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Les Errances Enjouées de Neus Amaëlle

Les Errances Enjouées de Neus Amaëlle
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Les Errances Enjouées de Neus Amaëlle
  • Les fantaisies d'une petite littéraire bien entourée, en quête de sérénité dans un monde joyeusement chaotique, qui aime écrire, s'intéresse à plein de trucs & trouve que la vie, même si c'est un peu n'importe quoi, c'est drôlement chouette, quand même.
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20 septembre 2011

OK GO

Mon coup de coeur musical du moment. Je m'envoie allègrement en boucle leurs trois albums. J'ai trouvé particulièrement géniale la coïncidence étrange qui m'a poussée à me retrouver en permanence avec "Here it goes again" - que je connais depuis longtemps - en tête et donc à avoir la soudaine envie d'explorer la discographie d'un groupe qui s'appelle OK GO à deux semaines de mon départ Erasmus. J'en suis d'autant plus heureuse que ce quatuor de Chicago a écrit de nombreux titres bien péchus aux bonnes vibes irrésistibles ! De quoi se réveiller de bonne humeur pour bien affronter la rentrée :D

 

Le premier album éponyme est plus brut que les deux autres, moins mélodique et plus proche du punk - les Pixies (groupe génial, je vous le rappelle !) sont d'ailleurs cités comme un des groupes de référence par le chanteur Damian Kulash, ce que j'ai trouvé de très bon goût, évidemment. Dans la même veine, on trouve Astro Lounge de Smash Mouth (avec la fameuse et jouissive "All Star" qui ouvre le premier épisode des aventures de Shrek).

 

"Get Over It", OK GO, OK GO

Un bon exemple de l'influence grungy du groupe. Si le clip ne contient ici qu'une absurdité sous-jacente (absurdité qui sera mieux développée dans les clips suivants), je vous conseille toutefois de poursuivre le visionnage jusqu'à 1min58.

A écouter aussi : "Don't Ask Me", "1000 Miles Per Hour", "Return".

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C'est sur le deuxième album qu'on trouve les tubes les mieux connus, pour un bon concentré de "power pop" qui file la patate et vous reste dans la tête toute la journée !

A écouter : "Invincible", "Do What You Want", "Here It Goes Again", "Oh Lately It's So Quiet", "A Million Ways", "Let It Rain", "Maybe, This Time".

(si, comme moi il y a deux minutes encore, vous ne savez pas à quoi se réfère la dénomination "power pop", sachez qu'il s'agit d'un genre de pop légère traitant de thèmes garantis sans prise de tête très influencée par le rock, le psyché et le grunge ! Génial, non ? Je trouve ça super parlant, comme sous-genre ! Et vive Wikipedia, surtout !)

 

"Here It Goes Again", OK GO, Oh No.

L'incontournable clip sur les tapis roulants qui a fait le tour d'internet - et qui reste sûrement un des meilleurs clips au monde. Pour la petite histoire, cette chorégraphie (ainsi que celle du clip suivant) est de la soeur de Mister Kulash - la génialité étant probablement de famille. Ah, et celui qui "chante" sur la vidéo est en réalité le bassiste, Tim Nordwind - qui a un look trop cool, il faut bien l'avouer.

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"A Million Ways", OK GO, Oh No.

Je n'aurais pas horreur de cette expression, je vous dirais que c'est un vrai kiff que de les regarder danser. Je ne sais pas comment ils arrivent à rester sérieux ! Si vous voulez mon avis, ces gars sont des super héros, ni plus ni moins.

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Le dernier album en date Of the Blue Colour of the Sky est moins explosif (et plus proche du son des Flaming Lips et de MGMT - normal vu qu'ils ont travaillé avec leur producteur), avec plusieurs chansons plus douces voire mélancoliques, mais reste globalement un réservoir à bonne humeur qui vous donnera sans doute envie d'expérimenter vous-mêmes des chorégraphies loufoques dans votre salle de bain en hurlant en play-back des refrains entraînants. Parce que, même si les paroles sont moins optimistes, la musique transcende la tristesse pour en faire de la bonne énergie, comme toujours !

A écouter : "WTF?", "This Too Shall Pass", "All Is Not Lost", "Skyscrapers", "White Knuckles", "Last Leaf", "Back From Kathmandu", "Louisiana Land" et la reprise de "Gigantic" des Pixies.

 

"This Too Shall Pass", OK GO, Of the Blue Colour of the Sky.

Une partie de domino géant, ça intéresse quelqu'un ? Personnellement, ce clip m'a évoqué le jeu de société "Attrap'Souris"...

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"White Knuckles", OK GO, Of the Blue Colour of the Sky.

J'adore comment les chiens ont l'air trop contents ! Non seulement c'est la vidéo anti-blues par excellence mais on peut aussi acheter ce clip sur le site internet du groupe pour faire un don à l'American Society for the Prevention of Cruelty to Animals.

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Oui car ce n'est pas tout ! Non content d'être drôles, créatifs et originaux, ces messieurs sont aussi engagés politiquement ! Par exemple, le groupe a enregistré une reprise pour un album anti George W. Bush (Future Soundtrack for America). Damian Kulash a aussi attesté devant le Congrès américain de la nécessité de la "Net Neutrality" - c'est-à-dire l'égalité et la liberté pour tous par rapport à l'accès internet, sans traitement de faveur accordé aux gros investisseurs en télécommunication ni contrôle de leur part.

 

Je conclus ce merveilleux article sur une photo qui achèvera sans nul doute de vous convaincre de la génialité totale de ce groupe (au cas où vous seriez restés insensibles jusque-là) :

 

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10 septembre 2011

Douglas Adams.

 

 

"A tout prendre, je préfère de loin être heureux plutôt qu'avoir raison.

- Et l'êtes-vous ?

- Non. C'est là bien sûr tout le problème."

 

Le Guide du Voyageur Galactique, Douglas Adams.

 


6 septembre 2011

Melancholia, Lars von Trier.

Melancholia_affiche

 

Bien que ça fasse trois plombes que j'aie envie de voir Breaking the waves, Melancholia est le premier film de Lars von Trier que j'ai regardé. Au cinéma, qui plus est. Et à mon avis, c'est le genre de film qui prend tout son sens (voire qui n'a de sens qu'au cinéma). Un peu comme The Tree of Life, d'ailleurs - histoire de rester dans la sélection du Festival de Cannes. Il y aurait énormément de choses à en dire, mais, vu que je ne rédige pas là une thèse en études cinématographiques (vaut mieux, vu mes connaissances limitées en la matière) mais une simple note de blog, je vais faire de mon mieux pour ne pas trop m'éparpiller...

 

Un mot sur le synopsis, d'abord :

Justine (Kirsten Dunst) est belle, Justine est intelligente, Justine va se marier avec un beau jeune homme dans un grand château. Mais Justine possède une tendance profonde à la mélancolie que sa soeur Claire (Charlotte Gainsbourg), qui est à l'origine de cette magnifique cérémonie, ne comprend pas. Mère et femme dévouée, elle prend toutefois soin d'elle pendant sa dépression. C'est alors qu'une rumeur se lève : la planète Melancholia se rapproche dangeureusement de la Terre. Les scientifiques - dont John (Kiefer Sutherland), son mari - sont confiants, mais Claire ne peut s'empêcher de s'inquiéter...

 

Difficile de décrire l'état dans lequel on se trouve après la vision d'un tel film. On s'en doute, à la fin d'une histoire qui parle principalement de l'apocalypse et de la dépression, on n'en sort pas tout guilleret. Malgré la puissance de l'ouverture qui fait défiler des images magnifiquement étranges, figées en plein mouvement dans des scènes oniriques et inquiétantes, sur fond musical du prélude de Tristan et Iseult de Wagner (morceau vaguement angoissant considéré comme un point de repère dans l'évolution de la musique classique par l'introduction de notes dissonantes - c'est ma soeur qui m'a expliqué :D) je crois que le générique de fin est encore plus frappant par sa simplicité totale qui veut tout dire... Aucun bruit dans la salle à part quelques toussotements gênés, je vous le garantis !

 

 

19749141

 

 

Je crois que la première chose qui frappe dans ce film, c'est la beauté des images - comme celle ci-dessus. Le bleu et le noir dominent, sûrement parce que ce sont des couleurs qui appellent la mélancolie, ou parce que cela peut aussi évoquer le caractère trompeur de l'eau qui dort. L'espace et son infinité impénétrable, aussi. Ce qui rajoute à la puissance des images, c'est leur symbolisme qui les rapproche presque du conte de fées : deux soeurs, une blonde, une brune ; un château ; des chevaux ; une forêt ; et à l'extérieur, un environnement mystérieux où des forces sombres oeuvrent à notre insu.

Le scénario est lui aussi d'une simplicité trompeuse. Le réalisateur ne cherche pas à comprendre les raisons qui poussent Justine à saborder sa propre existence. Il les admet, les accepte et se contente de l'observer froidement se débattre avec ses accès de bile noire. La complexité présupposée de son caractère ne l'intéresse pas ; il laisse la cérémonie de mariage se désagréger d'elle-même sans orienter l'émotion du spectateur, qui reste perplexe devant le comportement de l'héroïne (?). La présence de Claire rajoute un peu de chaleur humaine à tout ce désordre. Charlotte Gainsbourg est épatante ; à mon sens, c'est d'ailleurs elle qui aurait mérité le prix d'interprétation féminine plutôt que Kirsten Dunst, dont le rôle (que je trouve quand même plus facile à jouer que celui de Claire) s'appuyait clairement sur son physique. Sa performance reste brillante, mais de là à ce que tout le monde soit unanime, ça m'étonne un peu... (mais les critiques et les juges sont principalement des hommes, non ? Là je comprends mieux, tout de suite... xD)

En discutant avec ma soeur (parce que c'est le genre de film qu'il convient de voir avec quelqu'un pour pouvoir en discuter en sortant de la séance - et surtout pour éviter d'aller baliser dans un coin), on en est venu à une conclusion commune : le film est en fait une sorte de fantasme auto-destructeur poussé au maximum. La dépression refuse toute aide et tout optimisme. La dépression veut engloutir celui qui la nourrit et le monde entier avec (tant qu'à faire). Elle ne veut surtout pas qu'on la combatte, de l'intérieur comme de l'extérieur. Et tant pis si ça veut dire que tout le monde doit crever avec elle - tant mieux, même. En ce sens, la mélancolie du personnage se repaît de l'apocalypse promise par l'approche de la planète Melancholia (Justine reprend des forces uniquement pour pouvoir "profiter" de l'événement, finalement) et se fond avec cette promesse de mort imminente pour donner libre cours à son désir inconscient de destruction - ce que les bouddhistes appellent la soif de non-existence (excusez ce joyeux hors sujet d'une gentille monomaniaque :D).

 

Pas de doute, pour moi, il s'agit bien d'un chef d'oeuvre à aller voir d'urgence tant qu'il est encore en salle...

MAIS...

 

Mais il y a quelque chose qui m'a profondément chiffonnée là-dedans. J'ai mis un moment à mettre le doigt dessus mais à force d'y réfléchir (parce que le film fait cogiter, mine de rien - la preuve ça fait trois semaines que je l'ai vu) je crois avoir trouvé ce qui me gênait dans le message général. Evidemment, Lars von Trier n'aurait eu aucun intérêt à "corriger" ce que je conçois moi comme une erreur, sinon son film aurait été moins dramatique - et vu qu'il a décidé de parler de l'apocalypse, je suppose que c'était l'effet qu'il recherchait au contraire xD - n'empêche que ça me paraît important de le souligner parce que c'est une erreur que je trouve malheureusement bien répandue en ce début de siècle.

J'ai en effet trouvé qu'il y avait dans ce film une confusion entre la "mélancolie" et la "sagesse". Justine dit en effet à Claire qu'elle "sait", elle, que la vie va disparaître. Et, histoire de ne laisser aucun espoir à sa soeur, elle ajoute que ce sera "pour de bon", parce que la vie n'existait que sur Terre. (Sous-entendu "et c'est bien fait pour notre gueule parce que les hommes sont des créatures viles qui ne méritent que la mort, de toute façon") Evidemment, Claire, troublée par les affirmations catégoriques de sa soeur, prétend ne pas la croire. Justine lui assène alors le coup fatal en lui donnant le nombre exact de haricots qui se trouvaient dans la jarre dont il fallait deviner la contenance pour la tombola de son mariage. Donc voilà, Justine "knows things", Justine est une sorte de prophète choisie par le Dieu Mélancolie pour délivrer son message de desespoir inéquivoque au reste du monde. Libre à ces niais hébétés qui aiment se bercer quotidiennement d'un optimisme naïf pour éviter de voir la vérité de la vie en face de ne pas la croire, ils verront bien par eux-mêmes le moment venu qui c'est qui avait raison...

On en revient donc à l'opposition suivante : d'un côté, on a les gens blasés avant l'heure, des "réalistes" qui disent oser voir la dureté de la vie en face, qu'on considère comme des "sages", ou du moins comme des gens qui ont les pieds sur terre et qui "savent" ; de l'autre, on a les optimistes, de gentils idéalistes inoffensifs qui veulent voir le bien partout et qui se débattent pour rien dans un monde où tout est déjà perdu d'avance. Ils sont cons eux aussi, d'aimer la vie ! Après faut s'en défaire et on se retrouve bien embêté quand la terre explose ! Mieux vaut ne rien aimer tout de suite, c'est plus prudent. Comme s'il était impossible de concilier joie de vivre et vision juste des choses... Je trouve insupportable ces discours rabâchés et répétés à tout bout de champ comme quoi le monde est pourri et qu'on ne peut rien y faire... C'est facile de prendre le pli et de s'en plaindre, beaucoup moins d'accepter le monde tel qu'il est tout en continuant à croire en la bonté humaine et en faisant personnellement de son mieux pour améliorer les choses. Par-là, je suis assez d'accord avec la critique négative que j'ai lue sur Télérama : quelque part, Lars von Trier possède ce côté détestable des adolescents qui n'aiment personne, à commencer par eux-mêmes.

(Vous remarquerez d'ailleurs que les VRAIS sages ne tirent pas la gueule mais qu'ils sourient... j'dis ça j'dis rien, hein...)

 

 

6 septembre 2011

Qu'ils s'en aillent tous ! Vite, la révolution citoyenne !, Jean-Luc Mélenchon

 

"J'ai écrit ces lignes avec un autre objectif. Celui de faire partager un optimisme et un enthousiasme. Et répandre l'envie d'agir plutôt que d'ergoter. Je vois tant de mines s'allonger, tant de résignation, tant d'amertume et de préventions remâchées.

Il faut tourner la page. Le naufrage du nouvel âge du capitalisme et son radical aveuglement devant le saccage mortel de notre éco-système nous y obligent. Il est une formidable invitation à l'action et à l'imagination pour sortir la civilisation humaine de l'impasse."

 

 

jlm

31 août 2011

George Eliot.

 

 

"La tâche importante du progrès du monde

ne saurait attendre d'être accomplie par des hommes parfaits."

 

George Eliot.

 


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22 août 2011

Bob l'Eponge, le film.

 

 

"Patrick, une glace, c'est un excellent remède !

Je me sens déjà beaucoup mieux que tout à l'heure !"

 

Stephen Hillenburg, Bob l'Eponge, le film.

 

(pensée pour Aurorounette :D)

 

21 août 2011

""Nostalgique du Cool""

 

 (Pour voir (beaucoup) beaucoup mieux, faire un clic droit sur l'image puis "ouvrir dans un nouvel onglet".)

 

minimo13

Dessiné le 8/7/2011.

 

"Nostalgic du Cool", -M-, Le baptême.

 

"On grandit bien trop vite

Sur cette planète plastique

Où la vie sonne pratique... ♫"

19 août 2011

Après Vous.

 

 

"On n'oublie jamais les gens qu'on a aimés."

 

Pierre Salvadori, Après Vous.

 

 

9 août 2011

« Tout mon passé dans trois cartons... » (3)

  Semi-réflexions sérieuses et surtout poussiéreuses.


Histoire de clôturer ma passade « profitons du passé puisque Alzheimer ne me guette pas encore » en beauté, et comme j'avais résolu d'achever mon rangement par un tri de photos numériques, je me suis égarée à visionner (à des heures non avouables) des vidéos, des montages et des photos de l'époque du lycée.

Quand même, les photos, c'est dingue ce que c'est précis ! Ça vous renvoie tout un tas de détails enfouis dans la gueule avec une de ces vivacités, c'est impressionnant... ! D'un coup je revois tout : les pauses goûters caloriques entre chaque interclasse, le bruit des chaises et du brouhaha quand on rentrait dans les salles de cours, la dame de la cantine à qui je disais bonjour tous les midis, la rugosité des tables en bois hors d'âge sur lesquelles des centaines d'élèves avant moi avaient gravé leur ennui, l'odeur de plastique neuf du cahier de la classe qu'on oubliait toujours d'apporter au prof, les petits papiers roses qu'on devait ramener à la vie scolaire quand on avait été malade, les fausses dispenses du cours d'EPS... (ah non pardon, ça, fallait pas en parler)

Mais quand on me dit « lycée », je pense surtout à ma bande d'amis de l'époque. Et rien que ça, ça me fait sourire. Je me suis tellement amusée pendant ces trois ans... ! (et encore heureux, d'ailleurs, quand on voit le nombre d'heures qu'on y passait chaque semaine xD) C'est marrant, parce que quand j'y pense, j'ai l'impression d'y être encore, comme s'il suffisait que je remette mon sac en bandoulière sur l'épaule et que je rentre dans la cour pour les y retrouver, à faire le pied de grue devant la salle d'histoire-géo. Et d'un autre côté, ça paraît tellement loin... comme dans une autre vie. Mes amis du lycée, j'y tiens encore ! J'en compte certains parmi mes plus proches amis, même si je n'ai pas forcément des nouvelles d'eux tous les jours. Pour d'autres, il suffit qu'on se retrouve ensemble pour que les discussions repartent comme avant, comme si on s'était juste séparé pour le week-end. On évolue différemment, on s'éloigne pour un temps et puis, on ne sait pas pourquoi, d'un coup on se rend compte qu'on est sur la même longueur d'ondes, qu'on traverse les mêmes choses au même moment. Il y en a d'autres qui sont plus lointains, qu'on a un peu de mal à suivre parce qu'on ne vit plus les mêmes choses qu'eux... ce qui ne remet nullement en cause le fait qu'on a été proches à un moment donné et qu'on compte toujours l'un pour l'autre, d'une certaine façon.

En regardant ces vidéos, j'ai revécu tous ces petits riens, tous ces petits éléments de la vie quotidienne qui faisaient que j'ai énormément aimé cette période. La mimique d'une telle, l'éclat de rire d'une autre, la douceur de l'un, les fou-rires avec l'autre, les coups de colère d'une autre, le parfum d'une dernière... Ce sont ces minuscules détails qui m'ont rappelé à quel point ces personnes ont été et sont encore importantes pour moi. Et ce, même si le temps nous a séparées, nous sépare ou nous séparera. L'essentiel est de les avoir connues et rencontrées à ce moment précis, sans doute, même si c'est toujours un peu triste de voir qu'on n'est pas forcément resté en contact par la suite alors même que, sur les images, on paraît si heureux d'être ensemble.

Du coup, on se demande aussi ce qu'il adviendra de nos relations du moment... Ce qu'on aura retiré de ces nouvelles rencontres. Est-ce qu'un jour on regardera des photos de l'époque de la fac en se disant « Purée, c'est vrai, j'étais tout le temps fourré avec Machin... ! ». Impossible de savoir, évidemment. Quand je vois à quel point j'ai changé pendant, après et depuis le lycée... ! Alors, je pense à tout le temps que j'ai passé avec certaines personnes et l'état de nos relations actuelles, et je me pose des questions : qu'est-ce que ça nous a apporté, en dehors de ce bon temps en lui-même (ce qui est déjà quelque chose, bien sûr) ? Est-ce que ça laisse vraiment une trace, même si ça s'arrête ? Je serais tentée de répondre par l'affirmative, en bonne optimiste (ou plutôt, en bonne fille qui travaille son optimisme). Seulement, mon côté angoissé aimerait bien avoir des preuves tangibles de la dite affirmation, histoire de se dire qu'elle n'a pas compté pour du beurre, qu'elle a été là pour une raison (inconnue, certes, mais une raison) et que, même si elle n'accomplit rien de très grand dans sa vie et dans la funeste hypothèse où elle se ferait tragiquement faucher par un camion demain, elle laissera une petite trace – ne serait-ce qu'une impression... une toute petite impression... Quitte à pas marquer la postérité, au moins l'esprit des gens qu'elle a côtoyés, quoi – c'est vrai quoi, merde.

Et même si ce genre d'interrogation existentielle ne trouvera (évidemment) pas de réponse, on apprend à vivre avec et à continuer son chemin en espérant apporter sa pierre à l'édifice universel, chacun à sa manière.

(Dieu doit aimer les apories. Ou alors, c'est juste un sadique qui aime bien regarder les humains se torturer la cervelle avec des « qui, pourquoi, comment » perpétuels et qui a rien de mieux à faire de ses journées – ce qui, pour un Créateur, est quand même un peu la dèche).

 

"Dammit", blink-182, Dude Ranch.

Parce que la bribe de parole « Well I guess this is growing up » me vient constamment en mémoire en cas de tuile et me réconforte toujours, bizarrement.

(et aussi parce que le type qui joue le vendeur de pop-corn dans le clip m'éclate)

 

 

N'empêche qu'il me semble détenir une « preuve » que notre passage sur cette terre laisse toujours une trace, même si elle n'est pas forcément perceptible :

Lorsque sa mère (ma grand-mère) est décédée, ma tante a voulu expliquer à son fils, âgé de trois ou quatre ans, qu'il ne la reverrait plus. Alors qu'elle cherchait ses mots pour lui expliquer que, malgré tout, ce n'était pas comme si elle n'avait jamais existé et qu'il restait quelque chose de sa présence parmi nous, ne serait-ce que par le biais du souvenir qu'on gardait d'elle, mon cousin lui a demandé : « Comme son sourire ? ».

J'ai toujours trouvé que ces trois mots d'enfant, tout simples et spontanés, avaient le pouvoir magique de réchauffer le cœur en un instant... Le genre de phrase qui vous fait sourire et verser une petite larme tout à la fois, parce que, putain ! c'est beau, la vie, quand même.

 

 

9 août 2011

« Tout mon passé dans trois cartons... » (2)

Semi-réflexions sérieuses et surtout poussiéreuses.


En faisant le tri dans mes vieilles affaires, je me suis notamment rendue compte du contraste permanent entre ma « vie réelle » et ma « vie projetée ».* Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours eu beaucoup de projets et de choses que j'avais envie d'apprendre et de faire. Ce n'était donc pas une découverte en soi ; seulement j'ai réalisé que depuis quelques temps l'écart entre les deux s'était considérablement renforcé. Il faut dire que, plus je poursuis mon petit bonhomme de chemin et plus j'empile mentalement des tas de trucs cools à faire pour plus tard, au cas où je m'ennuierais - comme apprendre le suédois, me faire une tirelire en papier mâché, ce genre de gentilles lubies-là... ! Et même si je fais en sorte d'évoluer dans le bon sens – et je suis plutôt contente de ma petite progression, ma foi ! -, si j'y regarde de trop près, je suis bien forcée d'admettre qu'une bonne partie de la sympathique pile de projets est en train de virer Belle au bois dormant en attendant que je veuille bien me pencher sur leur cas... Autant dire qu'il y a de fortes chances que beaucoup ne voient jamais le jour - les princes charmants se sentant d'attaque pour croiser le fer avec un dragon et embrasser une nana couverte de toiles d'araignée, ça court pas les rues de nos jours, surtout avec les jeux vidéos qu'on fait maintenant, sinon ça se saurait.

On a beau se dire, « Oh, c'est pas grave, je pourrai toujours reprendre ça plus tard ! », avec le temps, on n'a plus les mêmes envies, ni les mêmes priorités. Par exemple, en rangeant, je suis tombée sur tout un cahier dans lequel j'avais écrit plein de trucs et astuces concernant mes jeux vidéos préférés. J'avais même écrit toute la soluce d'un des épisodes de La Légende de Zelda (vous aussi vous avez la chanson dans la tête rien qu'en lisant le nom ? :D) et je comptais bien faire de même avec tout un tas d'autres jeux que j'adorais... J'ai quand même été un peu horrifiée en pensant au temps que j'avais passé là-dessus. Idem pour des « scénarios » d'histoires Sims ou de fantasmes adolescents qui avaient la présomption de fournir la trame d'un « roman »... Et là, c'est le moment où on se dit : « Oh, mon Dieu, j'étais si jeune ! » et on a soudainement l'impression de se voir tout petit, tout fragile et innocent – même si on n'a pris que deux centimètres depuis ce temps-là.

Étant perpétuellement en lutte contre mon perfectionnisme ravageur, je me suis dit : « Oui, bon, tu n'avais que X ans. Un peu normal de faire des trucs un peu niais et d'écrire des trucs tout pourris... » Dans la suite logique, j'en viens toujours à la remontrance suivante : « Après tout, quand tu regarderas en arrière d'ici quelques années, tu te trouveras certainement bien immature en repensant à ce moment précis, en te disant qu'à l'époque, tu ne connaissais pas encore Truc et que t'avais pas encore fait ça ou ça... ». C'est vrai ça, on ne sait jamais ce que l'avenir nous réserve - et heureusement ! C'est un peu comme ce que Jean Rousset appelle la « myopie » dans les romans épistolaires : les lettres sont toujours encombrées de détails minutieux qui n'ont pas toujours d'importance réelle par la suite, pour la bonne raison que les personnages l'ignorent eux-même, puisque l'événement s'écrit au moment même où il est vécu. Qui n'a pas un seul exemple personnel en tête d'une brouille, d'un sentiment ou d'un espoir, qui, bien que monopolisant toute notre attention au moment où on le vivait, s'est finalement estompé de lui-même sans laisser de trace concrète dans le cours de notre existence ? J'en étais là de mes réflexions quand d'un coup, ça m'a frappé.

Je me suis demandée ce que pouvaient bien penser les artistes reconnus de leurs œuvres de jeunesse. Il doit bien y en avoir dans le tas qui méprisent certains de leurs travaux alors que l'opinion publique les considère par ailleurs comme des monuments de la littérature/du cinéma/de la musique, etc ! On a tellement tendance à sacraliser les auteurs qu'on classe très facilement un roman comme un chef d’œuvre à la qualité inattaquable... alors que certains passages sont forcément moins bien réussis que d'autres, qu'une pièce de tel dramaturge peut très bien avoir beaucoup plus de profondeur que telle autre, etc parce que, artiste ou pas, ces gens restent humains... Sans compter qu'on peut reconnaître la qualité artistique d'un travail sans pour autant sentir d'affinité particulière avec elle. J'ai imaginé Victor Hugo retomber sur son manuscrit de Notre-Dame de Paris et se dire lui aussi « Bon sang, mais qu'est-ce c'est naze ! J'étais vraiment à côté de mes pompes, à l'époque ! ». Ce qui m'a déstabilisée, mine de rien : mais alors, où est la limite ? Qu'est-ce qui fait de l'Art ? Est-ce que c'est la réception seule qui décide ? Par certains côtés, je trouve ça beau et j'aurais bien envie de m'exalter total et de clamer que, OUI !, pourquoi pas ! Si on se retrouve dans ce qui est exprimé, alors C'EST de l'ART ! ... Et puis je me dis que, dans ce cas, certains pourraient être en droit de considérer que Marc Lévy, Stephenie Meyer et Christophe Maé font de l'Art... et là tout de suite, ça me calme (et je pleure).

Encore une fois, je n'ai pas vraiment trouvé de réponse... (ce qui me rappelle les plans de dissertation basiques qui peuvent généralement se schématiser grossièrement en « Oui », « Non », « Peut-être » ou autres « Certainement pas ! », « En même temps oui, un peu », « Mais pas tout à fait non plus ».) Même sans réponse tranchée, c'est toujours intéressant de relativiser – après tout, je suppose qu'on peut toujours choisir la réponse qui nous arrange le mieux selon le moment (tant que ça vire pas à l'opportunisme)...

Il doit y avoir un temps et un lieu pour tout, comme on dit. A 15 ans, on pense qu'Avril Lavigne est une grande artiste ; à 20 on la voit davantage comme la fille qui chantait des chansons typiquement ados, et qui nous rappelle éventuellement de bons souvenirs de notre adolescence (ou mauvais - selon si vous vous placez du côté de celui qui écoute ses albums en boucle avec ravissement ou de celui qui n'en peut plus de n'entendre exclusivement que ses chansons dans la chambre d'à côté pendant des mois).

 

"Don 't Tell Me", Avril Lavigne, Under my Skin.

N'empêche que je l'aime bien, moi, Avril Lavigne :)

 

*Pour ceux que ça intéresse, j'ai lu un très bon article à ce sujet dans Sciences Humaines, recommandé par le Cube, qui suit des études de psychologie.

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