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Les Errances Enjouées de Neus Amaëlle
Les Errances Enjouées de Neus Amaëlle
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Les Errances Enjouées de Neus Amaëlle
  • Les fantaisies d'une petite littéraire bien entourée, en quête de sérénité dans un monde joyeusement chaotique, qui aime écrire, s'intéresse à plein de trucs & trouve que la vie, même si c'est un peu n'importe quoi, c'est drôlement chouette, quand même.
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2 septembre 2012

"Ils sont fous ces Anglais !" : de la météo.

J'aurais tellement de choses à dire à propos de l'Angleterre que je vais tenter de regrouper ça selon des thématiques (évidemment très) pertinentes. Commençons par le commencement... avant même de parler du campus, il me paraît essentiel d'aborder le (redoutable) point suivant : la  Météo.

 

Données et réception depuis le continent :

Quand on vit dans le Sud de la France et qu'on se prépare à vivre une année en Angleterre, on se prépare psychologiquement au Choc. Certes, il y a le mini-choc culturel. Certes, il y a le choc linguistique. Mais le Choc avec un grand C, c'est, bien sûr, le Choc climatique.

 

P1020174

Le Choc climatique vu depuis la fenêtre de ma chambre étudiante.

 

Enfin, ça c'est un peu parce qu'on a le même genre d'appréhensions par rapport au climat anglo-saxon que Kad Merad par rapport au Nord dans Bienvenue chez les Ch'tis – en sans doute bien pire (et à raison, quand même, parce que l’Écosse est un brin plus haut situé que le Nord-Pas-de-Calais).

Personnellement, quand je me suis retrouvée face à la liste de destinations Erasmus, j'ai rapidement fait le tri selon des critères assez lamentables mais néanmoins efficaces : je voulais l'Angleterre pour le charme de l'accent posh et pseudo RP mais je voulais avant tout survivre. J'ai donc opté pour le Sud de l'Angleterre, qui me laissait espérer que les températures seraient plus clémentes que dans le GRAND NORD. Mine de rien, ça réduisait déjà considérablement mes choix. Et parce que je suis chanceuse de nature, j'ai obtenu la première ville que j'avais demandée : Reading, à une demi-heure à l'ouest de Londres. Après avoir visité un peu le Nord de l'Angleterre – car le Royaume-Uni a lui aussi sa division et sa gentille rivalité Nord/Sud – et après en être revenue avec mon douzième rhume de l'année je peux vous dire que je n'ai pas regretté mon choix, aussi sympathiques qu'aient été les villes que j'y ai visitées.

Comprenez-moi bien, je ne doute pas que je serais revenue vivante de mon année Erasmus se fusse-t-elle déroulée à Édimbourg. Néanmoins, la seule véritable impression que j'avais du climat anglais se résumait grosso-modo à ce passage d'Astérix chez les Bretons :

 

 

Extrait du génial Astérix chez les Bretons d'Uderzo et Goscinny évoquant le Choc climatique.

(un must see pour tous ceux qui s'aventurent en terre britannique !)

 

Et ce n'est pas l'exil massif des Britons dans ma contrée campagnarde d'origine qui me rassurait sur ce point. Les quelques voyages que j'avais effectués en Grande-Bretagne avant de partir en Erasmus m'avaient laissé une impression favorable en ce qui concernait la météo mais je craignais que ma bienveillante clémence ne soit mise à rude épreuve sur une période plus prolongée...

 

Alors, la météo anglaise... mythe ou réalité ?

Avec le recul, je dirais que mes craintes étaient justifiées mais, très honnêtement, je m'attendais à bien pire ! En Angleterre, il ne pleut pas forcément tout le temps et il n'y a pas forcément plus de brouillard qu'en France (enfin, je suppose que ça dépend aussi d'où on se trouve et à quoi on le compare, les côtes sont sans doute moins épargnées... !). Le jour de mon arrivée (le 1e octobre), il faisait même super chaud ! Pour le coup, je n'avais pas prévu ça lorsque je suis montée dans l'avion en mode Eskimo se préparant à affronter le froid polaire (ou presque)... !

Le gros problème pour moi, ça n'a pas été tant la pluie mais plutôt le fait que le temps change très (très) rapidement. Ce qui avait le don de me rendre folle parce qu'il y a des moments où on ne sait vraiment plus comment s'habiller. Alors on se retrouve à fixer le ciel incertain et à essayer d'analyser : trop risqué pour sortir en jupe, trop ensoleillé pour porter un jean... reste plus qu'à trouver une pseudo solution d'entre deux. Oui, parce que s'il y a du soleil, on prend le pli très vite : on est TENU d'en profiter. Ça tient presque du sacrilège de rester enfermé ou trop couvert quand on a la CHANCE d'avoir de vrais rayons de soleil (qui chauffent et tout !). Ce qui n'est pas plus mal, d'ailleurs. Cela permet au Français râleur de se rendre compte qu'il ferait mieux d'arrêter de se plaindre parce qu'il fait soit trop froid soit trop chaud et qu'il a d'ailleurs bien tort de considérer le beau temps comme un dû et non pas comme un joli cadeau pour lequel il devrait apprendre à dire merci. Les Anglais sont nettement plus sensibles au phénomène - et à raison : ils se ruent dehors, investissent les coins d'herbe, sortent les verres teintés et enlèvent toutes les épaisseurs qu'ils jugent superflues au moindre rayon de soleil. Le continental remarquera assez vite que l'Anglais/e moyen/ne n'a d'ailleurs pas de grands scrupules quant à la température décente qui autorise la tenue estivale. Je ne suis pas prête d'oublier ce groupe de garçons qui jouaient au foot torse nu par 15°C fin février. Je n'ai pas pu m'empêcher de rire en pensant que, si ces types-là vivaient à Toulouse avec les mêmes critères thermiques, ils se baladeraient topless pendant les deux tiers de l'année... ! Mais il faut dire que l'Anglais est 1) optimiste – autrement dit il veut croire en l'amélioration des conditions météorologiques ; 2) tellement habitué aux averses qu'il ne les remarque même plus – le Londonien sort son parapluie sans même sourciller avec une dextérité à en faire pâlir le Toulousain détrempé ; 3) répond à des codes vestimentaires compréhensibles de lui seul (ou presque) – mais je reviendrai à ce dernier point dans un autre article.

Pour vous la faire courte : tandis que le Français (et surtout le Français du Sud, boudu con !) vit la pluie torrentielle subite comme une expérience à la limite du traumatisme, l'Anglais trouve étrange d'interrompre un match de foot amateur pour une simple pluie de grêle momentanée (true story). Ce qui n'est pas sans provoquer certains problèmes de compréhension – et vous poussera sans doute à commenter de temps à autre : « Ils sont fous, ces Bretons Anglais. »

 

Bilan et conseils avisés d'une ancienne Erasmus :

Personnellement, j'ai été agréablement surprise par mon "Autumn Term" à Reading. Pas tellement de pluie, et quasiment pas de neige ! Je dus attendre le "Spring Term" pour avoir l'occasion de profiter de la vision de mon cher campus sous la neige – ce que j'attendais avec impatience, pour une fois, car la nature est si belle dans ce coin que j'avais hâte de voir ce que ça donnerait. Je me souviens par contre avoir été assez frappée dès le début par le gris quasi permanent du ciel - même s'il ne pleuvait pas forcément, du reste. J'en aurais presque oublié que ce n'était pas sa couleur naturelle. Cette interrogation s'est tristement ré-imposée à moi pendant le "Summer Term", qui n'a été summerish à proprement parler que pour une dizaine de jours sur la fin du mois de mai – ce qui, sur trois mois, était relativement peu, vous en conviendrez. J'avoue que ça a été LE moment climatiquement difficile à vivre : le fait que mon été ne ressemblait pas franchement à un été mais plutôt à un mois de novembre. Ce qui ne m'a pas empêchée de m'acheter plein de robes d'été alors que mes bottes prenaient l'eau, vous me direz, mais c'est une autre histoire... N'empêche qu'après ça je comprenais mieux la chanson de Placebo qui suit. Mais, pour leur défense, même les Anglais semblaient ne pas être habitués à un tel déluge estival - si j'en crois les nombreux "Je suis vraiment désolé... je vous jure, c'est pas toujours comme ça !" auxquels j'ai eu droit. Et c'est d'autant plus dommage que les coins verts ne manquaient pas sur Reading et que j'aurais pu passer des heures à explorer tous les jardins et à me promener dans les parcs ou au bord de l'eau... si seulement tout n'avait pas été trempé les trois quarts du temps. L'avantage, comme je le disais, c'est qu'on profite VRAIMENT du beau temps dès qu'il y en a... ! De sorte qu'on est poussé à faire des choses absurdes pour en profiter - tel que travailler (très inconfortablement) sur le rebord de la fenêtre juste pour pouvoir sentir le soleil sur sa peau.

 

 P1010071

Installation foireuse conséquence du Choc climatique.

 

Vous le saviez sûrement déjà mais je l'écris donc ici par acquit de conscience : les accessoires indispensables à une vie à l'anglaise sont donc 1) un parapluie (à avoir toujours dans son sac, même les jours de très bon augure) ; 2) des chaussures (et un sac de cours/à main) imperméables ; 3) un deuxième parapluie juste au cas où vous auriez fait l'erreur tragique d'acheter un parapluie tout pourri à £2 à Primark qui se soit retourné et cassé au premier coup de vent un peu trop violent. Guettez d'ailleurs les cimetières à parapluies improvisés près des poubelles sur les routes piétonnières par jour de grand vent, c'est assez amusant... (et vous pourrez toujours en faire votre affaire si vous n'avez pas suivi mes avisés conseils 1 et 3).

A savoir aussi : il y a de fortes chances pour que vos camarades Erasmus et vous-même restiez (profondément, j'en ai peur) marqués par la météo anglaise. Toutes les conversations post Erasmus que j'ai pu avoir avec mes amis débutaient toujours par un commentaire météorologique... Heureusement pour nous, la BBC avait prévu le coup : grâce à cet article, vous pourrez maintenant être réellement intéressant tout en parlant de la pluie et du beau temps ! Comme quoi, le proverbe se vérifie "Every cloud has a silver lining"... ! (équivalent plus poétique de "il y a du positif partout")

 

"English Summer Rain", Placebo, Sleeping with Ghosts.

Extrait des paroles évoquant le choc climatique :

 "Always stays the same, nothing ever changes,

English summer rain seems to last for ages."

 

Honnêtement, je me suis demandée si le mauvais temps ne jouait pas dans le fait que beaucoup des meilleurs groupes de rock du monde viennent du Royaume-Uni... Après tout, quoi de mieux pour se booster face à un temps maussade que de s'enfermer dans un garage avec ses potes pour s'entraîner à gratouiller des morceaux bien péchus ? ... Mais ce n'est bien sûr qu'une idée ! :D

 

 

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