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Les Errances Enjouées de Neus Amaëlle
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  • Les fantaisies d'une petite littéraire bien entourée, en quête de sérénité dans un monde joyeusement chaotique, qui aime écrire, s'intéresse à plein de trucs & trouve que la vie, même si c'est un peu n'importe quoi, c'est drôlement chouette, quand même.
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26 juin 2011

Chronique : John Butler Trio + Shantel

John Butler Trio (+ Shantel & the Bucovina Club + De La Street) au Phare le 24 juin 2011 (Festival GrooveFest)

groovefest

Chronique dispo sur Mygmusique => ici !


La première édition du GrooveFest fait son apparition en même temps que le retour des températures estivales sur la ville rose ! Une belle mise en bouche pour permettre aux festivaliers de commencer leur saison préférée. Ce nouveau festival propose plus d'une douzaine de groupes étalés sur cinq jours et investit plusieurs salles toulousaines pour l'occasion. La date la plus attendue reste sans doute celle du 24 juin par la présence des Australiens du John Butler Trio.

Ce sont les toulousains De La Street qui ouvrent le bal - déjà à la Dynamo la veille, ils assurent ce soir le remplacement des Espagnols Che Sudaka avec une amicale simplicité. Ce groupe ragga présente une formation originale, associant un ensemble basse/batterie à un DJ et une guitare sèche. La salle, encore peu remplie, semble néanmoins apprécier la prestation du quatuor. Le chanteur débite ses textes, façon hip hop, tout en nous embarquant dans des histoires de musiciens un peu paumés dans la bohème urbaine du XXIe siècle ("Requiem" ; "Le Travail"), le tout sur des accords qui rappellent des mélodies style scène française.

Le deuxième groupe est une véritable fanfare : il s'agit de Shantel & the Bucovina Club - une découverte surprenante pour moi, mais manifestement pas pour les deux-tiers du public, qui semblaient les attendre de pied ferme. La musique de ce DJ allemand met en avant ses racines roumaines (de la région Bucovine plus exactement, d'où le nom) dans un mélange surprenant alliant des sonorités électro à une ambiance tzigane traditionnelle.

En live, cela donne l'impression de participer à une sympathique fête de village aux accents étrangers particulièrement chaleureux. Les artistes se démènent sur scène et irradient une joie de vivre communicative : les deux chanteuses, dont les voix vibrantes et poignantes font voyager dans des contrées lointaines, sourient de toutes leurs dents ; de leur côté, l'accordéoniste, le soubassophoniste et les deux trompettistes n'hésitent pas deux fois avant de se joindre à leurs danses. Quant à Shantel lui-même, il arpente sans répit le devant de la piste - quand il ne se mêle pas directement au public - tendant le micro et allant jusqu'à la provocation afin de faire participer l'auditoire au maximum ("This is not Paris!" s'exclama-t-il au cours de la soirée), lequel n'a pourtant pas besoin de se faire prier pour scander les refrains de ses tubes "Disko Partizani", "Disko Boy" ou "Planet Paprika". Le leader poussera la convivialité avec son public jusqu'au bout en se plaçant au centre de la salle pour jouer une version acoustique de "Bella Ciao" dans une ambiance feu de camp géant (sans feu mais avec une guitare). Pour célébrer ce moment de plaisir partagé, il sabrera deux bouteilles de champagne avant de s'éclipser sous des applaudissements nourris.

C'est avec un grand sourire aux lèvres que les membres du John Butler Trio investissent la scène. Le bonhomme en tête d'affiche surprend par de nombreux aspects. Non seulement il est charismatique, mais d'un charisme marqué par une simplicité et une modestie palpables, éclatant à plusieurs reprises d'un rire massif. Entre deux chansons, il converse tant bien que mal avec ses fans, exprimant sa frustration de ne pas savoir parler français et son goût pour les "disturbing but delicious cheeses" (fromages à l'aspect troublant, néanmoins délicieux). Mais c'est surtout un guitariste hors pair capable de peupler une scène à lui tout seul, maniant notamment le picking, les percussions et divers autres effets avec ce qui paraît être une facilité déconcertante.

La première chanson est de circonstance puisqu'il s'agit d'"Hello" - qui se métamorphosera d'ailleurs pour quelques secondes en une reprise inattendue de "Smells Like Teen Spirit" - avant d'enchaîner sans tarder sur de très bons morceaux du dernier album April Uprising : "Gonna be a long time" et "One Way Road". C'est d'ailleurs sur cette dernière, jouée avec la guitare posée à plat sur les genoux, que John Butler commencera à donner un aperçu de l'étendue de ses talents musicaux. C'est cependant "Ocean", un (très long) solo totalement bluffant d'une dizaine de minutes, qui en fournira la meilleure preuve. Le public se laisse bercer, complètement ensorcelé. Il sera néanmoins sorti de sa transe vite fait bien fait quelques instants plus tard avec "Better Than", tube jouissif pour lequel John s'empare de son banjo.

Au fur et à mesure que le set progresse, l'aspect "jam band" se fait de plus en plus ressentir : le trio s'éclate, multipliant les échanges de regards complices et les grimaces peu seyantes typiques des musiciens extatiques. Leur enthousiasme est particulièrement flagrant lors de la partie impro, pendant laquelle ils se répondent les uns aux autres dans un bel esprit de cohésion. Le bassiste et le batteur y trouveront eux aussi leurs moments de gloire en solo - John et Byron (le bassiste) positionnés en un face à face amical, accompagneront toutefois Nicky pour la dernière chanson ("Don't wanna see your face") en ajoutant leurs propres rythmes sur des éléments de batterie placés au milieu de la scène.

Malgré de bruyantes sollicitations, le trio ne refit pas surface après le retour des lumières, d'où une légère déception (ingrate, certes, mais légitime malgré tout) finale : la prestation paraît en effet un peu courte quand on connaît le nombre de très bons titres qui sont malheureusement restés en réserve ce soir, de sorte qu'on reste un peu sur sa faim - on notera toutefois l'apparition d'une nouvelle composition, "Hear me cry". Signe que le GrooveFest a tapé dans le mille pour sa première édition : vivement l'année prochaine !


Clip DeLaStreet Requiem

DE LA STREET | Myspace Music Videos

"Requiem", De La Street.
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"Disko Partizani", Shantel, Disko Partizani.

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"Citizen of Planet Paprika", Shantel, Planet Paprika.

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"Zebra", John Butler Trio, Sunrise Over Sea.

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"Better Than", John Butler Trio, Grand National.

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"One Way Road", John Butler Trio, April Uprising.

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