la musique. Il ne put retenir plus longtemps un sourire de soulagement et finit par admettre que « ça arrivait » - et apparemment même aux papas protecteurs les plus zélés. Je m'éclipsai en leur souhaitant à tous les deux une bonne soirée. En m'éloignant, je pouvais encore l'entendre répéter à la gamine que « la jeune fille n'avait pas fait exprès ».

Seul vestige de la mésaventure, un brin de paille pris dans la queue de cheval de la petite. Et pour moi, une émotion très forte et quasi-impossible à expliquer.


Je ne sais pas si c'était parce que j'ai revu American Beauty il n'y a pas longtemps ; si c'est parce que j'étais in the mood (comme on dit) ; ou si c'est parce que j'écoutais à ce moment-là ma chanson préférée d'Absynthe Minded, mais j'ai trouvé cet incident, cet événement qui n'en est même pas un, cette petite scène de rue de rien du tout... belle. Connement belle. Belle à en avoir les larmes aux yeux.

Peut-être parce que la chute elle-même était belle. J'aimerais pouvoir la voir au ralentie pour en détecter toute la grâce des mouvements. L'élan. Le heurt. La pirouette. La chute. L'atterrissage, indolore, sur le dos. Comme si elle s'était laissée aller... L'innocence de l'enfant qui court, droit devant lui, et qui, malgré l'obstacle inattendu, se laisse tomber, sans peur, confiant, comme si aucun mal ne pouvait lui arriver. Et surtout, le fait que, dans deux minutes, tout aura été oublié. Rien ne l'empêchera de courir à nouveau...

Peut-être aussi parce que l'attitude du père était touchante. L'empressement. Le besoin de prévenir, de guérir un mal qui n'existe même pas. La réaction disproportionnée, gonflée par l'inquiétude. Inquiétude qui serre le cœur comme un étau, pourtant presque drôle quand on a le recul suffisant. Et le soulagement final. Le sourire qui veut tout dire : plus rien, maintenant que l'enfant va bien, ne pourra jamais troubler le bonheur du monde.

Ou peut-être parce que j'ai assisté là à la plus merveilleuse des illusions humaines. Celle de tout bon parent. Celle qui dit à l'enfant que rien ne pourra jamais lui arriver pour la simple et bonne raison que papa ou maman est là pour faire un bisou magique qui fait disparaître n'importe quel bobo. La grande illusion, soigneusement entretenue, selon laquelle les parents, par le seul amour, inconsidéré, qu'ils ont pour leurs enfants, ont réellement la capacité de guérir n'importe quel mal qui pourrait jamais atteindre leur fils ou leur fille. Le leurre de l'enfance. Celui qu'on regarde, attendri, comme le plus beau de tous les mensonges une fois qu'on est assez grand pour le comprendre.

30 mai 2010

Le pourquoi du blog et autres informations capitales.

Récemment, je me suis posée la question : mais au fait, pourquoi est-ce que j'ai un blog ? ça a soulevé plusieurs autres questions vaguement dérangeantes du genre "en quoi c'est supposé être intéressant ce que je raconte ?" et "pourquoi est-ce que ça se distinguerait de ce qu'on peut déjà trouver sur internet ?"...

Je vous avoue, j'ai pas trouvé la réponse aux deux dernières xD EN REVANCHE, je sais à peu près répondre à la première ! Je doute cependant que tout cela soit particulièrement pertinent pour vous... Mais bon, puisque j'en suis à refaire la présentation et à écrire un tas de "préfaces" et autres "prologues", je me dis, autant jouer le jeu de l'auteure vachement concernée par tout ce qu'elle fait et mettre les choses au clair, ça fera plaisir à ma conscience !

Déjà, j'écris ici pour plusieurs raisons purement égoïstes :

D'une part, écrire - ou "créer" pour parler plus généralement - c'est un besoin vital pour moi... Un peu comme quand je n'ai aucun livre en cours de lecture posé à côté de mon lit : ça me perturbe. Mais genre vraiment, quoi, y'a un malaise. Donc, histoire d'éviter de devenir folle (ce qui me rappelle les très bons mots d'un de mes profs : "L'Art est une façon de se sauver de la folie."), je mets en forme quelques idées et/ou sentiments pour les publier ici... (Vous savez, c'est un peu comme la "pensine" dans Harry Potter, on déverse un trop plein de pensées... (je sais, c'est profond comme référence d'introduction, pour une fille qui étudie la littérature, hein ? :D)) Enfin, non pas que je considère vraiment ce que je peux bien bidouiller sur ce blog comme de l'Art à part entière, m'enfin, pour moi, ça revient à exprimer quelque chose (même si on sait pas vraiment ce que c'est ni pourquoi on ressent le besoin de le faire), ce qui est quand même un peu l'essence de la création artistique, à mon sens : ça ne se commande pas vraiment, ça vient et ça se doit d'être matérialisé, sinon ça s'agglutine et ça démange (et ça rend dingue, dans les cas extrêmes).

Le blog a de ce côté-là un côté super pratique : c'est gratuit, ça peut prendre en compte (à peu près) tous les supports et puis ça permet d'avoir une trace virtuelle et concrète à la fois de ce qu'on vit et crée, et ça, j'avoue que c'est super chouette (même si ça n'intéresse que moi, pour le coup !).

D'autre part, en publiant tout ça sur un blog, ça permet de présenter un minimum ce qu'on fait aux autres, de s'ouvrir un peu et de recueillir des avis, nécessaires pour s'améliorer - je n'ose pas souvent en demander face à face, en fait, sûrement par peur qu'on me dise que ça ne vaut rien xD (même si, comme je le disais, c'est aussi un plaisir purement personnel qui devrait se suffire à lui même)... D'autre part, j'ai beaucoup de mal à attirer l'attention sur ce que je peux écrire, dessiner ou créer parce que je me vois mal considérer ça comme intéressant pour mon entourage ou pour les autres en général sous prétexte que c'est moi qui l'ai fait. Entre nous, même si je m'éclate à faire mes petits trucs dans mon coin, il y a aussi un besoin de partager et d'avoir un minimum de retour ! ça peut stimuler et ouvrir de nouvelles pistes, ce qui est important aussi, dans le processus de création.

Exposer ça sur un blog, c'est certes paradoxal dans la mesure où le blog est le royaume de l'égocentrisme par excellence et que du coup, je m'ouvre à plein d'inconnus et pas seulement à des proches (ce qui, finalement, est peut-être plus facile...), mais on n'oblige personne à y aller ou à commenter... entrée libre, en quelque sorte. C'est toujours un peu difficile de concilier la personne qu'on est au quotidien et ses impulsions créatrices à la fois... Ce qui me rappelle la conception de Proust qui dit qu'"Un livre est le produit d'un autre moi que celui que nous manifestons dans nos habitudes, dans la société, dans nos vices." J'aurais tendance à approuver et pourtant, tout ce que je peux imaginer et ensuite (éventuellement) concrétiser fait bel et bien partie de ce que je vis au quotidien - bien heureusement, d'ailleurs ! Finalement, je dirais que dans ma conception des choses, tout se mêle et se complète, et que je trouve ça plutôt bien, comme équilibre :)

(vous comprenez mieux pourquoi mon blog est bordélique, hein ? xD)

Tout ça pour dire que, en gros, ce blog est supposé faire plaisir à tout le monde : à moi, qui peux m'étaler sans vergogne et créer mon petit monde perso où je fais ce que je veux, et à ceux qui me lisent et qui, j'espère, apprécieront ce que je peux leur "apporter" à travers mes "articles" (aussi minimes soient-ils).

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