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Les Errances Enjouées de Neus Amaëlle
Les Errances Enjouées de Neus Amaëlle
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Les Errances Enjouées de Neus Amaëlle
  • Les fantaisies d'une petite littéraire bien entourée, en quête de sérénité dans un monde joyeusement chaotique, qui aime écrire, s'intéresse à plein de trucs & trouve que la vie, même si c'est un peu n'importe quoi, c'est drôlement chouette, quand même.
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reflexions pseudo-philosophiques
25 décembre 2010

"Un an." (poème approximatif)

Un an,

 

           C'est rien.

 

           Et pourtant...

 

 

 

Il y a un an,

 

Je n'étais pas née,

 

- Ou à peine.

 

 

Il y a un an,

 

Je ne te connaissais pas.

 

Il y a un an,

 

Je ne me doutais de rien

 

Il y a un an,

 

Je ne savais rien

 

Ni de toi, ni de moi.

 

Et ça m'allait comme ça

 

Je n'avais pas vraiment le choix.

 

Et c'était bien comme ça.

 

C'était.

 

 

 

 

Depuis un an,

 

 

 

Ma vie est un bouleversement permanent.

 

 

 

 

Par un soir de Noël tout blanc

 

Alors que personne ne t'attendait

 

- Et certainement pas moi -

 

Peut-être que toi aussi,

 

Tu réapparaîtras.

 

Comme un soleil qu'on croyait perdu

 

A jamais

 

En fait simplement caché,

 

En retrait

 

Derrière un nuage

 

- Une mauvaise brume.

 

 

… Ce serait beau, tu ne crois pas ?

 

Tout un symbole...

 

La nuit du messie...

 

Et puis,

 

La neige, le printemps,

 

Le bourgeon, la renaissance,

 

Et tout le tralala.

 

 

Pour ce que j'en sais,

 

- Après tout -

 

La vie pourrait très bien

 

Manger de ce pain-là.

 

 

 

En un an, on en fait des découvertes

 

En un an, tout peut changer

 

En un an, tout change.

 

 

Il suffit d'un instant

 

- Rien qu'un seul -

 

Pour tout faire basculer

 

Du bon comme du mauvais côté

 

- Et au fond, je crois que c'est le même.

 

 

La chute d'une feuille morte,

 

Vestige d'un ancien monde

 

A présent révolu,

 

Maintenant disparu

 

– Ou presque.

 

 

Des routes qui se croisent,

 

Un chemin

 

Qui en rejoint un autre.

 

Peut-être pas pour longtemps

 

- Mais comment savoir ?

 

Et pourquoi le vouloir ? -

 

 

Un ressenti

 

- Celui,

 

Difficile à voir

 

Comme à admettre,

 

Qu'il n'y a plus de marche arrière,

 

Qu'il n'y en a même jamais eu

 

Et pourquoi le souhaiter ? -

 

 

Une musique,

 

Des paroles,

 

Des notes,

 

Une voix

 

Qui résonnent

 

Au loin,

 

Là-bas.

 

 

Un regard,

 

Un déclic,

 

Un choix,

 

Un Mot.

 

 

Un espoir, surtout.

 

- Vraiment rien du tout.

 

 

 

 

J'espère...

 

 

 J'espère que ça ira

 

 Qu'on s'en remettra

 

 Toi comme moi.

 

 

Chacun son fantôme,

 

Chacun sa foi,

 

Chacun sa loi,

 

Chacun son moi,

 

 

 Et chacun chez soi.

 

 

Mais je n'espère pas, en fait :

 

 Je le sais

 

– même si c'est bête.

 

 

 

Un an,

 

Une année,

 

Une année-lumière,

 

Un nouvel espace-temps,

 

Bien différent du précédent,

 

Et une nouvelle histoire.

 

 

La tienne, peut-être,

 

La mienne, sûrement.

 

 

 

 

Alors, dans un an...

 

 

 Dans un an, qui sait ?

 

 On peut toujours jouer

 

 A essayer de deviner

 

 Même si ça ne sert à rien.

 

 A rien et à rien de s'inquiéter

 

 Car tout ira bien, à présent.

 

 

 Maintenant que rien

 

   N'est plus comme avant

 

 Maintenant que tout

 

   Est déjà différent.

 

 

 Dans un an, un tout nouveau monde

 

 - aujourd'hui en germe,

 

 Secrètement -

 

 Naîtra, peut-être.

 

 Avec un peu de bonne volonté,

 

 Avec un peu de chance, aussi

 

 Et des deux, j'en ai plein

 

 A mes côtés,


 Partout,

 

 En moi.

 

 

 

Dans un an, je serai

loin.

 

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28 novembre 2010

Aphorismes de poche

 

 

There are no limits but your own.

 

(26/11/2010)

5 novembre 2010

Taggage sororal

Ma soeur, qui est à fond tricot et couture depuis un petit moment maintenant, tient un blog sur ses "bidouillages divers et variés" et m'a tagguée dessus il y a déjà quelques temps. Pour ceux qui savent pas ce que ça veut dire - et j'avoue que c'était mon cas avant qu'elle m'explique xD - ça signifie que, suite à la requête d'un de vos collègues de la blogosphère, vous êtes OBLIGE de parler de dix choses que vous aimez dans la vie, ce qui permet à vos lecteurs de mieux vous connaître.
Telle est la pression sociale que vous impose le tag.
Je vais donc essayer d'y répondre - parce que, quand même, ma soeur, elle est mignonne, que ça fait longtemps que je voulais le faire, que j'ai que ça à faire puisque ma fac, hyper engagée dans la réforme des retraites, est bloquée (et non pas "bloguée", hahA !) depuis jeudi soir et que j'ai donc que ça à faire. Et puis aussi parce que c'est rigolo :D (surtout quand on n'a rien à faire).


1) J'aime... mes amis et ma famille. Plus j'y réfléchis et plus je me dis que j'ai énormément de chance d'être entourée de personnes aussi formidables. Ce sont eux qui embellissent ma vie, et j'ai compris en déménageant sur Toulouse qu'on se sentait chez soi là où il y a des gens qu'on aime. Mon petit monde est d'une richesse grâce à vous... ! On ne le dit jamais assez alors merci :'D

2) Rencontrer de nouvelles personnes, les découvrir, les comprendre, les aimer et apprendre à mieux me connaître à travers elles.

3) La musique, sans laquelle je doute pouvoir vivre. Elle accompagne tout, ma vie quotidienne, les moments de déprime comme ceux de joie intense. J'aime beaucoup la jouer, encore plus la chanter, encore davantage l'écouter, mais surtout la vivre, avec un album ou en live. J'adore l'énergie qui se dégage des concerts, l'excitation, le bonheur, la sensation que ce qui se passe sur scène est, pour un temps, la seule chose qui importe au monde. J'ai presque l'impression qu'il y a une certaine magie là-dedans. A ne pas oublier, la très belle formule du Cube :

"Musicalement, on est hystérique." (c'est vrai)

4) Imaginer. Un mot qui m'accompagne depuis l'enfance et qui ne me laissera jamais tomber. Rempart contre la réalité monotone, parfois déprimante et souvent inquiétante. Je le considère comme mon plus grand "talent", qui me permet de voir les choses autrement sans jamais renoncer au réel pour autant - dont la richesse impénétrable m'étonnera toujours.

5) Lire en général, et sans restriction générique (ouuuh, que c'est joliment diiit !). Je lis de tout - même si je suis devenue vraiment difficile vis-à-vis des romans depuis que j'étudie les lettres. Même la poésie, avec laquelle j'accrochais pas des masses, j'ai appris à l'apprécier - même s'il me faut souvent un peu d'aide pour tout piger xD. Récemment, je me suis surprise à ne lire que des essais, alors que ça ne me serait jamais venu à l'idée il y a quelques années de cela. Je me suis même mise à la BD aussi, y'a pas longtemps ! Bref, vraiment de tout. Si je devais conseiller un seul bouquin sur tous ceux que j'ai pu lire, je parlerais des Liaisons Dangereuses de Choderlos de Laclos, qui, pour moi, se rapproche de la perfection. Un autre livre que tout le monde devrait lire au moins une fois dans sa vie est à mon avis Le sens du bonheur, de J. Krishnamurti, un sage indien. Sa philosophie est parfois difficile à saisir et surtout à accepter, mais je la trouve d'une beauté incroyable et d'un bon sens quasi-impossible à contredire. Une façon assez inédite de concevoir le monde qui nous entoure... Mais peut-être que j'en parlerai plus en détails plus tard.

6) L'Art en général. La littérature reste mon domaine de prédilection mais j'aime aussi énormément les arts graphiques, desquels j'ai beaucoup à apprendre, sans aucun doute. La peinture, la sculpture, la photographie... Et aussi le cinéma, bien sûr, que j'apprécie déjà davantage grâce à la super prof que j'ai eue en option ciné l'année dernière ^^

7) Je pense qu'on l'aura déjà compris d'après les lignes qui précèdent mais j'adore apprendre et découvrir de nouvelles choses. Je me passionne pour tellement de trucs que j'ai parfois la sensation de m'éparpiller. Alors que ça nourrit, de s'intéresser à plein de choses différentes ! Quelque chose qui me passionne énormément, surtout en ce moment, puisque j'ai bien l'intention de partir pour une année Erasmus en Angleterre l'année prochaine, c'est les langues étrangères. C'est fou de voir qu'à travers un langage on en apprend autant sur les façons de penser et de vivre de tout un paquet de gens ! Apprendre de nouvelles langues, ça ouvre l'esprit et ça permet de voir les choses autrement... (ça me laisse presque rêveuse xD)

8) Un truc con à dire, mais j'aime bien être débordée - enfin, jusqu'à un certain point, parce que sinon, c'est accablant et donc pas du tout stimulant. Avoir des tonnes de projets, de gens à voir, de choses à faire et savoir que, quoi qu'il arrive, il me restera toujours tout un tas de choses à découvrir. Et le truc génial là-dedans, c'est que, si je suis fatiguée de courir partout, je peux toujours me poser chez mes parents, à la campagne, pour souffler.

9) Un autre truc qui peut paraître bizarre : j'adore être seule. Faire ma vie en solo, avec la sensation d'être totalement libre. Autant je ne pourrais pas vivre seule 24h/24, autant je me rends compte qu'un des aspects que j'aime énormément dans le fait d'habiter en ville, c'est l'anonymat. Marcher dans la rue, parmi des inconnus, je trouve ça très rassérénant. Me promener en les observant me procure souvent un étrange sentiment de félicité, la sensation d'être en communion avec l'univers, presque de m'y dissoudre et de me réjouir d'en faire partie en toute simplicité.

10) Me rappeler que je ne suis qu'au début de ma vie, que je n'ai aucune idée de quoi demain sera fait, si ce n'est que ça aura du bon - vu qu'il y a toujours du bon, même s'il n'est pas forcément apparent. Faire confiance à l'imprévisible parfois miraculeux de la vie, même si ce n'est pas toujours facile.

Finalement je trouve ça super difficile d'écrire des articles comme ça xD C'est sûrement parce que je suis très perfectionniste mais j'aime tellement de trucs que ça me paraît impossible de tout mettre, et pourtant, j'ai du mal à trouver des idées précises... C'est peut-être parce que c'est tellement vaste que j'arrive pas à faire de sélection... Bref.


P1010057

Note : le blog de ma soeur est destinée à encourager ceux et celles qui se lancent dans la création de vêtements fait main. Elle-même vient juste de débuter et est déjà capable de faire pas mal de trucs chouettes - avec l'aide de ma maman, à l'occasion :). C'est donc stimulant de voir qu'on peut se faire des trucs très sympas avec peu d'expérience ! Et puis y'a des conseils et tout... Bref, allez voir si ça vous intéresse !


(En image : encore une photo pendant une de mes promenades dans le Limousin)
(et oui, on ne s'en lasse toujours pas !)

1 novembre 2010

Traces humaines

P1010011

(un mur paumé dans la campagne limousine)

 

P1010026

(pont inutile, toujours dans la campagne limousine)

P1010171

(ancienne clôture (?) près des menhirs de Carnac, Bretagne)

 

P1010365

(remise abandonnée, sur une plage de Bretagne)

C'est comme ça que j'aime le genre humain : silencieux, discret, serein et se mariant tellement bien avec son environnement naturel qu'il se retrouve à moitié effacé. Humble et respectueux devant une force dont il ne percera jamais les mystères.

En d'autres termes : à sa juste place.

 

Pour voir un vrai travail photographique (épatant) qui suit un peu la même idée :

=> Chris Morin.

31 octobre 2010

Aphorismes de poche

 

 

On croit que s'ancrer dans une routine est rassurant car de là naît l'illusion d'une éternité. Mais voir les choses telles qu'elles sont, c'est-à-dire éphémères, nous rapproche de la réalité et nous permet d'avoir du recul par rapport au quotidien, ses problèmes mineurs qui prennent trop d'ampleur, et d'envisager la vie dans sa globalité et donc dans toute sa richesse.

 

(31/10)

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23 octobre 2010

"The endless celebration" (poème approximatif)

Sometimes, I feel so alive


And I just don’t know how to express it


 

I would like to share

 

The god-like energy

 

I have inside

 

 

With the whole world

 


Benevolence

 

 

 

LOVE

 

 

 

Confidence

 


 

 

Power


 

As if that mere fleeting feeling

 

Could cure the entire universe

 

As if I was emanating

 

Some sacred fire through my smile.

 

 

Sometimes, I feel so alive


That I don’t know how to express it

 

Otherwise than laughing out loud



Although my secret deep desire


 

Is simply to

 

 

dance

 

 

A dance that would last

 

 

forever


 

Until it finally consumes me

 


Turning

 

                                 Around

 

                                                           Around

                                                                                                                                                                                                                                                      And around                                                                                                                            


 

Until a supernatural,

 

Transcendental fire

 

Takes me all


And burns me alive.

 

 

I don’t mind


I feel more alive


Than ever


And I continue dancing


 
 

Dancing to celebrate the simple, wonderful fact


That I am living

 


 

A paradoxical


Though magical wish,


A crazy craving


 

For exploding

 

 In a million stars

 

Like a big bang,

 

 

For bursting out with happiness

 

And spread out

 

My thirst for life

 

All around

 


And thus create

 

who knows? –

 

A better world

 

Ruled by music

 

 

Where people,


 Would be caught by the same strange frenzy


to turn

 

                                  Around

                                                               

                                                              Around

 

                                                                                      And around

                                                                                                                                      forever

 

In an endless fiery dance.

 

 


 

 

It is a shame that the only persons we meet dancing and singing in the streets are either lunatics, beggars or alcoholics;

For nothing shows better that you’re simply happy to be here, enjoying your life, than dancing, not caring about how you look, just feeling one with the music;

For nothing shows better that you’re merely happy to be here, enjoying your life, than singing at the top of your voice, for absolutely no reason, may it be a melody, a sentence or your favourite song.

 

---------------------------------------------

 (Ce "poème" m'a été "inspiré" par la chanson suivante, d'un groupe allemand pas du tout connu que j'ai découvert par bouche à oreille (ou plutôt par prêtage de CDs à prêtage de CDs - merci à ma cousine :D). La version live est bien, mais celle de l'album vaut encore plus le détour parce que les violons y sont sublimes...)

Baby Universal, "Dancing Witches", Ahoi, Dark Beauty!

 => Myspace des Baby Universal

Le nom fait un peu "mauvaise pub pour talc" (xD) comme me l'a fait remarquer un ami, mais leur album Ahoi, Dark Beauty! est vraiment bien ! Dans le genre rock alternatif à tendance un peu gothique (sans en abuser). Ils transportent dans une ambiance étrange mais séduisante...

A écouter aussi : "Black Spider", "Belle Star", "Girls & Boys", "Mother (Can you hear me)", "We the Strangers", "When the Morning Comes".

1 octobre 2010

"Le petit théâtre de la rue" - épisode 4

La vie réelle n'est pas aussi réaliste qu'on le croit.

 

Un soir, après un repas de classe organisé par un professeur de la fac, notre petit groupe d'étudiants décida de finir la soirée dans un bar (Le Filochard), à l'ambiance vaguement glauque mais toujours animée. C'était le prof lui-même qui avait parlé de ce bar, pour plaisanter... sauf que le second degré n'avait pas été perçu par certains, de sorte qu'il se sentit obligé de nous accompagner là-bas. Comme on discutait en tas à l'extérieur, quelques énergumènes à l'hygiène douteuse (et à l'hydratation et « cigarettes » encore plus douteuses) s'approchèrent de nous. En entendant que notre prof avait fait des études de philo dans une université de Paris, l'un d'eux s'écria : "Hé ! mais moi aussi !" et les voilà partis tous les deux à discuter d'élèves, de professeurs et de recoins cachés de la fac. La situation, déjà plutôt absurde à la base (voir son prof, hyper cultivé dans tous les domaines, toujours bien sapé, au vocabulaire soigné et étudié, en train de taper la causette à un mec bourré et/ou shooté), devint de plus en plus comique lorsque les trois personnages se sont réellement octroyés une place dans notre cercle. Comme nous ne nous connaissions déjà pas très bien entre nous, une fois la conversation entre anciens terminée, s'installa un léger blanc... vite rompu par l'intervention du philosophe à l'équilibre vacillant qui jugea le moment approprié (et à juste titre) pour balancer : "Le silence est la matrice du son".

Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais je trouve finalement cela assez criant (le cas de le dire, hahA !) de vérité ! S'il n'y avait pas de silence, il n'y aurait pas de bruit non plus, non ? ou alors on ferait plus la distinction entre les sons... bref, comme quoi la vérité sort de la bouche des bourrés (ou pas).

Mon fou-rire nerveux attira vraisemblablement son attention sur moi - pour être honnête, je ne me souviens plus vraiment comment je me suis retrouvée dans cette situation... - toujours est-il que le type décida de me déclamer un poème de sa composition. Pour cela, il était absolument nécessaire qu'il me prenne la main – logique xD – ce que je finis par lui céder après quelques réticences. Il se mit alors à me réciter son poème, les yeux dans le vague, totalement inspiré. C'est dommage que je ne m'en souvienne absolument pas... Mon amie la Fée qui se trouvait à côté de moi cachait très mal son fou-rire, de sorte que j'eus du mal à me retenir de mon côté. Voyant que je riais, il s'interrompit pour me demander si ça ne me plaisait pas. Je lui assurais que si, c'était très bien, mais qu'il allait un peu vite. Il décida alors de recommencer en intégralité, plus lentement – malgré mes encouragements à poursuivre. Je réussis cette fois-ci à garder mon sérieux. Il lâcha ma main et me remercia. "Vous êtes l'incarnation de la jeunesse !" me déclara-t-il avec emphase. (Oulà, pauvre jeunesse !) "La crise, vous vous en fichez, vous, hein ?" reprit-il en se penchant/titubant vers moi. "Oh ben, heu, non, quand même, c'est perturbant !" tentais-je d'argumenter. "Mais non, vous vous en fichez... !" Ayant deviné que mon poète était très probablement au chômage, et à présent un habitué du Filochard, je finis par lui dire ce qu'il voulait entendre, c'est-à-dire qu'en effet, je m'en fichais complètement.

Longtemps après cette soirée (qui remonte quand même à plus d'un an), j'ai repensé à cet homme. A chaque fois que je passais devant le bar en question, je me demandais s'il y allait encore, s'il avait remonté la pente...

Évidemment qu'à ce moment-là j'étais loin d'être la personne la plus touchée par la crise (et encore maintenant) : je suis protégée par le soutien financier de mes parents, je n'ai pas encore à affronter le terrible "monde du travail" et dans l'ensemble, ma vie d'étudiante est géniale... Je n'allais pas prétendre le contraire alors même que je passais une excellente soirée comme j'en passe très souvent. J'ai cependant trouvé marquant de voir que les gens tiennent à croire que les jeunes sont complètement insouciants. J'en suis venue à penser que les adultes aimaient à idéaliser certaines périodes de leur vie comme "le bon temps", que ce soit l'enfance ou la vie estudiantine. Moi, je n'y crois pas, à ce « bon temps ». Évidemment, à ces âges-là, on n'a pas tous les problèmes qu'on rencontre plus tard dans la vie (encore heureux, parce que si dès nos premières années on devait gérer la vie d'un adulte, merci bien), mais comment peut-on croire que les jeunes, qu'ils aient trois ou vingt ans, ne sont pas affectés par ce qu'il se passe autour d'eux ? Même les plus riches et donc les moins à plaindre (?), je suis persuadée que depuis leur prison dorée ils perçoivent énormément de leur environnement. Une perception niée pour certains, parce que c'est plus facile de se tenir éloigné de la misère de certaines personnes qu'on peut croiser dans la rue, ceux qui soulèvent de nombreuses questions dérangeantes à chacun de leurs pas. Et même si les enfants ne comprennent pas tout, ils ressentent l'atmosphère, ne serait-ce qu'à travers l'inquiétude de leurs parents, par exemple. Évidemment, c'est plus rassurant de croire que les jeunes sont libres, heureux et sans soucis ; mais quand je lis que la plupart des gens de ma génération ne croient pas en l'avenir, quand je vois tant de gens dans mon entourage abuser des soirées arrosées et/ou des drogues, quand j'entends parler d'accidents de voiture à l'issue tragique dus à des excès de vitesse, je me dis que ce n'est certainement pas dénué de rapports. Je ne dis pas que tout le monde va mal, ni que tous les jeunes sont désespérés et tentent n'importe quoi pour se sortir d'un univers qui leur convient mal, ni même que notre époque est particulièrement mauvaise par rapport à d'autres périodes de l'histoire. Je dis juste que beaucoup de liens invisibles se tissent entre les êtres et les choses, et qu'énormément nous échappent. Il me paraît aberrant de considérer les individus comme des entités autonomes qui vivent dans leur bulle (ça me rappelle la conception des « monades » de Leibniz). On ne peut pas couper un être vivant de son environnement, que ce soit une plante, un animal ou un homme ; on réagit toujours en fonction de ce qu'on perçoit, et c'est ce qui, à mon sens, fait la richesse infinie de la vie.

Je reconnais toutefois que c'est nettement plus facile, quand on voit un enfant qui joue, un couple qui s'embrasse, des étudiants qui font la fête, de se dire « quelle chance ils ont, de connaître le bonheur, de n'avoir aucun problème ! ». Ça donne de l'espoir, surtout quand on se sent accablé. Mais j'ai appris récemment que les apparences ne signifient pas grand-chose, et sont souvent trompeuses (une maxime vieille comme le monde mais qui reste toujours aussi vérifiable). Le bouddhisme dit que le véritable bonheur ne dépend pas des conditions extérieures - même si elles entrent évidemment en jeu, que ce soit pour tirer vers le bas ou pour donner un coup de pouce - pour la bonne raison que le bonheur se cultive à l'intérieur de soi. C'est à travers une sorte de sérénité bienveillante qu'il convient de regarder aux alentours. Sans toutefois prétendre à un optimisme niais qui consiste à se répéter que tout va bien dans le meilleur des mondes (car c'est loin d'être le cas). Je pense qu'on peut trouver un équilibre qui consiste à appréhender la réalité sous toutes ces facettes, les agréables comme les moins agréables tout en restant confiant. Ces idées-là me paraissent pleines de bon sens et c'est ce que j'ai décidé de croire.

Il n'y a rien de mal à regarder les gens être heureux ; au contraire, c'est génial de voir un spectacle pareil ! Et des gens heureux, il y en a plein. Seulement, quand j'entends les personnes âgées dire « Oh oui, à ton âge de toute façon, on n'a aucun problème ! », sous-entendant par-là que c'est beau de voir les jeunes vivre dans leur monde plein d'illusions, bien éloigné du monde réel, je pense que c'est plutôt eux qui n'ont pas envie de voir la vérité en face, parce que c'est plus rassurant de penser qu'en effet, les jeunes n'ont pas peur et ne se préoccupent pas de l'avenir. Mais, quand on vous tient un discours pareil, le mieux reste probablement d'acquiescer.

9 septembre 2010

"Le petit théâtre de la rue" - épisode 1

J'adore Toulouse parce que c'est un endroit plein de vie. Et qui dit vie, dit impré-vie-sible (HahA !). A force de raconter tout le temps des rencontres inattendues, absurdes ou flippantes à mes amis, je me suis dit que j'aurais finalement de quoi tenir une « chronique »... Mais une chronique non chronologique parce que ça fait quand même deux ans que j'habite ici (déjà, mon Dieu ! Our time is running out comme qui dirait...) et donc que des mini-histoires dues au hasard total, j'en ai déjà un bon paquet en stock...

En voici donc l'épisode un (qui m'est arrivé aujourd'hui) :

 

La vie réelle n'est pas aussi réaliste qu'on le croit.

Puisqu'en ce moment, c'est période de pré-rentrée – avec tout le joyeux chaos administratif qui va avec – je suis allée à la fac cet après-midi. J'étais de bonne humeur malgré mon absence d'emploi du temps, alors j'avais le pas sautillant en descendant les marches vers le métro. C'est peut-être ça qui a attiré l'oeil d'un monsieur qui était à côté de moi dans l'escalier. Un black assez âgé, habillé en costard.

Il s'est brusquement tourné vers moi et a fait mine de m'arracher ma casquette (bleue à carreaux, dont je ne me sépare jamais, et que j'ai appelée Jenny), histoire d'engager la conversation. Conversation qu'il ne tarda pas à orienter vers les vietcongs. Paraîtrait-il que ceux-ci portaient une casquette assez similaire à la mienne, sauf que la leur était bien sûr kaki et marron. Leur tenue de militaire (mit casquette, donc) associée à leur petite taille (« ils étaient aussi petits que vous ! » précisa-t-il) était apparemment ce qui avait assuré leur victoire sur les Américains. Je demeure un peu dubitative quant à la véracité de cette information malgré tout – je vois mal les vietcongs être sponsorisés par Criminal Damage mais après tout, je n'ai pas fait la guerre...

  Tout en rentrant dans la rame, il me demanda ce que je faisais comme études. Je le lui dis et il sembla un peu choqué de me savoir à la veille de rentrer en L3. « Vous avez eu votre bac à 16 ans ou quoi ? » (la réponse est non xD). Suite à cela, il jugea approprié de me citer une réplique du Cid (comme quoi la sagesse ne dépend pas de l'âge, ou un truc du genre) et de m'interroger avec le sourire malin du professeur qui teste son élève préféré : « Et c'est de qui, ça ? ». Devant mon ignorance affichée, il éclata d'un rire si franc et communicatif que j'ai rigolé pendant tout le temps où lui-même riait en répétant : « Et vous êtes en lettres modernes ?! » « Je sais, c'est pathétique ! » ça a même fait rire la fille qui était à côté de nous et qui avait soigneusement évité son regard.

  Pour ma défense, je dirais que des vers cornéliens récités avec un accent africain à couper au couteau n'aident pas vraiment à restituer l'ensemble d'une oeuvre. D'ailleurs, il voulait frimer, mais il s'est planté, parce qu'il était persuadé que le Cid (Rodrigue) se battait avec Harpagon qui est en réalité, comme il me semblait bien, le fameux avare de Molière ! Je crois que j'ai quand même réussi à lui mettre le doute (« Vous êtes sûr que c'est Harpagon ? »)... Je l'imagine bien avoir cherché en rentrant chez lui et être agacé de ne pas pouvoir me dire qu'il s'était en effet trompé... ^^

  Je lui ai souhaité un bon après-midi avant de partir et il m'a répondu tranquillement. Je ne sais pas vraiment quel était le but de son message (surtout par rapport à la guerre du Viet-nâm), et je me suis demandée pendant un moment s'il n'était pas un peu fou, mais je crois que non. Excentrique, à la rigueur. N'empêche que si tout le monde était aussi chaleureux que lui, les gens tireraient peut-être moins la gueule dans le métro. Mais non, les gens qui vous sourient sans vous connaître, c'est pas normal. Soit ils sont cinglés, soit ils sont vicieux. En gros, ils font peur. Et si on pensait juste « bonne humeur » et « contact humain » ? Après tout, quel mal un sourire franc peut-il faire ? Comment une action aussi naturelle a-t-elle pu devenir si difficile à manifester ? Un simple éclat de rire peut changer beaucoup de choses.

 

3 septembre 2010

"Une petite scène de rue de rien du tout"

[Tiré d'une histoire vraie]

(qu'est-ce que je suis drôle)

 

Toulouse. Jardin du Capitole. Par une journée de juin au temps maussade.



Une petite scène de rue de rien du tout.



Une dont on peut facilement être témoin tous les jours. Un truc banal au plus haut point. Un truc qui n'a pas dû durer plus de trente secondes. Un truc qui aurait aussi bien pu ne jamais se produire sans que ça n'ait aucun impact sur le reste du monde. Un truc très simple, au fond. Dont on oublie les détails tellement on l’a déjà vu des milliers de fois. Parce que les détails n'ont aucune importance en soi.

Et pourtant, ce moment-là, ce tout petit moment-là, a été le point culminant de ma journée. L'évènement marquant. The highest point of my day.

Je rentrais de chez une amie. J'étais dans un état bizarre. Celui, familier depuis quelques temps, où un rien m'émeut et où je ne saurais dire si ça me rend heureuse ou triste. J'écoutais de la musique. Ce nouveau groupe que je venais de découvrir par hasard et que je m'envoyais en boucle depuis deux jours, au risque d'en dégoûter mes voisins. Je marchais dans la rue. Il ne faisait ni beau, ni moche. Le vent s'infiltrait sous ma veste, me laissant présager une bonne crève à venir (une semaine avant le début de l'été. Top.). Mais il ne pleuvait pas, c'était déjà ça. Et puis il faisait bon, surtout quand le soleil arrivait à percer entre deux nuages.

Pas envie de prendre le métro. Juste de laisser mon esprit vagabonder entre deux pas effectués sur le rythme de la musique. Juste de marcher, et de regarder. Regarder les gens qui marchent, qui discutent, qui rient, qui flânent, qui mendient, qui vivent.

J'avais réussi à me repérer, ce qui tenait du miracle – moi qui ai toujours tendance à me perdre sur ces trop grandes avenues linéaires où il est justement impossible de se perdre. A cause des travaux sur l'avenue Alsace-Lorraine, j'ai été obligée de serrer sur la droite, et de contourner la station de métro Capitole par le petit jardin, histoire de ne pas rajouter un peu de chaos supplémentaire au trafic automobile en débarquant n'importe où sur la voie. Je ne regardais pas franchement où j'allais.

 

 

Et c'est là que je suis rentrée dans quelqu'un. Je ne l'avais pas vue, ni entendue venir. C'était une toute petite fille. Trois-quatre ans, peut-être. Brune, basanée, avec de grands yeux et ce regard grave et pénétrant dont seuls les enfants sont capables. Elle devait être en train de courir quand elle s'est heurtée à moi, parce que, dans son élan, elle est tombée par terre. Elle fit un tour complet sur elle-même avant de s'étaler dans le gravier, atterrissant sur le dos.

Dès l'impact, j'avais commencé à m'excuser, sans même encore savoir de quoi il s'agissait. Quand j'ai vu que c'était une petite fille que je venais de renverser, j'étais encore plus désolée. Je me suis immédiatement penchée sur elle pour lui demander si elle allait bien et m'excuser un peu plus. Elle ne dit rien, se contentant de me regarder avec ses yeux noirs. Impossible de dire si elle était blessée, ou juste un peu sous le choc. Elle avait simplement l'air un peu étourdie. Mais que faisait-elle là, sur le dos, par terre, avec cette inconnue qui voulait absolument savoir comment elle allait ?

L'accompagnateur – le père, en l'occurrence – ne tarda pas à rappliquer. Fou d'inquiétude, il s'agenouilla à côté d'elle pour s'enquérir de la santé de sa fille. Avait-elle mal quelque part ? Se vidait-elle de son sang ? La pauvre enfant ne répondait toujours rien, d'où l'initiative de baiser ses petites mains, juste au cas où l'absence de réponse serait en réalité le symptôme manifeste d'un sérieux traumatisme psychologique et/ou d'une violente hémorragie interne. L'intéressée directe demeurant muette malgré l'effervescence, j'entrepris cette fois de m'excuser auprès du père. « Hé bien il faudrait peut-être enlever ses écouteurs de ses oreilles et regarder où on met les pieds ! » rétorqua-t-il, véhément, en jetant un regard hostile à l'immonde néo-nazie qui venait d'envoyer valdinguer son innocente enfant dans un amas de ronces et d'orties et qui entendait à présent dissimuler son victorieux sourire malsain derrière un faux-semblant de condoléances surfaites.

 

Je décidai d'appliquer la règle numéro un face au parent atteint du syndrome d'inquiétude irrationnelle : ne pas tenter de discuter. En effet, l'individu, par le choc émotionnel intense résultant de la vue de son enfant par terre, n'est de toute façon pas en mesure de prendre le recul nécessaire pour rendre une justice objective. Inutile, donc, de souligner que la gamine aurait pu, elle aussi, se servir à bon escient de sa vision binoculaire et éviter un obstacle mobile, ou, à défaut de porter suffisamment d'attention à son environnement immédiat, au moins ne pas être en train de courir droit devant elle près de l'entrée d'une des stations de métro les plus usitées de la ville. Dans le cas présent, vous êtes forcément le méchant de l'histoire, ne serait-ce que parce que la victime est plus petite et plus mignonne que vous – et accessoirement parce que le juge est le père de la dite victime. De toute façon, vous ne pouvez nier être un tant soit peu responsable de la situation présente – le volume sonore de votre mp3 ne serait-il pas un peu fort, maintenant que le bonhomme vous le fait remarquer ?

Témoin de la scène, se présenta une jolie black qui, peut-être pour tirer de l'embarras la maladroite accusée, fit remarquer avec un sourire aimable que la petite n'avait pas l'air de souffrir le martyr, étant donné qu'aucun cri n'avait été poussé ni aucune larme versée.

 

Mais le père semblait déjà avoir oublié le reste du monde. Sa fille et lui se regardent dans les yeux, la petite main toujours dans les siennes. Le mal est passé. Tout va bien.

 

Me sentant déjà de trop, je glissai un dernier « encore désolée ». Le père leva alors les yeux sur moi. Voilà que la néo-nazie se révélait en réalité être une jeune fille rêveuse avec une casquette bleue et un sac jaune citron qui aimait (un peu trop ?) la musique. Il ne put retenir plus longtemps un sourire de soulagement et finit par admettre que « ça arrivait » - et apparemment même aux papas protecteurs les plus zélés. Je m'éclipsai en leur souhaitant à tous les deux une bonne soirée. En m'éloignant, je pouvais encore l'entendre répéter à la gamine que « la jeune fille n'avait pas fait exprès ».

Seul vestige de la mésaventure, un brin de paille pris dans la queue de cheval de la petite. Et pour moi, une émotion très forte et quasi-impossible à expliquer.


Je ne sais pas si c'était parce que j'ai revu American Beauty il n'y a pas longtemps ; si c'est parce que j'étais in the mood (comme on dit) ; ou si c'est parce que j'écoutais à ce moment-là ma chanson préférée d'Absynthe Minded, mais j'ai trouvé cet incident, cet événement qui n'en est même pas un, cette petite scène de rue de rien du tout... belle. Connement belle. Belle à en avoir les larmes aux yeux.

Peut-être parce que la chute elle-même était belle. J'aimerais pouvoir la voir au ralentie pour en détecter toute la grâce des mouvements. L'élan. Le heurt. La pirouette. La chute. L'atterrissage, indolore, sur le dos. Comme si elle s'était laissée aller... L'innocence de l'enfant qui court, droit devant lui, et qui, malgré l'obstacle inattendu, se laisse tomber, sans peur, confiant, comme si aucun mal ne pouvait lui arriver. Et surtout, le fait que, dans deux minutes, tout aura été oublié. Rien ne l'empêchera de courir à nouveau...

Peut-être aussi parce que l'attitude du père était touchante. L'empressement. Le besoin de prévenir, de guérir un mal qui n'existe même pas. La réaction disproportionnée, gonflée par l'inquiétude. Inquiétude qui serre le cœur comme un étau, pourtant presque drôle quand on a le recul suffisant. Et le soulagement final. Le sourire qui veut tout dire : plus rien, maintenant que l'enfant va bien, ne pourra jamais troubler le bonheur du monde.

Ou peut-être parce que j'ai assisté là à la plus merveilleuse des illusions humaines. Celle de tout bon parent. Celle qui dit à l'enfant que rien ne pourra jamais lui arriver pour la simple et bonne raison que papa ou maman est là pour faire un bisou magique qui fait disparaître n'importe quel bobo. La grande illusion, soigneusement entretenue, selon laquelle les parents, par le seul amour, inconsidéré, qu'ils ont pour leurs enfants, ont réellement la capacité de guérir n'importe quel mal qui pourrait jamais atteindre leur fils ou leur fille. Le leurre de l'enfance. Celui qu'on regarde, attendri, comme le plus beau de tous les mensonges une fois qu'on est assez grand pour le comprendre.

3 juin 2010

"Le bonheur a un prix"

 (Pour voir (beaucoup) beaucoup mieux, faire un clic droit sur l'image puis "ouvrir dans un nouvel onglet".)

 

minimo006

Dessiné le 31/3/2010.

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