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Les Errances Enjouées de Neus Amaëlle
Les Errances Enjouées de Neus Amaëlle
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Les Errances Enjouées de Neus Amaëlle
  • Les fantaisies d'une petite littéraire bien entourée, en quête de sérénité dans un monde joyeusement chaotique, qui aime écrire, s'intéresse à plein de trucs & trouve que la vie, même si c'est un peu n'importe quoi, c'est drôlement chouette, quand même.
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pensees profondes
19 juillet 2011

F. Scott Fitzgerald

 

 

"That is part of the beauty of literature.

You discover that your longings are universal longings,

that you're not lonely and isolated from anyone.

You belong."

 

Francis Scott Fitzgerald.



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10 juillet 2011

La chasse au bonheur, Jean Giono.

 

Dès que les sens sont suffisamment aiguisés, ils trouvent partout ce qu'il faut pour découper les minces lamelles destinées au microscope du bonheur. Tout est de grande valeur : une foule, un visage, des visages, une démarche, un port de tête, des mains, une main, la solitude, un arbre, des arbres, une lumière, la nuit, des escaliers, des corridors, des bruits de pas, des rues désertes, des fleurs, un fleuve, des plaines, l'eau, le ciel, la terre, le feu, la mer, le battement d'un cœur, la pluie, le vent, le soleil, le chant du monde, le froid, le chaud, boire, manger, dormir, aimer. […] Car le bonheur ne rend pas mou et soumis, comme le croient les impuissants. Il est, au contraire, le constructeur de fortes charpentes, des bonnes révolutions, des progrès de l'âme.

 

Le bonheur est la liberté.

 

 

Jean Giono, La chasse au bonheur.

(Extrait issu de 1, 2, 3... bonheur ! Le bonheur en littérature)

7 juillet 2011

Forrest Gump

 

 

"I don't know if we each have a destiny or if we're just floating around accidental-like on a breeze. But I think maybe it's both."


Robert Zemeckis, Forrest Gump.

 


22 mai 2011

"L'homme qui voulait être heureux", Laurent Gounelle.

Il y a quelques temps, ma cousine m'a envoyé un colis, accompagné d'une lettre qu'elle avait commencée à écrire en décembre (une des nombreuses raisons qui font que je l'aime, à vrai dire :D). Pour en rajouter niveau absurdité cousinale, je vous préciserai que c'était son anniversaire genre cinq jours plus tard. Normal donc que ce soit elle qui m'envoie un colis (de Noël).

Toujours est-il que, dans le colis, se trouvait un sympathique bouquin : L'Homme qui voulait être heureux, de Laurent Gounelle, un genre de Mange, Prie, Aime à la française où le héros, un occidental basique et peu sûr de lui, profite de ses vacances à Bali pour rendre visite à un guérisseur réputé très sage. Celui-ci lui apprend alors qu'il est en pleine forme... mais que niveau bonheur, il n'y connaît que pouic. L'occasion d'apprendre sur lui-même et de décoder le monde d'une nouvelle façon, en bref, l'occasion un nouveau départ...

Pour être honnête, le roman en lui-même n'est qu'un prétexte pour diffuser des idées philosophico-psychologiques rafraîchissantes et porteuses d'espoir ; il paraît en fait davantage comme un mini-traité idéologique particulièrement digeste car présenté sous forme de roman court très facile à lire et exotique (parce que Bali, quand même, comme décor, c'est pas mal, dans le genre). Niveau plume, on peut juste regretter un héros très fade - qui a manifestement l'habitude de partir en vacances tout seul mais qui n'en avait jamais profité pour réfléchir sur la vie par lui-même, ce que je trouve quand même assez impensable... - plus un symbolisme gros comme une maison sur la fin... M'enfin, c'est vieux comme le monde les trucs genre "ascension de la montagne", et au moins, ça parle... ! L'important reste les concepts proposés à travers les dialogues entre le sage et le petit scarabée...

Ci-dessous, un passage sur l'argent que j'ai trouvé particulièrement intéressant et original.

 

9782266186674

 

"Parlez-moi maintenant de cette autre partie de vous qui rejette cette idée.

- Je crois que l'argent en soi me répugne un peu. j'ai parfois l'impression qu'il n'y a plus que ça qui compte en ce bas monde, que l'argent devient le centre des préoccupations des gens.

- On assiste à une certaine dérive, en effet, et c'est dommage parce que l'argent est pourtant une belle invention.

- Pourquoi dites-vous cela ?

- On oublie souvent qu'à l'origine l'argent n'est rien d'autre qu'un moyen pour faciliter les échanges entre les êtres humains : échanges de biens, mais aussi échanges de compétences, de services, de conseils. Avant l'argent, il y avait le troc. Celui qui avait besoin de quelque chose était dans l'obligation de trouver quelqu'un qui soit intéressé par ce qu'il avait à offrir en échange. Pas facile... Tandis que la création de l'argent a permis d'évaluer chaque bien, chaque service, et l'argent collecté par celui qui les a cédés lui offre ensuite la possibilité d'acquérir librement d'autres biens et services. Il n'y a aucun mal à cela. D'une certaine manière, on pourrait même dire que plus l'argent circule, plus il y a d'échanges entre les êtres humains, et mieux c'est...

- Vu comme ça, c'est fabuleux !

- C'est comme ça que cela devrait être. Mettre à la disposition des autres ce que l'on est capable de faire, le fruit de son travail, de ses compétences, et obtenir en échange de quoi acquérir ce que d'autres savent faire et pas soi. L'argent n'est d'ailleurs pas quelque chose que l'on devrait accumuler, mais que l'on devrait utiliser. Si l'on partait tous de ce principe, le chômage n'existerait pas, car il n'y a pas de limites aux services que les êtres humains peuvent se rendre mutuellement. Il suffirait de favoriser la créativité des gens et de les encourager à mettre en oeuvre leurs projets.

- Mais alors, pourquoi l'argent devient-il quelque chose de sale, de nos jours ?

- Pour le comprendre, il faut d'abord saisir l'importance de deux éléments : comment on gagne de l'argent, et comment on le dépense. L'argent est sain s'il provient de la mise en oeuvre de nos compétences, en donnant le meilleur de nous-mêmes. Il procure alors une réelle satisfaction à celui qui le gagne. Mais s'il est obtenu en abusant les autres, par exemple ses clients ou ses collaborateurs, alors cela génère ce que l'on pourrait appeler symboliquement une énergie négative - les chamans l'appellent la "Hùcha" - et cette Hùcha tire tout le monde vers le bas, pollue les esprits et, au final, rend malheureux le spolié comme le spoliateur. Ce dernier peut éprouver le sentiment d'avoir gagné quelque chose, mais il accumule en lui cette Hùcha qui l'empêchera de plus en plus d'être heureux. Cela se lit sur le visage quand on vieillit, et ce, quelque soit la richesse accumulée... Tandis que celui qui gagne de l'argent en donnant le meilleur de lui-même et en respectant les autres peut s'enrichir en s'épanouissant. [...] Si l'on utilise l'argent gagné pour donner à d'autres la possibilité d'exprimer leurs talents, leurs compétences, en faisant appel à leurs services, alors l'argent produit une énergie positive. A l'inverse, si l'on se contente d'accumuler des biens matériels, alors la vie se vide de son sens. On se dessèche petit à petit. Regardez autour de vous : les personnes qui ont passé leur vie à accumuler sans rien donner sont déconnectées des autres. Elles ne sont plus capables de s'intéresser sincèrement à une personne, ni d'aimer. Et, croyez-moi, quand on en arrive là, on n'est pas heureux !"

Des idées qui ont de quoi recadrer un peu l'économie telle qu'on la connaît actuellement, peut-être ?

15 mai 2011

Le "butterfly buddhist effect"

 Petit passage sympathique tiré d'un de mes (nombreux) bouquins sur le bouddhisme - ou d'une parmi les innombrables bonnes raisons de s'imprégner d'une philosophie bienveillante et pleine de bon sens :

 

 

"Si je cède ma place assise à une personne âgée dans le métro, je me sentirai tout de suite mieux et serai reconnaissant envers cette dame qui m'a donné l'occasion de me rendre utile. Mon geste aura donc modifié mon état d'esprit mais également le sien : elle aura des sentiments positifs envers moi (« comme cette personne est aimable ! ») mais aussi envers elle (« quelqu'un s'intéresse à moi ») et l'humanité en général (« après tout, les gens ne sont pas si égoïstes que ça »).

Ce minuscule épisode est un exemple entre mille. Il sera vite oublié mais ne disparaîtra pas sans laisser de traces : comme tous nos actes, il produira ce que le bouddhisme appelle une empreinte karmique. Rentrant chez elle de meilleure humeur, la dame sera plus encline à se rendre agréable aux autres ; sa façon d'être avec ses voisins ou ses proches produira à son tour des effets positifs, et ainsi de suite. Chacune de nos pensées, chacun de nos actes bénéfiques sont des petites graines destinées à germer, à pousser et à se multiplier, souvent bien au-delà de ce que nous pouvons imaginer."

 

Bouddhisme au quotidien, Nathalie Chassériau.

 

Bouddhisme_au_quotidien

 

Je vous dirais quand même, par acquit de conscience, que ce bouquin est loin d'être le meilleur que j'ai lu sur le sujet, même s'il a le mérite de s'appuyer sur des exemples concrets tirés de la vie telle que la connaît M. Tout-le-Monde - d'où le titre, et c'est d'ailleurs pour cette raison que j'ai voulu le lire (parce qu'ils sont bien gentils les bouddhistes avec leurs belles formules poético-émouvantes mais des fois, on se demande vraiment si c'est pas complètement à côté de la plaque commes concepts, vu dans quel monde on vit - et je suis finalement intimement persuadée que non, c'est loin d'être incompatible !).

En fait, si je trouve le bouquin moyen, c'est parce que l'auteur ne possède que partiellement le style exalté, serein et apaisant qui transmet tous les bienfaits de la pensée bouddhiste et qu'on trouve dans les écrits de Matthieu Ricard, par exemple (soit dit en passant, Matthieu Ricard est d'une génialité difficilement égalable de toute façon !). Elle va parfois carrément jusqu'à laisser transparaître ses critiques sur le mode de vie à l'occidentale qu'elle semble franchement désapprouver, de sorte que certains passages sont assez injustement culpabilisants et ne me paraissent de ce fait, pas franchement bouddhiques... Faut dire que l'auteure est franco-italienne, d'où peut-être un ton méditerrannéen perçu comme catégorique pour ceux qui sont un peu trop habitués aux jolis euphémismes bien politiquement corrects à la française... Mieux vaut donc avoir déjà eu un aperçu du bouddhisme pour se plonger dans ce bouquin (à la présentation super soignée et colorée, le papier est limite glacée c'est trop jouissif !), histoire de pouvoir prendre un peu de recul.

 

 

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19 avril 2011

Six Feet Under (+ The Maccabees !)

 

« Time doesn't tell the truth about our souls. Only Love.

We're all children when we truly love. »


Six Feet Under, Saison 3, Tears, bones and desire (épisode 8)

 

 

Plus une chanson que je me suis envoyée en boucle pendant tout l'après-midi et que je trouve triplement adaptée ici ; d'une parce que c'est tout doux tout mignon et faussement naïf comme un amour d'enfant ; de deux parce que le groupe s'appelle The Maccabees et que ça pourrait faire penser aux "macchabées", ce qui, dans le contexte d'une série qui se déroule dans des pompes funèbres, tombe plutôt à pic ; de trois, je sais, la réflexion qui précède n'est pas de très bon goût mais la génialité de la chanson ET du clip compensera cela sans problème :)

 

"Toothpaste Kisses", The Maccabees, Colour in It.

 

16 mars 2011

Possession, A. S. Byatt

 

 

"I want to live and love and write. Is this too much?"

 

Possession, A. S. Byatt



Soit un livre mastoc de 500 pages au programme de ma licence d'anglais, intéressant pour ses idées sur le monde et la littérature, vaguement désespérant par son épaisseur (surtout quand on est super à la bourre dans ses lectures pour les autres matières) et complètement écoeurant une fois qu'on l'étudie par la maîtrise totale des références intertextuelles et des différents genres utilisés dans le bouquin, à savoir journal intime, poésie, épistolaire, conte, parodie d'articles universitaires ou de biographie... ah, et narration romanesque, bien sûr. Le tout soupoudré de connaissances historiques, artistiques et scientifiques évidemment on ne peut plus exactes et vérifées étant donné qu'une partie de l'intrigue se déroule à l'ère victorienne. Les gens géniaux, ça peut être stimulant, mais c'est parfois un peu écrasant aussi, vous trouvez pas ? xD

16 février 2011

Six Feet Under

 

 

"Every life is a contribution. We just may not see how. [...]

Everyone comes into our life for a reason and it is our responsability to learn what they have to teach us."


 

tiré de "La Femme Invisible", épisode 5 de la saison 2 de Six Feet Under.

 



22 janvier 2011

Les cinq personnes que j'ai rencontrées là-haut, Mitch Albom.

Un roman que j'ai lu il y a déjà quelques années et qui m'est revenu à l'esprit récemment. Il est assez court, peut-être un peu simpliste aussi, mais au moins il va à l'essentiel au niveau du "message" (émouvant) qu'il veut faire passer.

C'est l'histoire d'un vieil homme, Eddie, qui meurt (dit comme ça c'est assez cru, mais je ne vois pas comment le dire autrement xD) et qui, une fois au paradis, rencontre cinq personnes. Celles-ci ont soit influé sur sa vie de façon directe ou indirecte, soit ont vu leur propre existence être altérée par celle d'Eddie. On s'en doute, ces cinq personnes ont pour mission de lui apprendre certaines leçons sur la vie et la sienne en particulier, ce qui lui permettra au final de reposer en paix. Au programme : la vérité, la compréhension, le pardon, l'amour et tout plein de bonnes choses du même genre ! Il faut préciser qu'Eddie pense avoir raté sa vie, coincé après son service militaire dans le même job ennuyeux qu'exerçait autrefois son paternel : réparateur de manèges à Ruby Pier (un parc d'attractions) et est de ce fait convaincu de ne pas avoir apporté grand-chose au reste du monde. Le but sera, bien sûr, de lui faire comprendre que chaque vie humaine possède une importance intrinsèque indéniable et que lui-même n'échappe pas à la règle... !

 

albom

 

Le passage que j'ai choisi est un extrait de "La deuxième leçon". Après "l'Homme Bleu", le second personnage qu'Eddie rencontre au ciel n'est autre que son ancien commandant lorsqu'il servait à la guerre - guerre qui est décrite évasivement mais dont on peut deviner qu'elle fait référence à celle du Vietnam (Mitch Albom est Américain et on sait à la fin que le conflit se déroulait en Asie...). Il vient de raconter (ou plutôt de "montrer") à Eddie sa propre mort : alors qu'il guidait sa troupe, transportant Eddie blessé à la jambe et en proie à la fièvre, il marche sur une mine.

 

"Oh, mon Dieu, oh, mon Dieu ! Je ne savais pas, mon Capitaine. C'est révoltant. C'est horrible !"
Le Capitaine hocha la tête puis détourna le regard. Les collines avaient retrouvé leur aspect dénudé, les ossements d'animaux et la nacelle en mille morceaux, ainsi que les restes incandescents du village. Eddie comprit que c'était là le cimetière du Capitaine. Pas de cercueil ni de funérailles. Juste son squelette en mille morceaux, et la terre boueuse.
"Vous avez attendu ici tout ce temps ? murmura Eddie.
- Le temps n'est pas ce que tu t'imagines, lui répondit le Capitaine en s'asseyant auprès de lui. La mort ? Ce n'est pas la fin de tout, contrairement à ce que l'on croit. Notre vie sur terre n'est jamais qu'un commencement."
Eddie semblait perdu.
"C'est un peu comme dans la Bible, le marché conclu avec Adam et Ève, lui expliqua le Capitaine. Lors de la première nuit d'Adam sur terre, il se couche pour dormir et, ignorant ce qu'est le sommeil, se dit que c'est terminé. Ses yeux se ferment et il pense qu'il va quitter ce monde, OK ?
"Sauf que ce n'est pas le cas. Il se réveille le lendemain matin et il a affaire à un monde tout neuf, avec en prime cet acquis supplémentaire qu'est le jour précédent."
Le Capitaine eut un large sourire.
"C'est la même chose ici, soldat. Voilà ce que représente le Ciel selon moi : un endroit où l'on peut tirer la leçon des jours précédents."
Il sortit son paquet de cigarettes en plastique et le tapota du doigt.
"Tu me suis ? Je n'ai jamais été très pédagogue."
Eddie le regarda attentivement. Il se l'était toujours imaginé bien plus âgé. Mais aujourd'hui, et alors qu'il était débarrassé d'une partie de la poussière de charbon, il se rendait compte que le visage du Capitaine était à peine ridé, et sa chevelure noire abondante. Il n'avait pas dû dépasser la trentaine.
"Vous êtes resté ici depuis votre mort, reprit Eddie, mais c'est deux fois plus long que votre vie !"
Le Capitaine acquiesça.
"Je t'attendais."
Eddie baissa les yeux.
"C'est ce que m'a dit l'Homme Bleu.
- Eh bien, lui aussi faisait partie de ta vie, de ce que tu as vécu et de la façon dont tu l'as vécu, partie de l'histoire qu'il te fallait connaître ; maintenant qu'il te l'a contée, il est loin d'ici et je le serai bientôt aussi. Alors écoute bien ce que tu as besoin que je t'apprenne."
Eddie sentit son dos se redresser.
"Un sacrifice, dit le Capitaine. Tu en as fait un. J'en ai fait un. On en fait tous. Sauf que le tien t'a rendu furieux. Tu n'as pas arrêté de penser à ce que tu avais perdu.
"Parce que tu n'as pas compris ; que se sacrifier fait partie intégrante de la vie. Il faut faire des sacrifices. On ne doit pas les regretter mais plutôt y aspirer, qu'ils soient petits ou qu'ils soient grands, que l'on soit une mère qui travaille pour payer des études à son fils, une fille qui revient chez ses parents pour s'occuper de son père malade.
"Ou un homme qui part à la guerre...
"[...] Je ne suis pas mort pour rien [...]. Cette nuit-là on aurait tous pu passer sur cette mine antipersonnel, et là on aurait été quatre à disparaître."
Eddie secoua la tête.
"Mais vous..." Il baissa la voix. "Vous avez perdu la vie."
Le Capitaine fit claquer sa langue.
"Nous y voilà. Parfois, quand on sacrifie quelque chose de précieux, on ne le perd pas vraiment. On se contente de le transmettre à quelqu'un d'autre."


Bon, je dois le reconnaître, tout ceci a un léger parfum de christianisme (ne serait-ce que par la référence à la Bible et la base même du bouquin qui présuppose un simili-paradis après la mort, avec pérennité de l'âme tout ça, tout ça), et le côté "être militaire, c'est bien, c'est grand, c'est noble, ça revient à se sacrifier pour son pays, sa nation, sa famille, ses amis blablabla" peut être considéré comme un peu dérangeant (ça l'est pour moi, en tout cas), il n'empêche que l'intrigue est loin de minimiser les conséquences de la guerre (blessé à la jambe, la vie d'Eddie ne sera plus jamais la même - d'où le "sacrifice") ou d'en faire l'éloge, au contraire, les descriptions concernant cette partie de la vie d'Eddie sont loin de présenter une image manichéenne du conflit et privilégient plutôt un certain réalisme, envisageant le conflit d'un point de vue très humain sans imposer de jugement, ni sur les causes défendues, ni sur les soldats, ni sur les ennemis... De toute façon, tout le livre s'appuie énormément sur les émotions (très pures donc d'autant plus intenses) et, par la simplicité de l'intrigue et du style, permet de donner une vision plus globale à travers le personnage d'Eddie sur le monde et la vie en général - ce qui, à mon sens, suscite un nouveau regard par rapport à la sienne propre. D'ailleurs, une des phrases de publicité pour ce livre disait : "Le roman qui réconcilie avec la vie !", et honnêtement, je trouve qu'il y a du vrai... ! ça diffuse de belles idées et souligne les bonnes valeurs traditionnelles qui, même si c'est de la redite, sonnent toujours agréablement à l'oreille - parce que, c'est beau, quand même ! Ce qui m'a amusé, c'est que j'ai retrouvé là-dedans certaines notions qu'on trouve dans le bouddhisme (oui, ça faisait trop longtemps que j'avais pas taggué "bouddhisme" dans un article qui n'a a priori rien à voir avec la choucroute :D), notamment celle de l'interdépendance (qui dit que tous les individus sont non seulement reliés entre eux mais aussi à leur environnement) et ça, ça m'a vachement plu - un peu comme toutes les notions bouddhistes :D.


PS : Je ne sais pas ce que donne le livre en VO, mais comme l'histoire est assez simple il y a des chances pour que ce soit abordable :)

15 janvier 2011

Les Noces Rebelles, Richard Yates

 

J'ai découvert Revolutionary Road (ou Les Noces Rebelles en français, mais j'avoue ne pas beaucoup aimer la traduction, un peu fade à mon goût...) via l'adaptation cinématographique récente de Sam Mendès, avec Kate Winslet et Leonardo Dicaprio. Comme American Beauty (un de mes films préférés, aussi dirigé par Sam Mendès, qui est, pour la petite histoire, aussi l'ex mari de Kate Winslet - qui se trouve également être mon actrice favorite... mais bon, on s'en fiche total !), ce film aborde l'envers du rêve américain. Je le vois un peu comme le pendant tragique d'American Beauty, qui, lui, rajoute pas mal d'humour à la critique. Ici, l'ambiance est assez tendue - d'ailleurs, la première fois que je l'ai vu au ciné avec ma coloc', on avait été vaguement perturbées xD - d'autant plus que les acteurs sont vraiment très très bons, ce qui rajoute énormément d'intensité au scénario. Le film m'avait beaucoup plu, on sentait qu'il y avait une véritable réflexion sur les vies bien rangées des banlieues américaines dans l'œuvre d'origine, ce qui m'a donné envie de lire le bouquin de Yates.

L'histoire raconte, en gros, l'histoire d'un couple (qui se voudrait) pas comme les autres, April et Frank Wheeler, dans les années 50, leurs espoirs, leurs rêves et leurs désillusions - le bouquin a été publié en 61, je précise. Ce qu'apporte le livre par rapport au roman, ce sont les flash-backs qui étoffent les divers personnages de l'histoire. Le film a bien sûr zappé des scènes et des développements qui n'étaient pas indispensables à la compréhension de l'intrigue, mais reste vraiment une super adaptation, très fidèle - et pourtant, je suis vraiment chiante concernant les adaptations de livres à l'écran, j'ai toujours tendance à préférer le bouquin - qui prouve que l'histoire a été manifestement bien comprise des acteurs comme du réalisateur (non pas que je prétende avoir tout compris moi-même au bouquin comme au film, hein xD). Juste pour l'info, c'est apparemment Kate Winslet qui a insisté pour la réalisation de ce film et pour avoir Dicaprio comme partenaire, parce qu'elle avait énormément apprécié le bouquin.

Dernière remarque : pour les amateurs de VO, il est vraiment abordable dans la langue originale et donne un super aperçu de l'Américain et de ses tournures parlées, d'où une une grande puissance des dialogues et monologues intérieurs.

revolutionary_road

Le passage que j'ai choisi de retaper ici est tiré du 3e chapitre de la troisième partie et se révèle tout particulièrement intéressant dans le sens où c'est la première fois que l'auteur dévoile les pensées de son héroïne, April Wheeler. Jusque là, le regard était surtout masculin, notamment via le personnage de Frank.

April et Frank sont sortis dans un bar dansant avec un couple d'amis, les Campbells. April reste silencieuse pendant que les autres s'amusent. Frank finit par raccompagner Milly, nauséeuse, chez elle, pendant que Shep et April restent au bar en attendant que la voiture de Shep, coincée par d'autres voitures garées de part et d'autre de la sienne, soit libérée. Ah, oui, et aussi, Shep est secrètement amoureux d'April xD.

PS : désolée si mes tournures de phrases sont un peu pompeuses dans cet "article", période de partiels oblige, j'ai pris le pli du blabla élaboré :D

 

Her voice wasn't flat any more. “I still felt – I don't know.”

“You still felt that life was passing you by?”

“Sort of. I still had this idea that there was a whole world of marvellous golden people somewhere, as far ahead of me as the seniors at Rye when I was in sixth grade; people who knew everything instinctively, who made their lives work out the way they wanted without even trying, who never had to make the best of a bad job because it never occurred to them to do anything less than perfectly the first time. Sort of heroic super-people, all of them beautiful and witty and calm and kind, and I always imagined that when I did find them I'd suddenly know that I belonged among them, that I was one of them, that I'd been meant to be one of them all along, and everything in the meantime had been a mistake; and they'd know it too. I'd be like the ugly duckling among the swans.”

Shep was looking steadily at her profile, hoping the silent force of his love would move her to turn and face him. “I think I know that feeling”, he said.

“I doubt it.” She didn't look at him, and the little lines had appeared again around her mouth. “At least I hope you don't, for your sake. It's a thing I wouldn't wish on anybody. It's the most stupid, ruinous kind of self-deception there is, and it gets you into nothing but trouble.”

He let all the air out of his lungs and subsided against the back of the seat. She didn't really want to talk; not to him anyway. All she wanted was to sound off, to make herself feel better by playing at being wistful and jaded, and she had elected him as her audience. He wasn't expected to participate in this discussion, and he certainly wasn't to go getting any ideas; his role was to be big, dumb, steady old Shep until the car was free, or until she'd gotten all the gratification there was to be had from the sound of her own voice. Then he'd drive her home and she'd make a few more worldly-wise pronouncements on the way; she might even lean over and give him a sisterly peck on the cheek before she slithered out of the car and slammed the door and went inside to get into bed with Frank Wheeler. And what the hell else did he expect? When the hell was he ever going to grow up?


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