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Les Errances Enjouées de Neus Amaëlle

Les Errances Enjouées de Neus Amaëlle
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Les Errances Enjouées de Neus Amaëlle
  • Les fantaisies d'une petite littéraire bien entourée, en quête de sérénité dans un monde joyeusement chaotique, qui aime écrire, s'intéresse à plein de trucs & trouve que la vie, même si c'est un peu n'importe quoi, c'est drôlement chouette, quand même.
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23 février 2011

De l'intérêt d'aller en cours (3).

La classe d'Histoire de la photographie


"Ici, l'envers de la maternité, parce que, comme vous le savez sûrement, se droguer à l'héroïne quand on est enceinte n'est pas recommandé."

Explication littéraire : A propos de l'exposition de Larry Clarke sur sa ville d'origine (Tulsa en Oklahoma), interdite aux moins de 18 ans par son contenu pour le moins choquant. Les photos mettent en effet en scène les rapports des jeunes à la drogue et aux armes à feu - sûrement au sexe, aussi, même si je m'en souviens plus. Je vous épargne les photos qui illustraient ce commentaire très neutre du prof...

 

"Féministe assez radicale puisqu'elle était pour l'élimination des éléments masculins."

Explication qui aurait pu être littéraire si j'avais noté de quelle photographe il s'agissait : Ce qui était assez énorme avec ce prof, outre l'overdose d'informations qui paraissaient toutes plus importantes les unes que les autres - surtout pour une étudiante perfectionniste qui trouve grosso modo tout intéressant - c'était ce ton monocorde qu'il gardait même dans ses répliques les plus ironiques.

 

 "Les tricophiles d'aujourd'hui sont en deuil !"

Explication plus ou moins littéraire : Là c'était un prof différent, nettement plus animé et complètement transcendant - sérieusement je l'aurais épousé juste pour l'écouter parler toute ma vie tellement c'était passionnant... Mais bref, je m'égare ! Le fait est que nous avons appris grâce à lui qu'il y avait un mot exprès pour désigner les hommes qui fantasment sur les cheveux longs => la tricophilie ! (c'est génial comme nom, non ?). Il est vrai que, étant donné la tendance actuelle consistant, pour les femmes, à porter les cheveux assez courts, on peut en effet comprendre que les tricophiles d'aujourd'hui soient nostalgiques des 70's...

 

"Cette image montre donc la mort de la tricophilie."

Explication littéraire : il s'agissait d'un tableau surréaliste qui présentait deux visions de la femme. Dans un premier temps, celle du début du siècle, conforme aux fantasmes des surréalistes, qui la voyaient comme une muse (bien passive, la muse) au corps sublimé - avec une référence aux statues féminines de l'Antiquité. (Paradoxalement, les surréalistes plaçaient généralement la femme sur un piédestal tout en exprimant de façon sous-entendue (ou pas, d'ailleurs) leur désir érotique - qui, le plus souvent, la désacralisent quelque peu. Les cheveux, en tant qu'emblème longtemps (voire encore) caché de la féminité se trouvaient donc sublimés par certains artistes "tricophiles".) L'image dont il était question dans le cours montrait donc d'un côté une sorte de statue de femme qui était engloutie dans des espèces de sables mouvants et de l'autre une femme aux cheveux courts, habillée à la garçonne qui regardait depuis la plage les derniers vestiges de la représentation de la femme d'avant 1945 sombrer.

 

"Va falloir regarder la télé un p'tit peu ! Vous êtes en L3 maintenant !"

Explication non littéraire : Le prof venait de faire allusion à Florent Pagny ("Non vous n'aurez pas... ma liberté de penser ♪") et parlait maintenant d'une émission télé (probablement). Belle phrase parodique des nombreux conseils des profs de fac qui vous recommandent grandement de combler très vite vos nombreuses lacunes en vous ruant sur les volumineux ouvrages conseillés dans la (souvent très longue) traditionnelle bibliographie distribuée en début de semestre...

 

"L'Art est une façon de se sauver de la folie."

Explication pas franchement littéraire : Réflexion personnelle du prof que j'ai trouvée pour le moins pertinente... :D (j'ose même pas imaginer à quoi ressembleraient certains artistes, genre Baudelaire, s'ils avaient pas été foutu d'écrire, par exemple xD)

 

"Elle a fini comment ?
- Par mourir."

Explication littéraire : On parlait à ce moment-là de Claude Cahun, une artiste surréaliste très originale - et très torturée, aussi - qui, à cause de traumatismes éprouvés durant son enfance, se considérait presque comme androgyne et avait beaucoup de mal à cerner sa propre identité. Son autobiographie, intitulée Aveux non avenus (1930), probablement très intéressante quoique troublante (puisqu'elle y parle d'anorexie, entre autres), comporte aussi des photos. Après la présentation de l'artiste, on était en effet en droit de se demander si elle avait fini par se pendre ou non xD.

 

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16 février 2011

La vraie lettre de motivation (version non censurée).

Le Pingouin Électrique

Igloo n°13 allée de l'ours blanc misanthrope,

13060, La Banquise

himynameispingu@hotmail.fr


 

Candidature pour un emploi étudiant pour l’été 2011

 

De ma cellule de prison où j'ai été injustement enfermée après homicide volontaire et prémédité, le 16 février 2011.

 

Madame, Monsieur, qui que vous soyez, directeur, responsable, subalterne, sous-fifre, esclave légal ou illégal, soit le malheureux ou la malheureuse qui aura le privilège immense de lire cette lettre,

 

 Ayant appris récemment que je ne pouvais décemment vivre à la charge de mes parents toute ma vie – même si être étudiante, on est d'accord, c'est carrément sympa – et puis aussi parce que la blague que je fais à chaque fois que je remplis une nouvelle fiche d'inscription dans un cours (c'est-à-dire écrire « happy-cultrice » à la case « projet professionnel ») ne fait, j'en ai bien peur, rire que moi, j'en ai conclu qu'il était temps que je me fasse une idée vraisemblable du monde du travail. C'est dans cette optique que je m'adresse à vous, en espérant que vous voudrez bien agréer ma requête et m'accorder une place au soleil dans votre charmante entreprise.

Doutant que la chocolaterie de Monsieur Willy Wonka embauche beaucoup de personnel pendant l'été, et ne pensant pas avoir les compétences scientifiques nécessaires pour être acceptée dans le laboratoire Pokémon du professeur Chen, c'est donc plutôt par défaut que je me tourne vers vous. J'espère que le travail que vous me demanderez me permettra à la fois de m'occuper (ne vous méprenez pas, j'adore les vacances mais quand même, trois mois, ça fait beaucoup...) sans trop me fatiguer (c'est que je suis d'une nature plutôt fragile, vous comprenez, mon endurance est limitée ; et en plus, honnêtement, j'ai nettement mieux à faire que de passer mon temps à classer des documents insipides que personne ne consulte (la preuve vous attendez l'été pour le faire) mais qu'il est cependant indispensable d'avoir à portée de main, bien que personne n'y comprenne goutte puisque le tout est écrit dans une langue incompréhensible, à savoir le jargon administratif) tout en me permettant de me remplir tranquillement les poches pour pouvoir aller ensuite à des festivals de musique pendant l'été ou me payer quelques petits voyages. C'est donc pour des raisons purement financières que je vous contacte – après tout, c'est pour la même raison que vous-même vous levez chaque matin pour effectuer ce même job rasoir à la con qui vous bouffe toute la journée, non ?

Comme vous l'aurez sûrement déjà compris (peut-être suivez-vous mon célèbre blog, qui sait ?), je suis actuellement étudiante en Lettres. N'attendez donc de moi aucun calcul mental dépassant le 2+2=5 (si, j'vous jure, dans 1984, ça fait 5) sans me mettre entre les mains une calculette (préalablement allumée, on sait jamais, je pourrais ne pas trouver le bouton ON/OFF). En raison de ma petite taille, je vous prierais également de m'épargner les tâches physiques trop harassantes – j'ai beau bien aimer aller courir en écoutant de la musique de temps en temps pour me défouler et faire du yoga (surtout la respiration et la relaxation) à l'occasion, si je l'ai marqué dans mon CV c'est plutôt parce que, sur internet, ils conseillaient de marquer une activité physique dans la case « loisirs ». Ah oui, et aussi, vous serez sûrement content de savoir que, en tant que membre de la nouvelle génération, je manipule aisément les programmes informatiques (les jeux vidéos, c'est bien des programmes informatiques, non ?) et passe facilement plusieurs heures à fixer un écran d'ordinateur sans m'en lasser. En gros j'suis une geek, quoi. Ce qui vous permettra de m'exploiter facilement, étant de nature déjà docile et conciliante à la base.

Je vous parlerais bien aussi, puisque je suis sur ma lancée, de la super expérience que représente mon stage de 4e et vous expliquerais bien à grands renforts de phrases complexes remplies de participes présent désuets et à forte tendance hyperbolique tout ce que ça m'a apporté, histoire de valoriser mes compétences déjà plus qu'extraordinaires – voire messianiques – et surtout de remplir la catégorie « expérience professionnelle » avec une police taille 40 (afin de camoufler habilement le fait que je n'ai jamais réellement travaillé professionnellement), mais je vous avouerais que, une semaine (de quatre jours), ça passe vite, et que l'abus d'alcool dû à mes trop fréquentes soirées étudiantes ont quelque peu gâté ces compétences acquises – pourtant plus que louables, à l'origine.

Bon, sur ce, j'espère vous avoir convaincu de ma GRANDE motivation. Si ce n'est pas encore le cas, on peut toujours s'arranger, je pourrais peut-être vous convaincre en nature... (oui je suis vraiment désespérée au point de faire du rentre-dedans à l'aveuglette histoire d'avoir un job d'été. C'est triste mais ainsi va la vie, c'est la dure loi capitaliste.) Qui plus est, classer des papiers administratifs dans une minuscule salle poussiéreuse jamais aérée pour un salaire de misère alors qu'il fait super beau et 45°C à l'ombre a toujours été un rêve d'enfance pour moi, je vous en prie, ne le brisez pas !

 

En espérant recevoir bientôt une réponse favorable de votre part, sachez que je me tiens prête à répondre à toute convocation – et que les services en nature contre une embauche tiennent toujours à condition que je sois là aussi payée comme il se doit.

 

Veuillez agréer, Monsieur le directeur ou Madame la directrice, Monsieur le responsable ou Madame la responsable, Monsieur le subalterne ou Madame la subalterne, Monsieur le sous-fifre ou Madame la sous-fifre, Monsieur ou Madame l'esclave légal/e ou illégal/e, bref, le ou la malheureuse qui aura le privilège de lire cette merveilleuse lettre, l'expression de mes nobles salutations distinguées et autres sentiments abondamment respectueux.

 

LPE.

 

 PS : Et si vous aviez l'amabilité de me donner une RÉPONSE, même si elle est négative, ça m'arrangerait bien, histoire que je puisse contacter d'autres entreprises et ne me retrouve pas en rade au dernier moment tout ça parce que je comptais sur des c******s qui me maintiennent dans l'ignorance, n'en ont strictement rien à battre de ma personne et ne voient en moi qu'un solde mensuel qui fera baisser leur propre chiffre d'affaires – et après tout, c'est de bonne guerre, puisque moi je ne vois en eux qu'une bande de ploucs en costards qui me donnent sans le savoir l'opportunité de me faire un peu d'argent pour aller voir ailleurs s'ils y sont.

PS 2 : D'ailleurs, tant que j'y suis, ce serait possible de me payer directement en places de concert ?

PS 3 : Et d'abord c'est très malpoli de ne pas répondre à une requête. Surtout quand on y a mis autant d'application et de peine (alors que c'est super chiant, qu'on est à la bourre dans son boulot et qu'on aimerait mieux faire tout un tas d'autres choses nettement plus intéressantes). Si, si, souvenez-vous de ce que disaient vos parents.

PS 4 : Et si vous trouvez que j'écris mal ou que c'est mal présenté, c'est PAREIL !

 

Je peux vous dire qu'après avoir passé deux heures à recopier la même lettre de motivation, on commence vraiment à péter un plomb...

 

16 février 2011

Six Feet Under

 

 

"Every life is a contribution. We just may not see how. [...]

Everyone comes into our life for a reason and it is our responsability to learn what they have to teach us."


 

tiré de "La Femme Invisible", épisode 5 de la saison 2 de Six Feet Under.

 



13 février 2011

De l'intérêt d'aller en cours. (2)

La classe de Latin

(celui-là, j'avoue, y'a pas franchement de trucs à apprendre des phrases drôles que j'ai notées ^^)

 

"Si vous vous voyiez, ça a pas l'air d'aller !"

Explication non littéraire : Réponse à la question "ça va ?" du prof à ses élèves après explication d'un point difficile. Apparemment, ça n'allait pas.

 

"J'aurais une question.

- Vous pouvez me la poser, mais pas si c'est sur le vomi."

Explication non littéraire : L'élève interrogé buggant sur la phrase à traduire, le prof l'aidait mais finissait carrément par lui donner la réponse. N'ayant plus aucun élément à trouver, l'étudiant se trouvait alors dans la situation délicate suivante : répéter bêtement ce qu'on venait de lui dire alors que tout le raisonnement avait été décortiqué pour lui ou bien se taire. Comme il préférait manifestement la deuxième solution, le prof a fini par lui dire un truc du genre : "Mais je vous ai tout dit ! je vais quand même pas vous le vomir dans la bouche !".

 

"ça relève du vomi ça encore !"

Explication non littéraire : Même situation que celle décrite plus haut.

 

"Profitez qu'on soit dans le noir... moment de confidence."

Explication non littéraire : Alors que le prof venait de nous demander si nous avions compris, la lumière s'est brusquement éteinte. Après une seconde d'incompréhension, il ne put résister à une nouvelle réplique sarcastique.

 

"Là il est pas tranquille y'a une éruption ! Faut pas avoir l'impression qu'il est à la plage !"

Explication qui pourrait être littéraire si je me souvenais du verbe dont il est question : On travaillait alors sur un texte de Pline le Jeune, qui racontait que son oncle (Pline l'Ancien), un passionné de science, avait eu l'inconscience d'aller observer de plus près une éruption du Vésuve. Allongé sur une paillasse, il examinait le phénomène de loin (mais pas d'assez loin, vraisemblablement). Le verbe employé pour décrire sa posture signifiait sobrement "être allongé", sauf que là, la situation nécessitait une traduction un peu plus précise, afin de signaler que le type n'était pas simplement venu faire bronzette sur un volcan en éruption.

 

"Dans une phrase comme : "Dans l'absolu, il n'y a aucune raison que ce store ne descende pas", on oublie le contexte : c'est à dire qu'on est au Mirail."

Explication littéraire : Pour introduire la notion d'ablatif absolu, le prof précisait le sens de l'expression "dans l'absolu" en donnant un exemple parlant. Ainsi, "dans l'absolu" veut dire qu'on ne tient compte que de la théorie et qu'ici, on oublie notamment le contexte. Au début du cours, nous avions en effet tenté de descendre un des stores de la salle. Sans succès.

 

"On l'a oublié mais normalement, les ministres, ce sont ceux qui servent - et pas leurs propres intérêts."

Explication littéraire : En effet, "minister, ministri" signifiait en latin "serviteur, domestique". Ironique, n'est-ce pas ?

 

12 février 2011

"The book"

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Le début de la gloire...

(ou comment allier l'agréable (= une session photo (qui plus est dans un parc que vous adorez) promise à un ami à fond sur la photographie) à votre boulot qui s'entasse gaiement (= lire du Rabelais)).

 

=> le blog de Kevin

(même qu'il fait des super photos :D)

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1 février 2011

De l'intérêt d'aller en cours. (1)

Maintenant que le second semestre est commencé (et qu'on se retrouve joyeusement accablé de volumineux bouquins à lire "pour la semaine prochaine" (LOL)), j'ai trouvé sympa l'idée de clore la première partie de l'année scolaire - our time is running out, on ne le dira jamais assez - en recopiant ici les bons mots de mes professeurs !

Ah, pauvres profs... Sûrement le métier le plus ingrat du monde après celui de parent... ! Et pourtant, c'est beau, l'éducation ! Transmettre son savoir, partager ses connaissances et son désir d'apprendre... ! (enfin, ça c'est un peu comme "Liberté, Egalité, Fraternité", c'est un joli principe bien abstrait qu'il est nettement plus difficile de mettre en place dans les faits, et encore plus quand on saccage joyeusement l'Education Nationale).

Je tiens à préciser que l'intitulé de l'article ne remet nullement en cause l'intérêt intrinsèque au fait d'aller en cours qui est, bien naturellement, de ne pas être marqué absent s'instruire tout ça tout ça ! Tout ça pour dire que je prends aussi des notes "normales", et pas juste les blagues de mes profs, hein. En plus, vous pourrez me remercier pour tous les trucs super intéressants que vous aurez appris grâce à mon super blog et que vous pourrez ressortir dans les super conversations branchées des clubs hype. Et même que vous retiendrez d'autant mieux que la plupart des trucs sont drôles - ce qui rejoint la finalité de tout bon écrivain d'apologues : "Instruire et plaire" (merci à monsieur Jean de La Fontaine pour cet aphorisme parlant).

Commençons donc par...

La classe de Littérature


"Un hérisson stressé, c'est le poème parfait !"

Explication littéraire : Car oui, voyez-vous, un poème est une entité à part (comme toute œuvre d'Art) qui n'a d'autre visée que lui-même (il se contente de transmettre un sens), d'où le qualificatif d'autotélique - qui est un bien bel adjectif, on est d'accord ! Un hérisson qui se recroqueville sur lui-même peut, de ce fait, être envisagé comme la métaphore du poème parfait, surtout s'il est stressé, vu que, comme chacun sait, lorsqu'il se sent menacé, ce sympathique mammifère se roule en boule.

 

"Après avoir courageusement décidé de faire... RIEN, on s'y remet !"

Explication non littéraire : Dans le contexte des grèves et du blocage du début de l'année, on hésitait à se donner rendez-vous à l'heure de cours habituelle ou pas. Ici, on avait en effet décidé de ne rien faire, c'est-à-dire de venir quand même, au cas où on pourrait accéder aux locaux (on sait jamais !).

 

"La cabane d'enfants est un lieu autre. La chambre d'ado aussi, d'ailleurs !"

Explication littéraire : Vous remarquerez en effet qu'une cabane d'enfants ou une chambre d'ado répond à des "lois" différentes du monde "normal", la société, ou le monde adulte, si vous préférez. Le propriétaire du lieu peut ainsi, à sa guise, se prendre pour Tarzan et inventer tout un tas d'histoires extraordinaires pleines de magie ou encore bannir toute présence adulte pour privilégier un monde glauque où les chanteurs crient leur mal-être en remuant leurs cheveux gras.

 

"C'est un Argentin, au départ... à la fin aussi, d'ailleurs."

Explication pas vraiment littéraire : On parlait de Jorge Luis Borges, un écrivain argentin, donc.

 

"On va passer au point suivant, à savoir : comment détruit-on un golem ? (on sait jamais ça peut toujours servir !)"

Explication littéraire : Le mythe du Golem est raconté dans la religion juive. Il s'agit de construire un homme (ou plutôt un sous-fifre) à partir de terre. ça réactualise par là des questions un peu dérangeantes, qui rejoignent le roman de Mary Shelley Frankenstein et le mythe de Prométhée, à savoir est-ce que l'homme a le droit de se prendre pour Dieu, l'homme est-il naturellement bon, etc...

 

"Les hommes politiques ont toujours un discours structuré, même s'ils n'ont rien à dire."

Explication non littéraire : On parlait de la méthodologie de la dissertation, la construction d'un raisonnement. Notez qu'on nous encourage ici à faire preuve des mêmes capacités en matière de structure, mais pas au niveau du fond (encore heureux !).

 

"Que l'errance soit intergalactique ou sur la mer, les planètes sont les mêmes."

Explication littéraire : On parlait ici du Quart-Livre de Rabelais, où les personnages voguent d'îles en îles et y découvrent des personnages étranges qui représentent en fait des exemples ou des contre-exemples que l'on doit imiter ou éviter si l'on veut être un bon Humaniste de la Renaissance. Le prof en a profité pour faire référence à Star Wars qui, au final, peut aussi être interprété comme un parcours de la construction individuelle (je vous avouerai que même si j'ai trouvé ça intéressant et très certainement valable, je me suis pas particulièrement penchée sur la question xD).

 

 "C'est une sorte de Bisounours, le roi !"

Explication pas vraiment littéraire : Le roi de l'El Dorado, le pays merveilleux décrit par Voltaire dans Candide, est en effet très gentil, à tel point qu'il convient de l'embrasser pour le saluer.

 

"Je caresse mon chat, je cultive mes plantes et comme ça, je suis content."

Explication littéraire : Caricature du contre-sens qui est souvent fait à propos de la réflexion finale qui clôture Candide : "il faut cultiver son jardin". Voltaire était quelqu'un qui s'engageait énormément dans la politique de son époque, d'où la métaphore du jardin qui signifie, non pas qu'on reste chez soi à manger ses carottes bio, mais plutôt qu'on développe son sens critique par l'éducation (nous y revoilà :D) afin de pouvoir ensuite agir politiquement dans le sens de sa propre morale - qui peut aussi, finalement, ne pas aller plus loin que la consommation de ses propres carottes bio, qui constitue, quelque part, un acte politique, comme dirait Pierre Rabhi (mais peut-être pas du temps de Voltaire, j'en conviens).

 

"Le seul qui se disait athée, c'était le Marquis de Sade, mais il s'en fichait, il était déjà en prison."

Explication littéraire : Le Marquis de Sade est bien connu pour avoir écrit un livre érotique pour le moins dérangeant (Justine ou les malheurs de la vertu) pour lequel il a été emprisonné (entre autres raisons, je suppose). C'est de son nom que vient le mot "sadisme" (pour vous donner une idée de ce que peut subir l'héroïne...). Pendant le XVIIIe, dans la suite de la Renaissance, les philosophes commençaient à émettre quelques doutes quant à l'existence de Dieu, mais ils ne pouvaient évidemment pas le clamer sur tous les toits sans risquer très gros étant donné que les monarques de droit divin étaient en ce temps-là considérés comme les "lieutenants de Dieu sur terre".

 

 "On va pas y passer trop de temps - d'autant que j'ai perdu ma page."

Non explication non littéraire : Ce prof est trop génial ^^

 

"Pour être metteur en scène, il faut être un petit peu pervers sinon on s'en sort pas."

Explication littéraire : La perversité supposée de tout metteur en scène est justifiée par le fait que c'est lui qui décide de "manipuler" les acteurs comme il l'entend pour donner à la pièce le sens qu'il lui a trouvé. Il y a aussi la question du regard, qui fait du metteur en scène quelqu'un qui reste sur le côté et surveille le bon déroulement de l'action, dont des scènes qui relèvent parfois de l'intime pour les personnages (un monologue, un aveu, une révélation...). (Soit dit en passant, la question du voyeurisme peut aussi être abordée par rapport aux spectateurs...)

 

"Soyez lourdingues à l'oral !"

Explication non littéraire : Conseil du prof qui disait que, lorsqu'on passe un oral, il faut penser à bien appuyer sur les différentes parties de son explication, à grands renforts de "NOUS ALLONS VOIR DANS UN PREMIER TEMPS", "NOUS PASSONS MAINTENANT A", "COMME NOUS L'AVONS VU DANS LA PARTIE PRECEDENTE" et autres légèretés rhétoriques du genre.

 

"C'est un intellectuel français tout ce qu'il y a de plus vivant. Mais Barthes est mort."

Explication pas vraiment littéraire : On parlait ici de plusieurs critiques littéraires contemporains : Michel Butor (le survivant) et Roland Barthes (qui est donc mort).

 

 

27 janvier 2011

Première chronique de concert : les Klaxons !

Je me suis récemment faite "engager" par le webzine musical Mygmusique (qui publie des chroniques de concerts, d'albums et des interviews d'artistes) pour faire des compte-rendus des concerts où je me rends cette année :D

Le premier, c'était celui (génialissime) des Klaxons. DU COUP, je ne résiste pas à ma joie de retaper mon premier petit boulot ici... :D (Oh super, mon rêve de toujours, celui de devenir une rock critique célèbre et glamour invitée à tous les concerts VIP de mes groupes préférés est sur le point de devenir REALITE ! (ou presque)).

La version sur Mygmusique est dispo ici

PS : le site est sympa parce que les critiques sont accessibles et pas dans un jargon incompréhensible :) (même que j'ai appris ce que c'était la "Nu-rave" en faisant quelques recherches avant d'écrire xD)

 

 

Klaxons (+ Is Tropical) au Bikini le 18 janvier 2011



Avec seulement quatre dates en France et une seule dans le Sud-Ouest pour la tournée de leur nouvel album Surfing the Void, pas question de passer à côté du phénomène Klaxons, groupe phare de la « Nu-rave » anglaise, remarquable par son look fluo et sa musique rock électro psychédélique dont il est difficile de définir toutes les influences avec précision.

Non seulement les Klaxons à Toulouse ça ne se rate pas, mais alors les Klaxons au Bikini, encore moins ! La date n'est pas complète mais c'est un public conquis d'avance qui s'amasse avec bonne humeur devant la scène pour accueillir le quatuor londonien.

La première partie, Is Tropical, est pour moi une très bonne surprise. A première vue, je n'étais pas certaine d'apprécier leur musique ; leur style vestimentaire pour le moins... particulier, me laissait en effet assez perplexe (je n'aurais jamais pensé qu'un blouson de cuir pouvait, même dans l'imaginaire collectif, aller avec un jogging, mais après tout... !), d'autant qu'on ne voyait même pas le visage des trois musiciens, retranchés derrière leurs cheveux longs, leurs capuches, bonnets et « foulards », mais dès l'intro mes appréhensions s'envolèrent. Un batteur déchaîné, une bonne basse bien puissante et des mélodies convaincantes au clavier et à la guitare électrique pour une ambiance psychédélique qui préfigurait très bien celle des Klaxons : pile ce qu'il fallait pour se sentir bien dans l'ambiance !

L'entrée en scène des Klaxons se fait théâtrale : dans la fumée et sous la lueur bleue des projecteurs, ils prennent place sur une musique amusante par sa sonorité années 80 pour le moins décalée après Is Tropical. Autant dire que l'intro d'« Atlantis to Interzone » tranche radicalement et stimule d'emblée les foules – le premier mot que l'on peut entendre, « DJ! », balancé sur fond sonore de sirène stridente, est d'ailleurs très représentatif de ce à quoi se rapprochera l'ambiance finale : une boîte de nuit électro où tous les gens se trémoussent et rebondissent joyeusement les uns contre les autres, transcendés par de la (très) bonne musique.

Pour le coup, les Klaxons se la sont joués sobre niveau look (par rapport à la première partie, notamment), et c'est avec une classe énergique plus qu'efficace qu'ils enchaînent six titres sans reprendre leur souffle avant de s'adresser à leur public. Par les sourires satisfaits que les deux chanteurs arboraient avant même de s'aventurer sur le terrain de la redoutable grammaire française (plutôt pas mal maîtrisée concernant James Righton !), nul doute qu'ils avaient déjà senti l'engouement général et que cette première date à Toulouse s'annonçait déjà plus que bien pour eux comme pour nous.

La très appréciée « Golden Skans » fait mouche et nous redynamise pour l'avalanche de morceaux suivants avant de laisser place à la planante « Silver Forest », issue de l'EP Landmarks of Lunacy (cadeau de Noël du groupe en téléchargement gratuit sur leur site officiel). Mais c'est surtout avec « Two Receivers » que le groupe embarque son public pour une réelle transe dont l'intensité augmente avec le crescendo initial et explosera finalement avec « Magick » : difficile de ne pas se laisser aller à sauter dans tous les sens tant cette chanson a de puissance en live ! Le public se déchaîne tant et si bien que, lorsque le groupe s'interrompt brusquement, cela n'empêche pas tout le monde de continuer à sautiller sur place en hurlant le riff de guitare pour ensuite reprendre de plus belle, en totale phase avec la musique. Les gens semblent à peine fatigués, trop enthousiasmés pour songer à se ménager pendant les stimulantes « Valley of the Calm Trees » et « Cypherspeed ».

Le groupe ne tarde pas à réapparaître pour le rappel, trop heureux de pouvoir jouer deux chansons supplémentaires devant des fans aussi francs. « Echoes » réentraîne tout le monde dans une dernière chorégraphie approximative qui atteint son comble dès les premières notes annonçant la très attendue reprise de Grace « It's Not Over Yet ». Je pense que, en tant que groupe, lorsque votre public, après plus d'une heure et quart de jeu pour le moins électrique, termine en chantant en chœur ce qui pourrait être traduit en français par « non, ce n'est pas fini, pas encore » (déni évident de la fatalité que représente toute fin de concert génial), on est en droit de penser qu'on a fait du bon boulot... et le public pourrait donc être à même d'espérer une autre date au Bikini pour la tournée prochaine !

 

"South Pacific", Is Tropical

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"Atlantis to Interzone", Klaxons, Myths of the Near Future

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"Golden Skans", Klaxons, Myths of the Near Future

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"Echoes", Klaxons, Surfing the Void

22 janvier 2011

Les cinq personnes que j'ai rencontrées là-haut, Mitch Albom.

Un roman que j'ai lu il y a déjà quelques années et qui m'est revenu à l'esprit récemment. Il est assez court, peut-être un peu simpliste aussi, mais au moins il va à l'essentiel au niveau du "message" (émouvant) qu'il veut faire passer.

C'est l'histoire d'un vieil homme, Eddie, qui meurt (dit comme ça c'est assez cru, mais je ne vois pas comment le dire autrement xD) et qui, une fois au paradis, rencontre cinq personnes. Celles-ci ont soit influé sur sa vie de façon directe ou indirecte, soit ont vu leur propre existence être altérée par celle d'Eddie. On s'en doute, ces cinq personnes ont pour mission de lui apprendre certaines leçons sur la vie et la sienne en particulier, ce qui lui permettra au final de reposer en paix. Au programme : la vérité, la compréhension, le pardon, l'amour et tout plein de bonnes choses du même genre ! Il faut préciser qu'Eddie pense avoir raté sa vie, coincé après son service militaire dans le même job ennuyeux qu'exerçait autrefois son paternel : réparateur de manèges à Ruby Pier (un parc d'attractions) et est de ce fait convaincu de ne pas avoir apporté grand-chose au reste du monde. Le but sera, bien sûr, de lui faire comprendre que chaque vie humaine possède une importance intrinsèque indéniable et que lui-même n'échappe pas à la règle... !

 

albom

 

Le passage que j'ai choisi est un extrait de "La deuxième leçon". Après "l'Homme Bleu", le second personnage qu'Eddie rencontre au ciel n'est autre que son ancien commandant lorsqu'il servait à la guerre - guerre qui est décrite évasivement mais dont on peut deviner qu'elle fait référence à celle du Vietnam (Mitch Albom est Américain et on sait à la fin que le conflit se déroulait en Asie...). Il vient de raconter (ou plutôt de "montrer") à Eddie sa propre mort : alors qu'il guidait sa troupe, transportant Eddie blessé à la jambe et en proie à la fièvre, il marche sur une mine.

 

"Oh, mon Dieu, oh, mon Dieu ! Je ne savais pas, mon Capitaine. C'est révoltant. C'est horrible !"
Le Capitaine hocha la tête puis détourna le regard. Les collines avaient retrouvé leur aspect dénudé, les ossements d'animaux et la nacelle en mille morceaux, ainsi que les restes incandescents du village. Eddie comprit que c'était là le cimetière du Capitaine. Pas de cercueil ni de funérailles. Juste son squelette en mille morceaux, et la terre boueuse.
"Vous avez attendu ici tout ce temps ? murmura Eddie.
- Le temps n'est pas ce que tu t'imagines, lui répondit le Capitaine en s'asseyant auprès de lui. La mort ? Ce n'est pas la fin de tout, contrairement à ce que l'on croit. Notre vie sur terre n'est jamais qu'un commencement."
Eddie semblait perdu.
"C'est un peu comme dans la Bible, le marché conclu avec Adam et Ève, lui expliqua le Capitaine. Lors de la première nuit d'Adam sur terre, il se couche pour dormir et, ignorant ce qu'est le sommeil, se dit que c'est terminé. Ses yeux se ferment et il pense qu'il va quitter ce monde, OK ?
"Sauf que ce n'est pas le cas. Il se réveille le lendemain matin et il a affaire à un monde tout neuf, avec en prime cet acquis supplémentaire qu'est le jour précédent."
Le Capitaine eut un large sourire.
"C'est la même chose ici, soldat. Voilà ce que représente le Ciel selon moi : un endroit où l'on peut tirer la leçon des jours précédents."
Il sortit son paquet de cigarettes en plastique et le tapota du doigt.
"Tu me suis ? Je n'ai jamais été très pédagogue."
Eddie le regarda attentivement. Il se l'était toujours imaginé bien plus âgé. Mais aujourd'hui, et alors qu'il était débarrassé d'une partie de la poussière de charbon, il se rendait compte que le visage du Capitaine était à peine ridé, et sa chevelure noire abondante. Il n'avait pas dû dépasser la trentaine.
"Vous êtes resté ici depuis votre mort, reprit Eddie, mais c'est deux fois plus long que votre vie !"
Le Capitaine acquiesça.
"Je t'attendais."
Eddie baissa les yeux.
"C'est ce que m'a dit l'Homme Bleu.
- Eh bien, lui aussi faisait partie de ta vie, de ce que tu as vécu et de la façon dont tu l'as vécu, partie de l'histoire qu'il te fallait connaître ; maintenant qu'il te l'a contée, il est loin d'ici et je le serai bientôt aussi. Alors écoute bien ce que tu as besoin que je t'apprenne."
Eddie sentit son dos se redresser.
"Un sacrifice, dit le Capitaine. Tu en as fait un. J'en ai fait un. On en fait tous. Sauf que le tien t'a rendu furieux. Tu n'as pas arrêté de penser à ce que tu avais perdu.
"Parce que tu n'as pas compris ; que se sacrifier fait partie intégrante de la vie. Il faut faire des sacrifices. On ne doit pas les regretter mais plutôt y aspirer, qu'ils soient petits ou qu'ils soient grands, que l'on soit une mère qui travaille pour payer des études à son fils, une fille qui revient chez ses parents pour s'occuper de son père malade.
"Ou un homme qui part à la guerre...
"[...] Je ne suis pas mort pour rien [...]. Cette nuit-là on aurait tous pu passer sur cette mine antipersonnel, et là on aurait été quatre à disparaître."
Eddie secoua la tête.
"Mais vous..." Il baissa la voix. "Vous avez perdu la vie."
Le Capitaine fit claquer sa langue.
"Nous y voilà. Parfois, quand on sacrifie quelque chose de précieux, on ne le perd pas vraiment. On se contente de le transmettre à quelqu'un d'autre."


Bon, je dois le reconnaître, tout ceci a un léger parfum de christianisme (ne serait-ce que par la référence à la Bible et la base même du bouquin qui présuppose un simili-paradis après la mort, avec pérennité de l'âme tout ça, tout ça), et le côté "être militaire, c'est bien, c'est grand, c'est noble, ça revient à se sacrifier pour son pays, sa nation, sa famille, ses amis blablabla" peut être considéré comme un peu dérangeant (ça l'est pour moi, en tout cas), il n'empêche que l'intrigue est loin de minimiser les conséquences de la guerre (blessé à la jambe, la vie d'Eddie ne sera plus jamais la même - d'où le "sacrifice") ou d'en faire l'éloge, au contraire, les descriptions concernant cette partie de la vie d'Eddie sont loin de présenter une image manichéenne du conflit et privilégient plutôt un certain réalisme, envisageant le conflit d'un point de vue très humain sans imposer de jugement, ni sur les causes défendues, ni sur les soldats, ni sur les ennemis... De toute façon, tout le livre s'appuie énormément sur les émotions (très pures donc d'autant plus intenses) et, par la simplicité de l'intrigue et du style, permet de donner une vision plus globale à travers le personnage d'Eddie sur le monde et la vie en général - ce qui, à mon sens, suscite un nouveau regard par rapport à la sienne propre. D'ailleurs, une des phrases de publicité pour ce livre disait : "Le roman qui réconcilie avec la vie !", et honnêtement, je trouve qu'il y a du vrai... ! ça diffuse de belles idées et souligne les bonnes valeurs traditionnelles qui, même si c'est de la redite, sonnent toujours agréablement à l'oreille - parce que, c'est beau, quand même ! Ce qui m'a amusé, c'est que j'ai retrouvé là-dedans certaines notions qu'on trouve dans le bouddhisme (oui, ça faisait trop longtemps que j'avais pas taggué "bouddhisme" dans un article qui n'a a priori rien à voir avec la choucroute :D), notamment celle de l'interdépendance (qui dit que tous les individus sont non seulement reliés entre eux mais aussi à leur environnement) et ça, ça m'a vachement plu - un peu comme toutes les notions bouddhistes :D.


PS : Je ne sais pas ce que donne le livre en VO, mais comme l'histoire est assez simple il y a des chances pour que ce soit abordable :)

15 janvier 2011

Les Noces Rebelles, Richard Yates

 

J'ai découvert Revolutionary Road (ou Les Noces Rebelles en français, mais j'avoue ne pas beaucoup aimer la traduction, un peu fade à mon goût...) via l'adaptation cinématographique récente de Sam Mendès, avec Kate Winslet et Leonardo Dicaprio. Comme American Beauty (un de mes films préférés, aussi dirigé par Sam Mendès, qui est, pour la petite histoire, aussi l'ex mari de Kate Winslet - qui se trouve également être mon actrice favorite... mais bon, on s'en fiche total !), ce film aborde l'envers du rêve américain. Je le vois un peu comme le pendant tragique d'American Beauty, qui, lui, rajoute pas mal d'humour à la critique. Ici, l'ambiance est assez tendue - d'ailleurs, la première fois que je l'ai vu au ciné avec ma coloc', on avait été vaguement perturbées xD - d'autant plus que les acteurs sont vraiment très très bons, ce qui rajoute énormément d'intensité au scénario. Le film m'avait beaucoup plu, on sentait qu'il y avait une véritable réflexion sur les vies bien rangées des banlieues américaines dans l'œuvre d'origine, ce qui m'a donné envie de lire le bouquin de Yates.

L'histoire raconte, en gros, l'histoire d'un couple (qui se voudrait) pas comme les autres, April et Frank Wheeler, dans les années 50, leurs espoirs, leurs rêves et leurs désillusions - le bouquin a été publié en 61, je précise. Ce qu'apporte le livre par rapport au roman, ce sont les flash-backs qui étoffent les divers personnages de l'histoire. Le film a bien sûr zappé des scènes et des développements qui n'étaient pas indispensables à la compréhension de l'intrigue, mais reste vraiment une super adaptation, très fidèle - et pourtant, je suis vraiment chiante concernant les adaptations de livres à l'écran, j'ai toujours tendance à préférer le bouquin - qui prouve que l'histoire a été manifestement bien comprise des acteurs comme du réalisateur (non pas que je prétende avoir tout compris moi-même au bouquin comme au film, hein xD). Juste pour l'info, c'est apparemment Kate Winslet qui a insisté pour la réalisation de ce film et pour avoir Dicaprio comme partenaire, parce qu'elle avait énormément apprécié le bouquin.

Dernière remarque : pour les amateurs de VO, il est vraiment abordable dans la langue originale et donne un super aperçu de l'Américain et de ses tournures parlées, d'où une une grande puissance des dialogues et monologues intérieurs.

revolutionary_road

Le passage que j'ai choisi de retaper ici est tiré du 3e chapitre de la troisième partie et se révèle tout particulièrement intéressant dans le sens où c'est la première fois que l'auteur dévoile les pensées de son héroïne, April Wheeler. Jusque là, le regard était surtout masculin, notamment via le personnage de Frank.

April et Frank sont sortis dans un bar dansant avec un couple d'amis, les Campbells. April reste silencieuse pendant que les autres s'amusent. Frank finit par raccompagner Milly, nauséeuse, chez elle, pendant que Shep et April restent au bar en attendant que la voiture de Shep, coincée par d'autres voitures garées de part et d'autre de la sienne, soit libérée. Ah, oui, et aussi, Shep est secrètement amoureux d'April xD.

PS : désolée si mes tournures de phrases sont un peu pompeuses dans cet "article", période de partiels oblige, j'ai pris le pli du blabla élaboré :D

 

Her voice wasn't flat any more. “I still felt – I don't know.”

“You still felt that life was passing you by?”

“Sort of. I still had this idea that there was a whole world of marvellous golden people somewhere, as far ahead of me as the seniors at Rye when I was in sixth grade; people who knew everything instinctively, who made their lives work out the way they wanted without even trying, who never had to make the best of a bad job because it never occurred to them to do anything less than perfectly the first time. Sort of heroic super-people, all of them beautiful and witty and calm and kind, and I always imagined that when I did find them I'd suddenly know that I belonged among them, that I was one of them, that I'd been meant to be one of them all along, and everything in the meantime had been a mistake; and they'd know it too. I'd be like the ugly duckling among the swans.”

Shep was looking steadily at her profile, hoping the silent force of his love would move her to turn and face him. “I think I know that feeling”, he said.

“I doubt it.” She didn't look at him, and the little lines had appeared again around her mouth. “At least I hope you don't, for your sake. It's a thing I wouldn't wish on anybody. It's the most stupid, ruinous kind of self-deception there is, and it gets you into nothing but trouble.”

He let all the air out of his lungs and subsided against the back of the seat. She didn't really want to talk; not to him anyway. All she wanted was to sound off, to make herself feel better by playing at being wistful and jaded, and she had elected him as her audience. He wasn't expected to participate in this discussion, and he certainly wasn't to go getting any ideas; his role was to be big, dumb, steady old Shep until the car was free, or until she'd gotten all the gratification there was to be had from the sound of her own voice. Then he'd drive her home and she'd make a few more worldly-wise pronouncements on the way; she might even lean over and give him a sisterly peck on the cheek before she slithered out of the car and slammed the door and went inside to get into bed with Frank Wheeler. And what the hell else did he expect? When the hell was he ever going to grow up?


11 janvier 2011

Andy Warhol.

 

 

"On dit toujours que le temps change les choses, mais en vérité il faut les changer soi-même."

Andy Warhol.

 


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