Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les Errances Enjouées de Neus Amaëlle
Les Errances Enjouées de Neus Amaëlle
Publicité
Les Errances Enjouées de Neus Amaëlle
  • Les fantaisies d'une petite littéraire bien entourée, en quête de sérénité dans un monde joyeusement chaotique, qui aime écrire, s'intéresse à plein de trucs & trouve que la vie, même si c'est un peu n'importe quoi, c'est drôlement chouette, quand même.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Archives
musique
26 juin 2011

Chronique : John Butler Trio + Shantel

John Butler Trio (+ Shantel & the Bucovina Club + De La Street) au Phare le 24 juin 2011 (Festival GrooveFest)

groovefest

Chronique dispo sur Mygmusique => ici !


La première édition du GrooveFest fait son apparition en même temps que le retour des températures estivales sur la ville rose ! Une belle mise en bouche pour permettre aux festivaliers de commencer leur saison préférée. Ce nouveau festival propose plus d'une douzaine de groupes étalés sur cinq jours et investit plusieurs salles toulousaines pour l'occasion. La date la plus attendue reste sans doute celle du 24 juin par la présence des Australiens du John Butler Trio.

Ce sont les toulousains De La Street qui ouvrent le bal - déjà à la Dynamo la veille, ils assurent ce soir le remplacement des Espagnols Che Sudaka avec une amicale simplicité. Ce groupe ragga présente une formation originale, associant un ensemble basse/batterie à un DJ et une guitare sèche. La salle, encore peu remplie, semble néanmoins apprécier la prestation du quatuor. Le chanteur débite ses textes, façon hip hop, tout en nous embarquant dans des histoires de musiciens un peu paumés dans la bohème urbaine du XXIe siècle ("Requiem" ; "Le Travail"), le tout sur des accords qui rappellent des mélodies style scène française.

Le deuxième groupe est une véritable fanfare : il s'agit de Shantel & the Bucovina Club - une découverte surprenante pour moi, mais manifestement pas pour les deux-tiers du public, qui semblaient les attendre de pied ferme. La musique de ce DJ allemand met en avant ses racines roumaines (de la région Bucovine plus exactement, d'où le nom) dans un mélange surprenant alliant des sonorités électro à une ambiance tzigane traditionnelle.

En live, cela donne l'impression de participer à une sympathique fête de village aux accents étrangers particulièrement chaleureux. Les artistes se démènent sur scène et irradient une joie de vivre communicative : les deux chanteuses, dont les voix vibrantes et poignantes font voyager dans des contrées lointaines, sourient de toutes leurs dents ; de leur côté, l'accordéoniste, le soubassophoniste et les deux trompettistes n'hésitent pas deux fois avant de se joindre à leurs danses. Quant à Shantel lui-même, il arpente sans répit le devant de la piste - quand il ne se mêle pas directement au public - tendant le micro et allant jusqu'à la provocation afin de faire participer l'auditoire au maximum ("This is not Paris!" s'exclama-t-il au cours de la soirée), lequel n'a pourtant pas besoin de se faire prier pour scander les refrains de ses tubes "Disko Partizani", "Disko Boy" ou "Planet Paprika". Le leader poussera la convivialité avec son public jusqu'au bout en se plaçant au centre de la salle pour jouer une version acoustique de "Bella Ciao" dans une ambiance feu de camp géant (sans feu mais avec une guitare). Pour célébrer ce moment de plaisir partagé, il sabrera deux bouteilles de champagne avant de s'éclipser sous des applaudissements nourris.

C'est avec un grand sourire aux lèvres que les membres du John Butler Trio investissent la scène. Le bonhomme en tête d'affiche surprend par de nombreux aspects. Non seulement il est charismatique, mais d'un charisme marqué par une simplicité et une modestie palpables, éclatant à plusieurs reprises d'un rire massif. Entre deux chansons, il converse tant bien que mal avec ses fans, exprimant sa frustration de ne pas savoir parler français et son goût pour les "disturbing but delicious cheeses" (fromages à l'aspect troublant, néanmoins délicieux). Mais c'est surtout un guitariste hors pair capable de peupler une scène à lui tout seul, maniant notamment le picking, les percussions et divers autres effets avec ce qui paraît être une facilité déconcertante.

La première chanson est de circonstance puisqu'il s'agit d'"Hello" - qui se métamorphosera d'ailleurs pour quelques secondes en une reprise inattendue de "Smells Like Teen Spirit" - avant d'enchaîner sans tarder sur de très bons morceaux du dernier album April Uprising : "Gonna be a long time" et "One Way Road". C'est d'ailleurs sur cette dernière, jouée avec la guitare posée à plat sur les genoux, que John Butler commencera à donner un aperçu de l'étendue de ses talents musicaux. C'est cependant "Ocean", un (très long) solo totalement bluffant d'une dizaine de minutes, qui en fournira la meilleure preuve. Le public se laisse bercer, complètement ensorcelé. Il sera néanmoins sorti de sa transe vite fait bien fait quelques instants plus tard avec "Better Than", tube jouissif pour lequel John s'empare de son banjo.

Au fur et à mesure que le set progresse, l'aspect "jam band" se fait de plus en plus ressentir : le trio s'éclate, multipliant les échanges de regards complices et les grimaces peu seyantes typiques des musiciens extatiques. Leur enthousiasme est particulièrement flagrant lors de la partie impro, pendant laquelle ils se répondent les uns aux autres dans un bel esprit de cohésion. Le bassiste et le batteur y trouveront eux aussi leurs moments de gloire en solo - John et Byron (le bassiste) positionnés en un face à face amical, accompagneront toutefois Nicky pour la dernière chanson ("Don't wanna see your face") en ajoutant leurs propres rythmes sur des éléments de batterie placés au milieu de la scène.

Malgré de bruyantes sollicitations, le trio ne refit pas surface après le retour des lumières, d'où une légère déception (ingrate, certes, mais légitime malgré tout) finale : la prestation paraît en effet un peu courte quand on connaît le nombre de très bons titres qui sont malheureusement restés en réserve ce soir, de sorte qu'on reste un peu sur sa faim - on notera toutefois l'apparition d'une nouvelle composition, "Hear me cry". Signe que le GrooveFest a tapé dans le mille pour sa première édition : vivement l'année prochaine !


Clip DeLaStreet Requiem

DE LA STREET | Myspace Music Videos

"Requiem", De La Street.
---------------------------------------------

 

"Disko Partizani", Shantel, Disko Partizani.

---------------------------------------------

"Citizen of Planet Paprika", Shantel, Planet Paprika.

---------------------------------------------

"Zebra", John Butler Trio, Sunrise Over Sea.

---------------------------------------------

"Better Than", John Butler Trio, Grand National.

---------------------------------------------

"One Way Road", John Butler Trio, April Uprising.

Publicité
Publicité
24 juin 2011

Chronique : Funky Style Brass

Funky Style Brass au Bikini le 23 juin 2011


funky_style_brass

 

Chronique dispo sur Mygmusique => ici !


Deux jours après la fête de la musique, le Bikini organise une soirée spéciale pour fêter la sortie du deuxième album de ce groupe toulousain détonnant dans une ambiance 100% groovy !

Distribution de bandeaux scintillants type 70's, de colliers hawaïens, de chapeaux multicolores incongrus, de serre-têtes avec bois de renne en plastique intégrés et de coquilles d'huître numérotées : bienvenue dans le monde du Funky Style Brass ! On aura rarement vu un accueil semblable à l'entrée d'un concert ! Il n'y a là pourtant rien d'étonnant pour qui est familier du FSB : leur univers rappelle en effet celui inventé par Lewis Carroll... sauf qu'on y aurait enlevé l'aspect anxiogène pour privilégier le pur délire.

Sur scène, cette fanfare hors du commun composée de neuf musiciens déjantés est un véritable show. Un show assez indescriptible, certes, mais d'une énergie et d'une bonne humeur incroyables ! On peut admirer l'admirable éclectisme de leurs costumes de scène : outre "Lor-X" (un poussin géant chargé du chant et de la grosse caisse), la plupart arborent des pantalons, des robes et jupes complètement kitsch, associées (mais certainement pas assorties) à des hauts improbables, des lunettes absurdes et autres perruques flashy (à titre d'exemple, le chanteur/saxophoniste "Dem-X" se caractérise par sa perruque orange fluo façon Dragon Ball Z). Mais ce sont surtout des musiciens d'exception : issus du Conservatoire de Toulouse, ils mélangent les styles, multiplient les références et arrangent tout ça à leur sauce pour en faire une explosion dansante de bonne humeur, d'énergie et d'absurdité qui ravit petits et grands ("de 7 à 77 ans", précisent-ils sur leur site internet). Les paroles sont de véritables ôdes (non conventionnelles) à leur amour pour la musique et sont destinées à mobiliser le public, l'entraînant sans relâche à bouger, sauter et s'amuser - quand elles ne racontent pas des histoires absurdes dont la logique incertaine fait mouche : après la romance entre un âne et un lièvre sur le premier album, on trouve notamment parmi les nouvelles pistes l'histoire d'un fermier qui se retrouve face à un poulet de 128 kilos ("Mais tu tripes !").

Le public - des initiés à l'âge variable qui savent à quel genre de show de folie ils ont affaire, pour la grande majorité - se régale, s'adaptant à tous les styles manipulés avec brio par le FSB et se laissant entraîner avec délices dans leurs diverses chorégraphies approximatives et irrésistibles. Ainsi, tout au long de la soirée, on passe d'un style à l'autre, parfois au sein d'une même chanson : ouverture plutôt hip-hop avec "FSBeat", suivi de "La Traumatisation", plus latino, avant d'enchaîner sur du ragga, de l'électro ("A donde estàn?" - l'occasion pour de nombreuses filles du public de profiter de l'invitation du groupe qui scande "Mais où sont les filles ?" pour monter sur scène), du zouk ("Zouk de Gros"), du reggae, du rock, qui s'aventure même vers le hard-rock, du reggeaton, du méringue... le tout avec une prédominance toujours marquée du funk par l'omniprésence des cuivres (trompettes, saxophone, trombone et soubassophone). La salle tourne plus d'une fois au dancefloor incongru ("Tito Groove" ou "Stekdebich") - il serait en effet troublant de croiser un DJ portant sans aucun complexe une peluche de poule en guise de couvre-chef, ce qui ne semble toutefois ne perturber personne en cette folle soirée.

Vous l'aurez compris, un concert du FSB, c'est un concentré de musique, de danse, d'énergie et de bonne humeur qui vous amènera à rire avec vos voisins immédiats (et même à les embrasser sur "Sois gentil, fais-lui un bisou !" - les membres du groupe se mêlant au public pour l'occasion).

Comme ils le disent eux-mêmes : "Ce qu'on aime par dessus tout, c'est surtout vous rendre fou ! On peut vous rendre hystérique sur tous les styles de musique : ChaCha, Hip-hop, Funk, Reggae, Zouk, Dancefloor ou Meringue. Quand vous sortirez de là, vous serez tous traumatisés ! Avec un concept délire et des textes qui n'veulent rien dire, le Funky Style Brass vous fait oublier le pire, et vous redonne le sourire !" (paroles extraites de "FSBeat")

Nul doute que leur imagination débordante nous réserve encore bien des surprises... ! Essayé c'est adopté ! Avec une ambiance pareille, le FSB se fait de nouveaux adeptes à chaque représentation.

 

musiciens_fanfare_festive

 

"La légende du Dawak", Funky Style Brass, Merci pour les huîtres !

---------------------------------------------

Funky Style Brass, Extraits du DVD live (compris dans le second album Merci pour les huîtres !) ;

j'ai pu reconnaître dans l'ordre "Aquo Groovat", "Je peux pas la lire" et "Zouk de Gros" (mais il me semble qu'il m'en manque une xD)

---------------------------------------------

Funky Style Brass, entre autres craquages au festival Hestiv'oc, des extraits de : "Ragga des Chasseurs", "A donde estàn" (intro), "Sois gentil fais-lui un bisou", "Le Son du FSB", "Aquo Groovat", "Qui c'est qui veut du Reggeaton ?", "

 

28 mai 2011

Chronique : Pulp

Pulp au Bikini le 25 mai 2011

 

pulp005

Lien vers la chronique sur Mygmusique => ici

 

Lorsque le Bikini a annoncé sur sa page facebook une date prévue pour le célèbre groupe emblématique des années 90 le 1e avril 2011, beaucoup ont cru au canular. Et pourtant, c'est bien le groupe au complet qui se présente sur la meilleure scène toulousaine en cette chaude soirée pré-estivale.

Une date unique en France qui fait office de répétition générale pour Jarvis Cocker et sa bande avant qu'ils n'entament leur tournée à Barcelone... Pas de première partie pour Pulp qui n'a plus besoin d'introduction ! La salle n'est pas comble, mais on sent que les gens amassés devant la scène – spacieuse et aérée, taille XXL pour un groupe qui le vaut bien – sont des fans de la première heure qui, pour la plupart, ont écouté les bons mots de Jarvis Cocker pendant leur adolescence. Le leader phénomène saura de toute façon convaincre ceux qui n'étaient pas conquis d'avance : grand dadais, style universitaire British, lunettes carrées, chemise, veste, pantalon et talonnettes, Jarvis n'a rien perdu de son énergie et représente un quasi one-man show à lui tout seul. Les autres membres du groupe, en retrait et efficaces, affichent un sourire bienveillant devant un spectacle auquel ils semblent s'être habitués mais qu'ils continuent d'observer avec amusement. Ils savent Jarvis être le centre de l'attention et semblent l'accepter avec bonne humeur. Il serait de toute façon impossible d'être insensible aux diverses allées et venues du leader sur scène, à ses sauts et à ses déhanchements suggestifs de pantin désarticulé qui, s'ils n'étaient exécutés par Jarvis Cocker, auraient de bonnes chances de paraître totalement ridicules.

Son aisance est remarquable, il rebondit avec spontanéité sur chaque micro-événement (même un portable qui fait résonner un bip-bip caractéristique de l'arrivée d'un message) et glisse des plaisanteries pince sans-rire avec la classe à l'anglo-saxonne qui le caractérise. A en croire ses nombreuses interpellations, le public toulousain semble le mettre particulièrement en confiance ; il semble d'ailleurs en garder un souvenir ému depuis la dernière fois qu'il l'a vu – il y a 17 ans, comme il le précisera d'entrée de jeu : "Vous n'avez pas changé, well done!" et ce, malgré le fait qu'il y ait eu "beaucoup de merde dans le monde entier", constate-t-il, en bon francophile. Pour nous faire honneur, il commandera à plusieurs reprises un verre de vin qu'il finira même par faire circuler dans les premiers rangs, par amour du "partage". Pas de doute, Jarvis sait se faire aimer de son public – il a d'ailleurs commencé le concert par une distribution de mini Mars.

Certes, personne ne se lasse de ce spectacle ambulant, mais c'est évidemment la musique qui rassemble davantage que le personnage : les fans réagissent au quart de tour dès les premières notes des grands hits. "Do you remember the first time?", qui ouvre le set, est une vraie tuerie : les gens sautent d'entrée de jeu et hurlent les paroles avec délices – dès les premières minutes je me retrouve ainsi gracieusement aspergée de bière par mon aimable voisin de derrière, ce qui, je le conçois, se révèle néanmoins être, d'une façon générale, les prémices d'un concert prometteur. Ce seront surtout les classiques His'n'Hers et Different Class qui seront mis à l'honneur ce soir. Suit en effet "Pink Glove", à l'envolée disco jouissive, enchaînée sur la délicieuse "Pencil skirt". "Something Changed" marque une petite pause plus tranquille, histoire de prendre des forces pour "Disco 2000" qui, là aussi, stimule les foules. "This is hardcore", avec son puissant refrain, fait une apparition attendue entre les titres des deux albums phares, ouvrant la voie pour une ambiance plus apaisée avec "Sunrise" pour laquelle Jarvis reprend sa guitare acoustique... avant qu'il ne décide de rompre le calme déjà précaire par des coups sonores donnés sur divers tambours géants – au centre et à la droite de la scène. Bien sûr, c'est l'incontournable "Common People" qui clotûre la première partie.

Car oui, le concert durera en tout près de deux heures et ne présentera que de rares répits. Jarvis paraît infatigable, ce qui obligera un des techniciens du Bikini de courir après lui pendant trois bons quarts d'heure de plus afin d'empêcher que le fil de son micro ne se coince quelque part. Même le public semble plus fatigué que le chanteur, qui, pourtant, ne cesse de parcourir les devants de la scène et va jusqu'à grimper sur des amplis pour atteindre un clavier placé en hauteur sur la droite. Pour notre défense, il faut dire que la seconde partie du concert se révèlera nettement plus électro et planante – ce qui permettra à Jarvis d'expérimenter de nouvelles chorégraphies approximatives – mais peut-être moins excitante que la première pour le public, même si on retrouve quelques perles telles que "Acrylic Afternoons" ou "Mis-shapes", qui fera office de superbe final.

Bilan du concert ? Un spectacle saisissant d'un artiste charismatique en grande forme, proche de son public, dont les textes sensibles et pertinents peuvent être appréciés à leur juste valeur à travers une musique transmise par des musiciens de talent et empreinte d'une bonne énergie disco électro pop, qui n'est pas sans raviver une certaine nostalgie des 90's. Vous l'aurez compris, donc : la nouvelle tournée de Pulp est une occasion à ne pas rater !

 

"Babies", Pulp, His'n'Hers

(avec un bel exemple de choré Cockerienne :D)

---------------------------------------------

"Something Changed", Pulp, Different Class

(Une de mes préférées :D)

---------------------------------------------

"Common People", Pulp, Different Class.

(j'adore son air gentiment illuminé dans ce clip xD)

---------------------------------------------

"This is Hardcore", Pulp, This is Hardcore

(beaucoup plus sombre et d'autant plus poignante)

 

Et la setlist ici !

19 avril 2011

Chronique : Ghinzu + My Little Cheap Dictaphone

Ghinzu (+ My Little Cheap Dictaphone + The Rusty Bells) au Bikini le 13 avril 2011


eal

 

Lien vers la chronique sur Mygmusique -> ici

 

Pour une première édition, le Festival Electric Artyland démarre fort ! Une belle programmation placée sous le signe du rock belge avec une date spéciale (hors tournée) de Ghinzu au Bikini pour sa semaine d'ouverture.

C'est le groupe toulousain The Rusty Bells qui ouvre le show. Les membres du trio se présentent en habitués sur la meilleure scène de Toulouse et investissent les lieux avec détermination – en témoigne le T-shirt de la bassiste proclamant « We want your mind ». Il faut dire que le public semble être composé de connaissances et/ou connaisseurs, d'où une ambiance sympathique, ponctuée de diverses interpellations amicales entre deux titres garage rock. On appréciera la présence inattendue d'un harmonica (sur « My Steel Brother ») parmi les accompagnements plus psyché au clavier. Le groupe reviendra d'ailleurs pour un rappel réclamé de « Stalker guy ».

La salle est déjà nettement plus remplie lorsque c'est au tour de My Little Cheap Dictaphone (dit MLCD) d'entrer en scène. Le groupe constitue d'une part un très bon prélude à Ghinzu – on retrouve le même genre d'accompagnement piano, la même ambiance planante et électrique... – ; de plus, le quatuor liégeois rentrait parfaitement dans la thématique du festival, qui est de traiter les relations entre le rock et d'autres formes d'expressions artistiques, l'audiovisuel en l'occurrence. On diffuse en effet derrière le groupe un vidéo clip pour illustrer chaque chanson, le tout formant une sorte d'opéra rock qui raconte la montée en gloire d'un musicien génial mais torturé (apparemment inspiré de la vie du Beach Boy Brian Wilson) suivie de sa descente aux enfers. La mise en scène est ainsi soigneusement étudiée : non seulement les cinq musiciens sont habillés dans le même style 50's (même le micro rappelle les 30 glorieuses !) que les personnages de leurs clips (costard noir et blanc, chaussures vernies, et un chapeau en ce qui concerne le charismatique et touchant leader Redboy) mais en plus leurs silhouettes se détachent sur l'écran de projection pour un superbe effet de mise en abyme.

L'atmosphère est posée dès les premières (très bonnes) chansons « Piano Waltz » et « He's not there ». La setlist n'est pas une surprise pour les initiés puisque l'intégralité du dernier album, The Tragic Tale of a Genius, sera jouée ce soir – pour le plus grand plaisir des yeux et des oreilles. La plus connue, « What are you waiting for? » et son clip percutant en ombres chinoises achève d'échauffer ceux qui sont les plus lents à se plonger dans l'ambiance si particulière du monde onirico-psychédélique de MLCD. D'abord assez sages, les membres du groupe, portés par un public plus que réceptif, finissent par se laisser gagner par la force de leur récit et de leurs envolées musicales, de sorte que Redboy ira jusqu'à s'asseoir au bord de la scène, avant de traverser carrément la foule en son milieu sur la chanson titre – dont l'ambiance cabaret fou, bien qu'inquiétante, n'en est pas moins irrésistible. On note toutefois quelques pauses plus calmes qui mettent en valeur les parties au violon (« My Holy Grail » notamment). Aucun doute, à la fin de leur set, My Little Cheap Dictaphone en ont conquis plus d'un !

On n'oublie toutefois pas qu'il s'agit principalement de fans de Ghinzu qui se sont assemblés là, et malgré la très bonne prestance de MLCD, l'impatience commence à se faire sentir. Les sifflets enjoués se calment très vite pour que l'intro électro de « Mother Allegra » puisse prendre toute son ampleur. Le groupe enchaîne sans tarder sur un bon choix de chansons du dernier album : « Mirror Mirror » fait très vite monter l'ambiance et fait se déchaîner toute la fosse, qui n'attendait qu'un signal du brûlant leader John Stargasm pour se démener. Il suffit de « Dream Maker », puis de l'envoûtante et cynique « Cold Love » pour qu'on ait déjà l'impression d'en être au rappel tant tout le monde semble être pris d'une véritable frénésie – certains, dans l'enthousiasme, se risqueront même à un dangereux slam. Après « Take it Easy », plus pop, on assiste à un brusque retour en arrière pour le moins inattendu avec « Dragon », issue du premier album, très peu exploité en live, et dont les puissants riffs de basse et le chant style rap produisent un effet ravageur sur le public, qui ondule au rythme saccadé de la chanson, encouragé par les grimaces expressives du bassiste Mika Nagazaki. Enfin une pause bien méritée (mais de courte durée !) avec la première chanson tirée de Blow, la très attendue « Dragster-wave », qui porte bien son nom puisque, débutant calmement avec des paroles murmurées sur des arpèges au piano, elle finit par happer le fan dans une vague délicieuse qui monte crescendo jusqu'à l'explosion finale. Pas de pitié pour le public, à qui l'on a déjà (inutilement) ordonné de sauter à plusieurs reprises – Stargasm ne se privant pas lui-même de grimper sur son clavier ou de se déhancher de façon très personnelle – puisqu'on ne tarde pas à enchaîner sur le tube « Do you read me? », nécessitant une bonne réserve d'énergie. En bonus dans la setlist : « Chocolate » un titre ne figurant sur aucun album (en revanche utilisée pour une pub Eastpak) et qui, en live, produit un effet étrange vous forçant à répéter avec une exaltation incompréhensible des paroles absurdes – quoique suggestives. D'ailleurs, il faillit ne pas être joué puisque Stargasm se demandera pendant un instant s'il n'a pas « cassé l'piano », piano qu'il troque pour se coller à la basse sur la chanson suivante (« Mine »).

En rappel, la traditionnelle « Blow » qui joue bien son rôle de crescendo final dévastateur avant de laisser la transcendante « Kill the Surfer » achever tout le monde. C'est une véritable folie sur scène : John reçoit un drapeau de la Belgique qu'il arbore tant bien que mal à la César ; Mika frôle la crampe à la mâchoire tant il grimace depuis son clavier ; quant à Greg, le guitariste très perché (déjà désigné comme adepte des « trucs bizarres » sur les albums), au look très space (il arbore en effet un ensemble caleçon long et T-shirt moulants vaguement satinés, tachés de rose et bleu façon 70's), il est carrément par terre et se retrouve emmêlé dans les fils du micro de Stargasm qui s'amuse à l'enjamber – je ne parle même pas de l'état du public, les mouvements de foule étant à leur comble depuis la troisième chanson. La sortie du dit Greg clôturera d'ailleurs magistralement le concert puisqu'il prendra soin de mettre tous les boutons de volume à fond avant de quitter la scène en « battant des ailes »... En guise de conclusion, je ferais tout aussi bien de reprendre les mots de Stargasm lui-même : « Tout est bon dans cette soirée. »

 

Vous l'aurez peut-être compris, c'est pour ce festival (Electric Artyland) que je suis bénévole... ^^

(mais non je ne fais pas la pub en passant, voyons)

 

"Stalker Guy", The Rusty Bells.

---------------------------------------------

"What are you waiting for?", My Little Cheap Dictaphone, The Tragic Tale of a Genius.

---------------------------------------------

"He's not there", My Little Cheap Dictaphone, The Tragic Tale of a Genius.

(Live au Bikini ! Comme ça on voit un peu mieux de quoi je parle ^^)

---------------------------------------------

"Do You Read Me?", Ghinzu, Blow.

---------------------------------------------

"Cold Love", Ghinzu, Mirror Mirror.

Clip très "hasardeux", comme dirait le Cube. Entre le très dérangeant et l'hilarant xD.

---------------------------------------------

"Chocolate", Zed & the Party Belt.

(ça doit être un p'tit jeu de la part de John Stargasm de ne pas signer ça sous le nom de Ghinzu, puisqu'il est aussi publicitaire, si j'ai bien compris... !)

(roh et puis ce clip, plus auto-dérisoire, tu meurs... (enfin, du moins j'espère que c'est de l'auto-dérision xD))

 

26 mars 2011

Chronique : The White Lies

 

 The White Lies (+ Crocodiles + Transfer) au Bikini le 14 mars 2011

 

 Lien vers la chronique sur Mygmusique => ici

(et même que j'ai mon nom (niais) de chroniqueur à moiiiiiiii :D)

 

Les White Lies : nouveau groupe londonien très prometteur qui renoue avec la new-wave – d’où l’appellation, vaguement (sans mauvais jeu de mots) redondante de « new new-wave ». Alors même si on est lundi soir et que ça fait à peine quatre heures que je suis descendue de l’avion, rien ne m’empêchera de me rendre au Bikini pour un programme bien chargé – même si je manque m’envoler sous le souffle du vent incroyable qui balaye Toulouse.

 Le trio est précédé de deux groupes américains, quasi inconnus en France, qui, malgré le fait qu’ils viennent tous les deux de San Diego, n’ont pas grand-chose à voir sur le plan musical.

Un malencontreux retard me fait entendre les toutes dernières notes de la première partie, Transfer, groupe pour le moins sympathique – ils n’hésitent pas à parler, signer des autographes ou à prendre des photos avec leurs fans à la fin de leur show, dans la plus pure bonne humeur – et qui, après écoute de leur album Future Selves, m’a vraiment fait regretter d’avoir loupé leur performance live. Ils puisent eux aussi leurs influences dans le « rétro » (justifiant de ce fait leur présence en introduction des White Lies – cf « Losing Composure » ou « Take your medicine »), poussant même parfois jusqu’aux 60’s avec leurs vocalises (comme dans « My suspicions » ou le surprenant slow (si si, écrit en 2009, je vous jure !) « Get some rest »), sans pour autant se limiter à un genre en particulier dans leurs compositions.  

Avide de me rattraper, j’ouvre grand mes oreilles lorsque la seconde première partie, Crocodiles, entre en scène. L’ambiance change du tout au tout et me rappelle notamment The Big Pink (dans le genre groupe récent qui en envoie) par ses envolées planantes, très chargées en basse et en puissants riffs de guitares saturées, à l’occasion soulignées par un clavier. Le leader, Brandon Welchez, se la joue un peu Liam Gallagher avec ses grosses ray-ban mais n’en véhicule pas moins une grande énergie par son jeu de jambes, de guitare et les cris suraigus lancés sur la très bonne « Mirrors ». Les larsens fusent et semblent déstabiliser un peu le public – les gens se sont manifestement déplacés en majeure partie pour les White Lies – mais la salle est réceptive et j’ai pour ma part beaucoup apprécié leurs crescendos transcendants qui emportent dans un monde indie, bien électro, bien psyché, légèrement dark sur les bords, mais étrangement fascinant (« Stoned to Death », « Hearts of Love »). Un jeu peut-être un peu trop prétentieux pour une première partie, d’autant que le groupe n’est quasi pas connu en France, mais pour le moins efficace – tout aussi efficace que la batteuse de leur formation, d’une impressionnante précision – qui donne bien envie de se déplacer pour leur prochaine date à Toulouse – dans un cadre nettement plus intimiste – au Saint des Seins le 4 avril.

 C’est un public déjà conquis et impatient qui accueille les White Lies. La setlist est parfaite, alternant chansons de l’excellent premier album Lose my life et de Ritual, sorti en janvier dernier, qui, tout en poursuivant la même veine mêlant nostalgie des 80’s et explosion en puissance d’un gros son indie des années 2000, pousse l’exploration un peu plus loin avec quelques nouvelles chansons un peu plus posées. Les fans n’ont pas à attendre beaucoup pour entendre deux des titres phares du groupe : c’est en effet « A Place to Hide » qui ouvre le set. Entrée en matière très directe, qui enchaîne rapidement sur la plus sombre « Holy Ghost » pour une ambiance boîte de nuit, avant de revenir au premier album avec la chanson titre, pour le plus grand plaisir des fans, qui reprennent les paroles en chœur. Peu d’interactions avec le public, mais le charismatique Harry McVeigh, dont la voix rappelle celle du frontman des Killers (Brandon Flowers), semble néanmoins ravi d’être avec nous ce soir – d’autant que, pour une première date à Toulouse, comme il le précisera lors d’une de ses interventions, une très bonne énergie se dégage ! Même si on remarque une préférence du public pour les tracks du premier album, visible par le ravissement provoqué par « Fairwell to the Fairground » ou le final en crescendo de « The Price of Love »), les nouveaux titres sont très bien reçus et on se laisse aller à leurs rythmes plus lourds (« Is Love ») ou leur retour plus marqué au son des années 80 (« Streetlights », « Peace & Quiet »). Le point culminant : la très attendue et réclamée « Death » - paradoxalement, jamais une chanson sobrement intitulée « mort » ne m’a autant autant donné le sentiment d’être en vie et pleine d’énergie, et à voir la passion avec laquelle les gens scandaient le refrain autour de moi, la sensation était partagée ! C’est d’ailleurs cette chanson qui clôture le set, avant que le groupe ne revienne pour un rappel. La finale, « Bigger than us », dans le plus pur esprit du premier album, nous confirme le fait que les White Lies semblent sur la bonne voie pour nous vivifier, à coup de paroles dark mais étonnament enthousiasmantes, pendant encore un bon bout de temps !

 

"Take your Medicine", Transfer, Future Selves.

---------------------------------------------

"Mirrors", Crocodiles, Sleep Forever.

---------------------------------------------

"I Wanna Kill", Crocodiles, Summer of Hate.

---------------------------------------------

"TO Lose My Life", White Lies, To Lose My Life.

---------------------------------------------

"Death", White Lies, To Lose My Life.

---------------------------------------------

"Bigger Than Us", White Lies, Ritual

(le message de ce clip semble être une pique à la société de consommation mais je l'ai quand même trouvé un peu capillo-tracté dans le développement xD)

 

=> Pour un autre point de vue sur les Crocodiles : Martine Webzine

Publicité
Publicité
27 février 2011

Chronique : Moriarty

 

Moriarty (+ JP Nataf + Giedré) au Bikini le 2 février 2011 (Festival Détours de chant)

 

Deuxième chronique que j'écris pour Mygmusique dispo ici ! (youpiiii)

 

Plus de deux ans après leur première date au Bikini, Moriarty est de retour à Toulouse dans le cadre du Festival Détours de chant. Une soirée inoubliable pour moi, qui ai découvert le groupe juste à temps pour assister au concert – timing louable puisque la date a fini par être complète (tout comme l'était la précédente).

Un concert de Moriarty, c'est très difficile à rendre, pour la bonne raison qu'on va de surprise en surprise...

La première de la soirée s'appelle GiedRé. Il s'agit d'une charmante jeune blondinette en robe, aux pommettes saillantes et au sourire enfantin... mais faussement innocent. Toute seule avec sa guitare, elle commence par une « chanson pour endormir les enfants » : la jolie histoire d'un homme qui se perd dans les bois, se voit proposer l'affection d'une prostituée (un travesti latino) pour finalement finir sodomisé contre un arbre. Les autres chansons sont tout aussi délicieusement politiquement incorrectes mais le public semble apprécier et même en redemander, à en juger par les nombreux éclats de rire et les applaudissements nourris. « L'amour » (ou plutôt le sexe (et particulièrement la sodomie, d'ailleurs)), les faits divers, le glauque, les tabous en général, sont des sujets de prédilection. L'humour est d'un cynisme tel que ça en frise le dérangeant, mais en tant que première partie, on peut dire que l'affaire a été rondement menée ! Voire peut-être trop bien menée.

En effet, face à JP Nataf, ex-Innocent, l'audience semble se refroidir et être déstabilisée par le contraste. Il faut préciser ici que la plupart des gens se sont manifestement déplacés pour Moriarty, ignorant ou ayant oublié le fait (moi la première) que, puisqu'il s'agit d'une date de festival, le second artiste occupe la scène nettement plus longtemps que ne le ferait une simple première partie. Voir la setlist se prolonger finit par impatienter les toulousains... Ce qui est dommage, car la qualité de la musique est indéniable. Des textes recherchés et poétiques (nettement plus lyriques que ceux de GiedRé), une voix apaisante, des mélodies planantes et harmonieuses, (et, en ce qui concerne Jean-Philippe lui-même, un look retro, vaguement lennonien sur les bords, qui vaut le détour !). Le tout fait voyager mais ne semble pas combler les attentes du public.

Lorsque Moriarty arrive (enfin !) sur scène, l'impatience est à son comble. Malgré quelques problèmes de son qui font qu'on n'entendra pas la voix du contrebassiste avant le second morceau – il faut dire que la diversité des instruments étalés sur la scène est pour le moins impressionnante ! Les réglages n'ont pas dû être évidents à faire... ! -, on sent que c'est un Bikini conquis qui s'est rassemblé ici pour Moriarty. Même si on ne connaît pas encore le nouvel album, le contact s'établit immédiatement : le silence se fait et on embarque aussitôt dans une ambiance country, portée par la voix suave si particulière de Rosemary.

Le dépaysement est aussi visuel : les looks décalés des différents artistes et la mise en scène théâtrale (originale, très précise et réussie) font qu'il est impossible de s'ennuyer, d'autant que certains musiciens passent d'un instrument à l'autre et que tous ne cessent d'intervenir (en français comme en anglais) auprès du public. Le guitariste (Arthur ; dont les bretelles, les chaussettes rouges et le chapeau évoquent les farfadets irlandais) n'attend pas plus de deux ou trois chansons pour remercier toute l'équipe du Bikini et les féliciter de la qualité de leur magret de canard, proposant alors le tout premier « slam d'assiette » de l'histoire de la musique – consistant à faire passer de main en main l'assiette jusqu'au bar situé au fond de la salle. Le slam sera d'ailleurs le leitmotiv de la soirée puisque, ayant renversé le thé de Rosemary, Thomas (harmonica) renverra la tasse vide via le public aux barmen. Ce sera d'ailleurs Thomas lui-même qui, pourtant apparemment pas très branché bain de foule, finira par se faire porter par les fans sur « Jimmy », titre phare du groupe.

Le morceau se révèlera d'ailleurs être le clou de la soirée : tout le monde semblait l'attendre de pied ferme et ne se fait pas prier pour fredonner les paroles avant même que la chanteuse ne s'avance vers le micro. Le résultat est pour le moins émouvant, pour le groupe, ravi, comme pour nous. Tout le monde est invité à claquer des doigts sur l'instance du batteur (résolument sympathique, ne serait-ce que pour sa salopette). Comme le public se voit reprocher de s'arrêter de chanter quand c'est au tour de la mélodie jouée à l'harmonica de rentrer en scène, un spectateur relève le défi de la siffler et se voit finalement invité à rejoindre le groupe en guise de substitution – épatant ! - ce qui autorise donc Thomas à se lancer pour son slam. En tout, la chanson sera jouée deux fois, voire trois, étant donné les nombreuses interruptions – ce qui ne déplût vraisemblablement à personne, au final. Le « vrai sens » des paroles nous sera d'ailleurs livré par Arthur : Jimmy serait en fait en train de planer... Rosemary semblant contester l'affirmation, je laisse tout un chacun libre d'interpréter la chanson comme il le souhaite.

Le public adhère sans aucun doute aux nouvelles chansons, très diverses ; elles vont d'un festif country et entraînant à la gravité solennelle (je pense en particulier à la chanson dédiée au plus jeune condamné à mort aux USA) - et les « classiques » sont accueillies avec chaleur : « Private Lily », « Cottonflower » (très réclamée)... « Isabella », présentée par Arthur comme leur nouveau « single » (avant qu'il ne s'embarque dans une brève parodie des émissions de musique diffusées sur les grandes chaînes) est elle aussi très bien reçue.

Il serait difficile pour moi de ne pas oublier de détails tant la soirée fut mouvementée ! J'ai notamment été très séduite par la mise en scène, soigneusement étudiée, qui rapproche nettement le groupe d'une troupe de théâtre, à la fois pour les costumes, la cohésion, l'ambiance (bien sûr) mais aussi le sérieux professionnel dont ils faisaient preuve à chaque fois qu'il s'agissait de commencer une nouvelle chanson.

Une belle harmonie entre les membres du groupe (la preuve, ils chantent le plus souvent groupés autour d'un même micro et n'ont même pas besoin de setlist), une complicité précieuse avec leur public, une mise en scène imaginative et une musique entre le country, le folk et le blues qui transporte dans un univers à la fois onirique, mélancolique et pourtant très vivant qui, une fois sur scène, dégage une énergie chaleureuse et met de très bonne humeur ! Il ne reste plus qu'à attendre la sortie de l'album – le groupe s'est apparemment décidé depuis la semaine dernière pour le titre Dark line in the middle of town – actuellement en cours de mixage.

 

PS : et non, c'est pas moi qui suis en retard, c'est le webmaster qui a tardé à publier mon article :p

Edit 2/04/2011 : le nouvel album s'intitule en fait The Missing Room et est en ligne sur Deezer et Spotify !

 

"Pisser Debout", GiedRé.

---------------------------------------------

"Plus de Sucre", J.P. Nataf, Plus de Sucre.

(conseil : ne regardez pas les images et écoutez juste la musique parce que les associations supposées poétiques texte/images frisent un peu le ridicule xD)

---------------------------------------------

"Viens me le dire", J.P. Nataf, Clair.

---------------------------------------------

"Jimmy", Moriarty, Gee whiz but this is a lonesome town.

(clip magnifique qui m'a permis de comprendre toute la profondeur des paroles, d'ailleurs...)

---------------------------------------------

"Cottonflower", Moriarty, Gee whiz but this is a lonesome town.

---------------------------------------------

"Isabella", Moriarty, The Missing Room.

26 février 2011

Le yoyo affectif.

Nouveau craquage :

Les super concepts pertinemment indispensables et nécessaires à votre existence sur la vie made by myself.

 

Parce que je ne peux pas m'empêcher de créer des pseudo-néologismes farfelus (voire paradoxaux) pour qualifier le monde qui m'entoure et me fascine un peu plus tous les jours. Parce que, aussi, il faut savoir qu'on appréhende les choses par le langage et que donner un nom aux choses permet d'avoir un semblant de contrôle (illusoire, certes, mais c'est un début !) sur les événements - ou bien de les identifier plus facilement... Dans tous les cas je trouve ça rassurant !

BREF.

Le premier sera donc... (parce que oui, j'adore la logique donc je commence par un truc en "Y")

 

Yoyo affectif (le) : expression désignant l'état de quelqu'un de sensible capable de passer d'un sentiment à l'autre (parfois son contraire) en très peu de temps. Cette notion est à rapprocher de l'acceptation du sujet de sa propre sensibilité, toujours changeante puisqu'en perpétuelle évolution, comme le veut l'impermanence (concept bouddhiste qui dit que tout est éphémère, et en particulier notre "moi", qui n'a pas d'essence propre mais est vu comme une succession permanente d'états différents).

Exemples d'utilisation : "P****n, j'ai encore joué au yoyo affectif hier..." ou "Tiens, et si je faisais le yoyo affectif aujourd'hui ? ça fait longtemps !". (Remarquez qu'en statut facebook, ça passe super bien aussi : "Victime du yoyo affectif...". Niveau désenchantement mystérieux, ça jette du bois !)

Le mauvais côté : le yoyo est la plupart du temps soit tout en haut, soit tout en bas ; d'où un juste milieu difficile à atteindre... (et c'est souvent très fatigant)

Le bon côté : quand le yoyo est en bas, il ne peut que remonter ! (comme l'illustre parfaitement bien la chanson des Hives ci-dessous :D) (et puis faut bien dire qu'on ne s'ennuie pas !)

 

The Hives, "Try It Again", The Black & White Album.

 

25 février 2011

... et comment s'en remettre.

... MAIS parce que je suis gentille et de nature optimiste (mais si, mais si), je vous propose également THE remède pour se remettre de la sale rupture ! Et ce, avec quatre autres chansons :

 

"Le 115", Bénabar & Associés, La p'tite Monnaie.

Parce que là plus que jamais il est important de garder le sens de l'humour... :p

---------------------------------------------

"My Favourite Game", The Cardigans, Gran Turismo.

Parce qu'il est important et sain (ou pas) de tout rejeter sur la faute de l'autre en se disant qu'on voulait le changer pour son bien et qu'on est un/e saint/e.

(au passage, vous comprendrez en lisant les paroles de cette entraînante chanson qu'il est bon de tirer une meilleure leçon que ça d'une relation qui a foiré !)

Et aussi parce que, qui ne rêve pas de faire un clip (inutile, certes) au volant d'une super décapotable ?

---------------------------------------------

"Plastik Heart", Dirty Pretty Things, Romance at Short Notice.

Parce que son pseudo ton léger fait du bien et parce qu'un jour on aura envie de passer à autre chose.

---------------------------------------------

"I Will Survive", Gloria Gaynor.

Parce que c'est la must du must sur les ruptures et qu'elle est tout simplement jouissive.

(pour info, vous pouvez aussi aller voir la vidéo suivante, trésor du web, qui transpose la chanson dans un contexte autre pour le moins décalé... -> I will survive )

 

25 février 2011

Bad break-up

Puisque c'était la Saint Valentin y'a pas longtemps, j'ai trouvé à propos de vous proposer quatre chansons sur le thème de l'Amour... et plus particulièrement de la rupture :D

Rassurez-vous, certaines chansons ne sont pas tristes pour autant - et elles valent le détour, en toute subjectivité bien sûr !

 

"D'yer Mak'er", Led Zeppelin, Houses of the Holy.

Avouez, vous voyez pas des cocotiers se balançant gaiement dans le vent insulaire quand vous écoutez cette chanson ? Le gars parlerait pas de larmes et d'âme blessée tout en implorant sa bien-aimée de revenir, j'aurais jamais pensé qu'on y parlait de séparation !

---------------------------------------------

"Pas Assez de Toi", Mano Negra, Puta's Fever.

Le clip est sympa et puis les paroles sont vraiment exorcisantes, quand même :D


---------------------------------------------

"La rue Calumet", Merzhin, Merzhin Live.

En live c'est encore mieux *.* ça donne envie de danser !

(et avouez qu'après avoir écouté cette chanson on est quand même CONTENTS d'avoir rompu, si on se retrouve dans les paroles :D)


---------------------------------------------

"Uno", Muse, Showbiz.

(dans la série "je dis que j'en ai rien à foutre tout en cachant l'hémorragie") De la génialité musesque, comme toujours !

 

27 janvier 2011

Première chronique de concert : les Klaxons !

Je me suis récemment faite "engager" par le webzine musical Mygmusique (qui publie des chroniques de concerts, d'albums et des interviews d'artistes) pour faire des compte-rendus des concerts où je me rends cette année :D

Le premier, c'était celui (génialissime) des Klaxons. DU COUP, je ne résiste pas à ma joie de retaper mon premier petit boulot ici... :D (Oh super, mon rêve de toujours, celui de devenir une rock critique célèbre et glamour invitée à tous les concerts VIP de mes groupes préférés est sur le point de devenir REALITE ! (ou presque)).

La version sur Mygmusique est dispo ici

PS : le site est sympa parce que les critiques sont accessibles et pas dans un jargon incompréhensible :) (même que j'ai appris ce que c'était la "Nu-rave" en faisant quelques recherches avant d'écrire xD)

 

 

Klaxons (+ Is Tropical) au Bikini le 18 janvier 2011



Avec seulement quatre dates en France et une seule dans le Sud-Ouest pour la tournée de leur nouvel album Surfing the Void, pas question de passer à côté du phénomène Klaxons, groupe phare de la « Nu-rave » anglaise, remarquable par son look fluo et sa musique rock électro psychédélique dont il est difficile de définir toutes les influences avec précision.

Non seulement les Klaxons à Toulouse ça ne se rate pas, mais alors les Klaxons au Bikini, encore moins ! La date n'est pas complète mais c'est un public conquis d'avance qui s'amasse avec bonne humeur devant la scène pour accueillir le quatuor londonien.

La première partie, Is Tropical, est pour moi une très bonne surprise. A première vue, je n'étais pas certaine d'apprécier leur musique ; leur style vestimentaire pour le moins... particulier, me laissait en effet assez perplexe (je n'aurais jamais pensé qu'un blouson de cuir pouvait, même dans l'imaginaire collectif, aller avec un jogging, mais après tout... !), d'autant qu'on ne voyait même pas le visage des trois musiciens, retranchés derrière leurs cheveux longs, leurs capuches, bonnets et « foulards », mais dès l'intro mes appréhensions s'envolèrent. Un batteur déchaîné, une bonne basse bien puissante et des mélodies convaincantes au clavier et à la guitare électrique pour une ambiance psychédélique qui préfigurait très bien celle des Klaxons : pile ce qu'il fallait pour se sentir bien dans l'ambiance !

L'entrée en scène des Klaxons se fait théâtrale : dans la fumée et sous la lueur bleue des projecteurs, ils prennent place sur une musique amusante par sa sonorité années 80 pour le moins décalée après Is Tropical. Autant dire que l'intro d'« Atlantis to Interzone » tranche radicalement et stimule d'emblée les foules – le premier mot que l'on peut entendre, « DJ! », balancé sur fond sonore de sirène stridente, est d'ailleurs très représentatif de ce à quoi se rapprochera l'ambiance finale : une boîte de nuit électro où tous les gens se trémoussent et rebondissent joyeusement les uns contre les autres, transcendés par de la (très) bonne musique.

Pour le coup, les Klaxons se la sont joués sobre niveau look (par rapport à la première partie, notamment), et c'est avec une classe énergique plus qu'efficace qu'ils enchaînent six titres sans reprendre leur souffle avant de s'adresser à leur public. Par les sourires satisfaits que les deux chanteurs arboraient avant même de s'aventurer sur le terrain de la redoutable grammaire française (plutôt pas mal maîtrisée concernant James Righton !), nul doute qu'ils avaient déjà senti l'engouement général et que cette première date à Toulouse s'annonçait déjà plus que bien pour eux comme pour nous.

La très appréciée « Golden Skans » fait mouche et nous redynamise pour l'avalanche de morceaux suivants avant de laisser place à la planante « Silver Forest », issue de l'EP Landmarks of Lunacy (cadeau de Noël du groupe en téléchargement gratuit sur leur site officiel). Mais c'est surtout avec « Two Receivers » que le groupe embarque son public pour une réelle transe dont l'intensité augmente avec le crescendo initial et explosera finalement avec « Magick » : difficile de ne pas se laisser aller à sauter dans tous les sens tant cette chanson a de puissance en live ! Le public se déchaîne tant et si bien que, lorsque le groupe s'interrompt brusquement, cela n'empêche pas tout le monde de continuer à sautiller sur place en hurlant le riff de guitare pour ensuite reprendre de plus belle, en totale phase avec la musique. Les gens semblent à peine fatigués, trop enthousiasmés pour songer à se ménager pendant les stimulantes « Valley of the Calm Trees » et « Cypherspeed ».

Le groupe ne tarde pas à réapparaître pour le rappel, trop heureux de pouvoir jouer deux chansons supplémentaires devant des fans aussi francs. « Echoes » réentraîne tout le monde dans une dernière chorégraphie approximative qui atteint son comble dès les premières notes annonçant la très attendue reprise de Grace « It's Not Over Yet ». Je pense que, en tant que groupe, lorsque votre public, après plus d'une heure et quart de jeu pour le moins électrique, termine en chantant en chœur ce qui pourrait être traduit en français par « non, ce n'est pas fini, pas encore » (déni évident de la fatalité que représente toute fin de concert génial), on est en droit de penser qu'on a fait du bon boulot... et le public pourrait donc être à même d'espérer une autre date au Bikini pour la tournée prochaine !

 

"South Pacific", Is Tropical

---------------------------------------------

"Atlantis to Interzone", Klaxons, Myths of the Near Future

---------------------------------------------

"Golden Skans", Klaxons, Myths of the Near Future

---------------------------------------------

"Echoes", Klaxons, Surfing the Void

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 > >>
Publicité