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Les Errances Enjouées de Neus Amaëlle
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Les Errances Enjouées de Neus Amaëlle
  • Les fantaisies d'une petite littéraire bien entourée, en quête de sérénité dans un monde joyeusement chaotique, qui aime écrire, s'intéresse à plein de trucs & trouve que la vie, même si c'est un peu n'importe quoi, c'est drôlement chouette, quand même.
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1 juillet 2011

Chronique : Arctic Monkeys

Arctic Monkeys (+ The Shaking Heads) au Bikini le 28 juin 2011

 

La chronique sur Mygmusique => ici

 

Vingt-deux jours après la sortie de leur quatrième album Suck it and See et quatre jours après la mise en vente des places, les Arctic Monkeys font salle comble au Bikini. Etant donné que le quatuor de Sheffield arrive à remplir sans aucune difficulté les quelques zéniths qui constituent sa tournée française, rien d'étonnant à ce que les 1500 places de la meilleure salle toulousaine n'aient pas fait long feu, cette date étant sans nul doute l'une des plus intimistes de l'hexagone.

C'est d'ailleurs une ambiance très "zénith" qu'on nous réserve à l'entrée de la salle : abondance de barrières, bouteilles d'eau et sacs à main interdits ; une distance entre la scène et le public plus marquée que d'habitude (et je ne mentionne même pas le prix de la place)... C'est sûr, le Bikini paraît nettement moins chaleureux qu'à l'accoutumée ! Mais pour les Arctic Monkeys, on ferme les yeux - et on expédie son sac le plus vite possible pour être sûr d'être aux premières loges.

C'est aussi une ambiance "zénith" qui accueille la première partie. Les gens sont clairement venus pour applaudir Alex Turner et ses camarades britanniques, de sorte que, malgré la présence de nombreux fans déjà adeptes de leur rock garage ravageur, le défi est de taille pour les Shaking Heads. Mais le groupe toulousain avait manifestement bien prévu son coup : sans plus de cérémonie, ils balancent leurs titres aux riffs décoiffants et offrent une performance de feu ! Les quatre lascars se démènent pour honorer l'ouverture du concert d'un de leurs artistes références - "un rêve qui se réalise", commentera d'ailleurs Sam Willmott (chant). Le public ne résiste pas longtemps à cette explosion d'énergie bien rock'n'roll : le troisième titre, "Backlash", entame la glace, qui fond tout à fait face aux redoutables "She Doesn't Love Me Anymore" et "She Wants a Rockstar". "I'm in Love with Scarlett Johanson" sera l'occasion d'un bain de foule pour le chanteur (qui en perdra presque sa chemise). La réserve initiale laisse place à une véritable explosion d'enthousiasme se soldant par des EP offerts (comprendre "balancés dans la fosse") : le public, déjà bien impatient, est maintenant chauffé à bloc.

Les Shaking Heads ont d'autant mieux rempli leur contrat qu'un échauffement physique était plus que nécessaire à ce qui se préparait. Non pas que les Arctic Monkeys soient ce qu'on pourrait appeler des "bêtes de scène" : non, eux, ils font plutôt dans la sobriété, la politesse et le statique... mais personne n'oserait s'en plaindre, de peur de mourir dans des circonstances violentes et pour le moins atroces si jamais un des musiciens s'aventurait à essayer de faire monter la température un peu plus. D'ailleurs, il serait difficile d'imaginer que l'atmosphère puisse être encore plus moite dans la fosse qu'elle ne l'est déjà.

En effet, dès les premières notes, l'ambiance est à son comble. Il faut dire que "Library Pictures", issue du dernier album, n'y va pas par quatre chemins niveau entrée en matière, entrée en matière que "Brianstorm" achève de faire voler en éclats - en toute inutilité, puisque personne n'en peut déjà plus. Il faut préciser qu'il s'agit là d'un de ces concerts où les uns sont tellement collés aux autres qu'on finit toujours par goûter le déodorant de son voisin (en s'écrasant contre son dos trempé de sueur alors qu'on tentait vainement de neutraliser un mouvement de foule venant de derrière). Malgré un net regain de (sur)excitation lorsque des morceaux de la première heure font leur apparition - "Still Take You Home" ; "When the Sun Goes Down" (qui clotûrera le set) ; ainsi que les indispensables "The View From the Afternoon" et "I Bet That You Look Good on the Dancefloor" (enchaînement dévastateur) - le public fait un sans-faute : même sur les nouveaux titres, nombreux sont ceux qui sont incollables, de sorte que personne ne se prive de hurler en choeur les bons mots (subtils mais acérés) d'Alex Turner.

Le style a indéniablement évolué entre les débuts très garage, aux rythmiques tranchantes, et les nouvelles compositions, plus mélodiques - comme "The Hellcat Spangled Shalalala", nettement plus légère que le single "Don't Sit Down Cause I've Moved Your Chair", plutôt cynique. Mais les Arctic Monkeys n'ont pas renoncé pour autant au dynamisme électrique qui les caractérise - "Brick by Brick" en est une belle preuve - et dont on a souvent regretté l'absence dans l'opus précédent. Ce dernier fut d'ailleurs le moins mis à l'honneur dans la setlist, la grande majorité des titres présentés étant issus de Favourite Worst Nightmares, qui peut être considéré comme l'album permettant la meilleure transition entre le côté brut du premier disque et les compositions plus récentes. "Teddy Picker" et "Fluorescent Adolescent" comptent d'ailleurs parmi celles qui furent probablement les mieux accueillies - bien que le public se montrait d'un ravissement pour le moins constant.

Très peu de véritables "pauses" (l'enchaînement "She's Thunderstorms"/"Cornerstone", à la rigueur...) dans ce concert, mais l'audience ne s'en plaint pas - et en aurait probablement redemandé jusqu'à mort d'épuisement si le groupe ne se devait de quitter la scène un jour ou l'autre. Une atmosphère intense digne de véritables passionnés dont on ressort difficilement indemne - ou du moins sans avoir en tête l'idée obsédante de se procurer le nouvel album sur le champ.

 

"She Wants a Rockstar" (+ "After the Party" (que je connaissais pas, dis-donc :O !)), The Shaking Heads, How to Entertain People in a Paranoid City.

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"Backlash", The Shaking Heads.

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"I Bet That You Look Good on the Dancefloor", Arctic Monkeys, Whatever People Say I Am, That's What I'm Not.

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"Fluorescent Adolescent", Arctic Monkeys, Favourite Worst Nightmares.

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"My Propeller", Arctic Monkeys, Humbug.

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"Don't Sit Down Cause I've Moved Your Chair", Arctic Monkeys, Suck It & See.

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26 juin 2011

Chronique : John Butler Trio + Shantel

John Butler Trio (+ Shantel & the Bucovina Club + De La Street) au Phare le 24 juin 2011 (Festival GrooveFest)

groovefest

Chronique dispo sur Mygmusique => ici !


La première édition du GrooveFest fait son apparition en même temps que le retour des températures estivales sur la ville rose ! Une belle mise en bouche pour permettre aux festivaliers de commencer leur saison préférée. Ce nouveau festival propose plus d'une douzaine de groupes étalés sur cinq jours et investit plusieurs salles toulousaines pour l'occasion. La date la plus attendue reste sans doute celle du 24 juin par la présence des Australiens du John Butler Trio.

Ce sont les toulousains De La Street qui ouvrent le bal - déjà à la Dynamo la veille, ils assurent ce soir le remplacement des Espagnols Che Sudaka avec une amicale simplicité. Ce groupe ragga présente une formation originale, associant un ensemble basse/batterie à un DJ et une guitare sèche. La salle, encore peu remplie, semble néanmoins apprécier la prestation du quatuor. Le chanteur débite ses textes, façon hip hop, tout en nous embarquant dans des histoires de musiciens un peu paumés dans la bohème urbaine du XXIe siècle ("Requiem" ; "Le Travail"), le tout sur des accords qui rappellent des mélodies style scène française.

Le deuxième groupe est une véritable fanfare : il s'agit de Shantel & the Bucovina Club - une découverte surprenante pour moi, mais manifestement pas pour les deux-tiers du public, qui semblaient les attendre de pied ferme. La musique de ce DJ allemand met en avant ses racines roumaines (de la région Bucovine plus exactement, d'où le nom) dans un mélange surprenant alliant des sonorités électro à une ambiance tzigane traditionnelle.

En live, cela donne l'impression de participer à une sympathique fête de village aux accents étrangers particulièrement chaleureux. Les artistes se démènent sur scène et irradient une joie de vivre communicative : les deux chanteuses, dont les voix vibrantes et poignantes font voyager dans des contrées lointaines, sourient de toutes leurs dents ; de leur côté, l'accordéoniste, le soubassophoniste et les deux trompettistes n'hésitent pas deux fois avant de se joindre à leurs danses. Quant à Shantel lui-même, il arpente sans répit le devant de la piste - quand il ne se mêle pas directement au public - tendant le micro et allant jusqu'à la provocation afin de faire participer l'auditoire au maximum ("This is not Paris!" s'exclama-t-il au cours de la soirée), lequel n'a pourtant pas besoin de se faire prier pour scander les refrains de ses tubes "Disko Partizani", "Disko Boy" ou "Planet Paprika". Le leader poussera la convivialité avec son public jusqu'au bout en se plaçant au centre de la salle pour jouer une version acoustique de "Bella Ciao" dans une ambiance feu de camp géant (sans feu mais avec une guitare). Pour célébrer ce moment de plaisir partagé, il sabrera deux bouteilles de champagne avant de s'éclipser sous des applaudissements nourris.

C'est avec un grand sourire aux lèvres que les membres du John Butler Trio investissent la scène. Le bonhomme en tête d'affiche surprend par de nombreux aspects. Non seulement il est charismatique, mais d'un charisme marqué par une simplicité et une modestie palpables, éclatant à plusieurs reprises d'un rire massif. Entre deux chansons, il converse tant bien que mal avec ses fans, exprimant sa frustration de ne pas savoir parler français et son goût pour les "disturbing but delicious cheeses" (fromages à l'aspect troublant, néanmoins délicieux). Mais c'est surtout un guitariste hors pair capable de peupler une scène à lui tout seul, maniant notamment le picking, les percussions et divers autres effets avec ce qui paraît être une facilité déconcertante.

La première chanson est de circonstance puisqu'il s'agit d'"Hello" - qui se métamorphosera d'ailleurs pour quelques secondes en une reprise inattendue de "Smells Like Teen Spirit" - avant d'enchaîner sans tarder sur de très bons morceaux du dernier album April Uprising : "Gonna be a long time" et "One Way Road". C'est d'ailleurs sur cette dernière, jouée avec la guitare posée à plat sur les genoux, que John Butler commencera à donner un aperçu de l'étendue de ses talents musicaux. C'est cependant "Ocean", un (très long) solo totalement bluffant d'une dizaine de minutes, qui en fournira la meilleure preuve. Le public se laisse bercer, complètement ensorcelé. Il sera néanmoins sorti de sa transe vite fait bien fait quelques instants plus tard avec "Better Than", tube jouissif pour lequel John s'empare de son banjo.

Au fur et à mesure que le set progresse, l'aspect "jam band" se fait de plus en plus ressentir : le trio s'éclate, multipliant les échanges de regards complices et les grimaces peu seyantes typiques des musiciens extatiques. Leur enthousiasme est particulièrement flagrant lors de la partie impro, pendant laquelle ils se répondent les uns aux autres dans un bel esprit de cohésion. Le bassiste et le batteur y trouveront eux aussi leurs moments de gloire en solo - John et Byron (le bassiste) positionnés en un face à face amical, accompagneront toutefois Nicky pour la dernière chanson ("Don't wanna see your face") en ajoutant leurs propres rythmes sur des éléments de batterie placés au milieu de la scène.

Malgré de bruyantes sollicitations, le trio ne refit pas surface après le retour des lumières, d'où une légère déception (ingrate, certes, mais légitime malgré tout) finale : la prestation paraît en effet un peu courte quand on connaît le nombre de très bons titres qui sont malheureusement restés en réserve ce soir, de sorte qu'on reste un peu sur sa faim - on notera toutefois l'apparition d'une nouvelle composition, "Hear me cry". Signe que le GrooveFest a tapé dans le mille pour sa première édition : vivement l'année prochaine !


Clip DeLaStreet Requiem

DE LA STREET | Myspace Music Videos

"Requiem", De La Street.
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"Disko Partizani", Shantel, Disko Partizani.

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"Citizen of Planet Paprika", Shantel, Planet Paprika.

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"Zebra", John Butler Trio, Sunrise Over Sea.

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"Better Than", John Butler Trio, Grand National.

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"One Way Road", John Butler Trio, April Uprising.

24 juin 2011

Chronique : Funky Style Brass

Funky Style Brass au Bikini le 23 juin 2011


funky_style_brass

 

Chronique dispo sur Mygmusique => ici !


Deux jours après la fête de la musique, le Bikini organise une soirée spéciale pour fêter la sortie du deuxième album de ce groupe toulousain détonnant dans une ambiance 100% groovy !

Distribution de bandeaux scintillants type 70's, de colliers hawaïens, de chapeaux multicolores incongrus, de serre-têtes avec bois de renne en plastique intégrés et de coquilles d'huître numérotées : bienvenue dans le monde du Funky Style Brass ! On aura rarement vu un accueil semblable à l'entrée d'un concert ! Il n'y a là pourtant rien d'étonnant pour qui est familier du FSB : leur univers rappelle en effet celui inventé par Lewis Carroll... sauf qu'on y aurait enlevé l'aspect anxiogène pour privilégier le pur délire.

Sur scène, cette fanfare hors du commun composée de neuf musiciens déjantés est un véritable show. Un show assez indescriptible, certes, mais d'une énergie et d'une bonne humeur incroyables ! On peut admirer l'admirable éclectisme de leurs costumes de scène : outre "Lor-X" (un poussin géant chargé du chant et de la grosse caisse), la plupart arborent des pantalons, des robes et jupes complètement kitsch, associées (mais certainement pas assorties) à des hauts improbables, des lunettes absurdes et autres perruques flashy (à titre d'exemple, le chanteur/saxophoniste "Dem-X" se caractérise par sa perruque orange fluo façon Dragon Ball Z). Mais ce sont surtout des musiciens d'exception : issus du Conservatoire de Toulouse, ils mélangent les styles, multiplient les références et arrangent tout ça à leur sauce pour en faire une explosion dansante de bonne humeur, d'énergie et d'absurdité qui ravit petits et grands ("de 7 à 77 ans", précisent-ils sur leur site internet). Les paroles sont de véritables ôdes (non conventionnelles) à leur amour pour la musique et sont destinées à mobiliser le public, l'entraînant sans relâche à bouger, sauter et s'amuser - quand elles ne racontent pas des histoires absurdes dont la logique incertaine fait mouche : après la romance entre un âne et un lièvre sur le premier album, on trouve notamment parmi les nouvelles pistes l'histoire d'un fermier qui se retrouve face à un poulet de 128 kilos ("Mais tu tripes !").

Le public - des initiés à l'âge variable qui savent à quel genre de show de folie ils ont affaire, pour la grande majorité - se régale, s'adaptant à tous les styles manipulés avec brio par le FSB et se laissant entraîner avec délices dans leurs diverses chorégraphies approximatives et irrésistibles. Ainsi, tout au long de la soirée, on passe d'un style à l'autre, parfois au sein d'une même chanson : ouverture plutôt hip-hop avec "FSBeat", suivi de "La Traumatisation", plus latino, avant d'enchaîner sur du ragga, de l'électro ("A donde estàn?" - l'occasion pour de nombreuses filles du public de profiter de l'invitation du groupe qui scande "Mais où sont les filles ?" pour monter sur scène), du zouk ("Zouk de Gros"), du reggae, du rock, qui s'aventure même vers le hard-rock, du reggeaton, du méringue... le tout avec une prédominance toujours marquée du funk par l'omniprésence des cuivres (trompettes, saxophone, trombone et soubassophone). La salle tourne plus d'une fois au dancefloor incongru ("Tito Groove" ou "Stekdebich") - il serait en effet troublant de croiser un DJ portant sans aucun complexe une peluche de poule en guise de couvre-chef, ce qui ne semble toutefois ne perturber personne en cette folle soirée.

Vous l'aurez compris, un concert du FSB, c'est un concentré de musique, de danse, d'énergie et de bonne humeur qui vous amènera à rire avec vos voisins immédiats (et même à les embrasser sur "Sois gentil, fais-lui un bisou !" - les membres du groupe se mêlant au public pour l'occasion).

Comme ils le disent eux-mêmes : "Ce qu'on aime par dessus tout, c'est surtout vous rendre fou ! On peut vous rendre hystérique sur tous les styles de musique : ChaCha, Hip-hop, Funk, Reggae, Zouk, Dancefloor ou Meringue. Quand vous sortirez de là, vous serez tous traumatisés ! Avec un concept délire et des textes qui n'veulent rien dire, le Funky Style Brass vous fait oublier le pire, et vous redonne le sourire !" (paroles extraites de "FSBeat")

Nul doute que leur imagination débordante nous réserve encore bien des surprises... ! Essayé c'est adopté ! Avec une ambiance pareille, le FSB se fait de nouveaux adeptes à chaque représentation.

 

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"La légende du Dawak", Funky Style Brass, Merci pour les huîtres !

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Funky Style Brass, Extraits du DVD live (compris dans le second album Merci pour les huîtres !) ;

j'ai pu reconnaître dans l'ordre "Aquo Groovat", "Je peux pas la lire" et "Zouk de Gros" (mais il me semble qu'il m'en manque une xD)

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Funky Style Brass, entre autres craquages au festival Hestiv'oc, des extraits de : "Ragga des Chasseurs", "A donde estàn" (intro), "Sois gentil fais-lui un bisou", "Le Son du FSB", "Aquo Groovat", "Qui c'est qui veut du Reggeaton ?", "

 

28 mai 2011

Chronique : Pulp

Pulp au Bikini le 25 mai 2011

 

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Lien vers la chronique sur Mygmusique => ici

 

Lorsque le Bikini a annoncé sur sa page facebook une date prévue pour le célèbre groupe emblématique des années 90 le 1e avril 2011, beaucoup ont cru au canular. Et pourtant, c'est bien le groupe au complet qui se présente sur la meilleure scène toulousaine en cette chaude soirée pré-estivale.

Une date unique en France qui fait office de répétition générale pour Jarvis Cocker et sa bande avant qu'ils n'entament leur tournée à Barcelone... Pas de première partie pour Pulp qui n'a plus besoin d'introduction ! La salle n'est pas comble, mais on sent que les gens amassés devant la scène – spacieuse et aérée, taille XXL pour un groupe qui le vaut bien – sont des fans de la première heure qui, pour la plupart, ont écouté les bons mots de Jarvis Cocker pendant leur adolescence. Le leader phénomène saura de toute façon convaincre ceux qui n'étaient pas conquis d'avance : grand dadais, style universitaire British, lunettes carrées, chemise, veste, pantalon et talonnettes, Jarvis n'a rien perdu de son énergie et représente un quasi one-man show à lui tout seul. Les autres membres du groupe, en retrait et efficaces, affichent un sourire bienveillant devant un spectacle auquel ils semblent s'être habitués mais qu'ils continuent d'observer avec amusement. Ils savent Jarvis être le centre de l'attention et semblent l'accepter avec bonne humeur. Il serait de toute façon impossible d'être insensible aux diverses allées et venues du leader sur scène, à ses sauts et à ses déhanchements suggestifs de pantin désarticulé qui, s'ils n'étaient exécutés par Jarvis Cocker, auraient de bonnes chances de paraître totalement ridicules.

Son aisance est remarquable, il rebondit avec spontanéité sur chaque micro-événement (même un portable qui fait résonner un bip-bip caractéristique de l'arrivée d'un message) et glisse des plaisanteries pince sans-rire avec la classe à l'anglo-saxonne qui le caractérise. A en croire ses nombreuses interpellations, le public toulousain semble le mettre particulièrement en confiance ; il semble d'ailleurs en garder un souvenir ému depuis la dernière fois qu'il l'a vu – il y a 17 ans, comme il le précisera d'entrée de jeu : "Vous n'avez pas changé, well done!" et ce, malgré le fait qu'il y ait eu "beaucoup de merde dans le monde entier", constate-t-il, en bon francophile. Pour nous faire honneur, il commandera à plusieurs reprises un verre de vin qu'il finira même par faire circuler dans les premiers rangs, par amour du "partage". Pas de doute, Jarvis sait se faire aimer de son public – il a d'ailleurs commencé le concert par une distribution de mini Mars.

Certes, personne ne se lasse de ce spectacle ambulant, mais c'est évidemment la musique qui rassemble davantage que le personnage : les fans réagissent au quart de tour dès les premières notes des grands hits. "Do you remember the first time?", qui ouvre le set, est une vraie tuerie : les gens sautent d'entrée de jeu et hurlent les paroles avec délices – dès les premières minutes je me retrouve ainsi gracieusement aspergée de bière par mon aimable voisin de derrière, ce qui, je le conçois, se révèle néanmoins être, d'une façon générale, les prémices d'un concert prometteur. Ce seront surtout les classiques His'n'Hers et Different Class qui seront mis à l'honneur ce soir. Suit en effet "Pink Glove", à l'envolée disco jouissive, enchaînée sur la délicieuse "Pencil skirt". "Something Changed" marque une petite pause plus tranquille, histoire de prendre des forces pour "Disco 2000" qui, là aussi, stimule les foules. "This is hardcore", avec son puissant refrain, fait une apparition attendue entre les titres des deux albums phares, ouvrant la voie pour une ambiance plus apaisée avec "Sunrise" pour laquelle Jarvis reprend sa guitare acoustique... avant qu'il ne décide de rompre le calme déjà précaire par des coups sonores donnés sur divers tambours géants – au centre et à la droite de la scène. Bien sûr, c'est l'incontournable "Common People" qui clotûre la première partie.

Car oui, le concert durera en tout près de deux heures et ne présentera que de rares répits. Jarvis paraît infatigable, ce qui obligera un des techniciens du Bikini de courir après lui pendant trois bons quarts d'heure de plus afin d'empêcher que le fil de son micro ne se coince quelque part. Même le public semble plus fatigué que le chanteur, qui, pourtant, ne cesse de parcourir les devants de la scène et va jusqu'à grimper sur des amplis pour atteindre un clavier placé en hauteur sur la droite. Pour notre défense, il faut dire que la seconde partie du concert se révèlera nettement plus électro et planante – ce qui permettra à Jarvis d'expérimenter de nouvelles chorégraphies approximatives – mais peut-être moins excitante que la première pour le public, même si on retrouve quelques perles telles que "Acrylic Afternoons" ou "Mis-shapes", qui fera office de superbe final.

Bilan du concert ? Un spectacle saisissant d'un artiste charismatique en grande forme, proche de son public, dont les textes sensibles et pertinents peuvent être appréciés à leur juste valeur à travers une musique transmise par des musiciens de talent et empreinte d'une bonne énergie disco électro pop, qui n'est pas sans raviver une certaine nostalgie des 90's. Vous l'aurez compris, donc : la nouvelle tournée de Pulp est une occasion à ne pas rater !

 

"Babies", Pulp, His'n'Hers

(avec un bel exemple de choré Cockerienne :D)

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"Something Changed", Pulp, Different Class

(Une de mes préférées :D)

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"Common People", Pulp, Different Class.

(j'adore son air gentiment illuminé dans ce clip xD)

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"This is Hardcore", Pulp, This is Hardcore

(beaucoup plus sombre et d'autant plus poignante)

 

Et la setlist ici !

15 mai 2011

Le "butterfly buddhist effect"

 Petit passage sympathique tiré d'un de mes (nombreux) bouquins sur le bouddhisme - ou d'une parmi les innombrables bonnes raisons de s'imprégner d'une philosophie bienveillante et pleine de bon sens :

 

 

"Si je cède ma place assise à une personne âgée dans le métro, je me sentirai tout de suite mieux et serai reconnaissant envers cette dame qui m'a donné l'occasion de me rendre utile. Mon geste aura donc modifié mon état d'esprit mais également le sien : elle aura des sentiments positifs envers moi (« comme cette personne est aimable ! ») mais aussi envers elle (« quelqu'un s'intéresse à moi ») et l'humanité en général (« après tout, les gens ne sont pas si égoïstes que ça »).

Ce minuscule épisode est un exemple entre mille. Il sera vite oublié mais ne disparaîtra pas sans laisser de traces : comme tous nos actes, il produira ce que le bouddhisme appelle une empreinte karmique. Rentrant chez elle de meilleure humeur, la dame sera plus encline à se rendre agréable aux autres ; sa façon d'être avec ses voisins ou ses proches produira à son tour des effets positifs, et ainsi de suite. Chacune de nos pensées, chacun de nos actes bénéfiques sont des petites graines destinées à germer, à pousser et à se multiplier, souvent bien au-delà de ce que nous pouvons imaginer."

 

Bouddhisme au quotidien, Nathalie Chassériau.

 

Bouddhisme_au_quotidien

 

Je vous dirais quand même, par acquit de conscience, que ce bouquin est loin d'être le meilleur que j'ai lu sur le sujet, même s'il a le mérite de s'appuyer sur des exemples concrets tirés de la vie telle que la connaît M. Tout-le-Monde - d'où le titre, et c'est d'ailleurs pour cette raison que j'ai voulu le lire (parce qu'ils sont bien gentils les bouddhistes avec leurs belles formules poético-émouvantes mais des fois, on se demande vraiment si c'est pas complètement à côté de la plaque commes concepts, vu dans quel monde on vit - et je suis finalement intimement persuadée que non, c'est loin d'être incompatible !).

En fait, si je trouve le bouquin moyen, c'est parce que l'auteur ne possède que partiellement le style exalté, serein et apaisant qui transmet tous les bienfaits de la pensée bouddhiste et qu'on trouve dans les écrits de Matthieu Ricard, par exemple (soit dit en passant, Matthieu Ricard est d'une génialité difficilement égalable de toute façon !). Elle va parfois carrément jusqu'à laisser transparaître ses critiques sur le mode de vie à l'occidentale qu'elle semble franchement désapprouver, de sorte que certains passages sont assez injustement culpabilisants et ne me paraissent de ce fait, pas franchement bouddhiques... Faut dire que l'auteure est franco-italienne, d'où peut-être un ton méditerrannéen perçu comme catégorique pour ceux qui sont un peu trop habitués aux jolis euphémismes bien politiquement corrects à la française... Mieux vaut donc avoir déjà eu un aperçu du bouddhisme pour se plonger dans ce bouquin (à la présentation super soignée et colorée, le papier est limite glacée c'est trop jouissif !), histoire de pouvoir prendre un peu de recul.

 

 

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19 avril 2011

Six Feet Under (+ The Maccabees !)

 

« Time doesn't tell the truth about our souls. Only Love.

We're all children when we truly love. »


Six Feet Under, Saison 3, Tears, bones and desire (épisode 8)

 

 

Plus une chanson que je me suis envoyée en boucle pendant tout l'après-midi et que je trouve triplement adaptée ici ; d'une parce que c'est tout doux tout mignon et faussement naïf comme un amour d'enfant ; de deux parce que le groupe s'appelle The Maccabees et que ça pourrait faire penser aux "macchabées", ce qui, dans le contexte d'une série qui se déroule dans des pompes funèbres, tombe plutôt à pic ; de trois, je sais, la réflexion qui précède n'est pas de très bon goût mais la génialité de la chanson ET du clip compensera cela sans problème :)

 

"Toothpaste Kisses", The Maccabees, Colour in It.

 

19 avril 2011

Chronique : Ghinzu + My Little Cheap Dictaphone

Ghinzu (+ My Little Cheap Dictaphone + The Rusty Bells) au Bikini le 13 avril 2011


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Lien vers la chronique sur Mygmusique -> ici

 

Pour une première édition, le Festival Electric Artyland démarre fort ! Une belle programmation placée sous le signe du rock belge avec une date spéciale (hors tournée) de Ghinzu au Bikini pour sa semaine d'ouverture.

C'est le groupe toulousain The Rusty Bells qui ouvre le show. Les membres du trio se présentent en habitués sur la meilleure scène de Toulouse et investissent les lieux avec détermination – en témoigne le T-shirt de la bassiste proclamant « We want your mind ». Il faut dire que le public semble être composé de connaissances et/ou connaisseurs, d'où une ambiance sympathique, ponctuée de diverses interpellations amicales entre deux titres garage rock. On appréciera la présence inattendue d'un harmonica (sur « My Steel Brother ») parmi les accompagnements plus psyché au clavier. Le groupe reviendra d'ailleurs pour un rappel réclamé de « Stalker guy ».

La salle est déjà nettement plus remplie lorsque c'est au tour de My Little Cheap Dictaphone (dit MLCD) d'entrer en scène. Le groupe constitue d'une part un très bon prélude à Ghinzu – on retrouve le même genre d'accompagnement piano, la même ambiance planante et électrique... – ; de plus, le quatuor liégeois rentrait parfaitement dans la thématique du festival, qui est de traiter les relations entre le rock et d'autres formes d'expressions artistiques, l'audiovisuel en l'occurrence. On diffuse en effet derrière le groupe un vidéo clip pour illustrer chaque chanson, le tout formant une sorte d'opéra rock qui raconte la montée en gloire d'un musicien génial mais torturé (apparemment inspiré de la vie du Beach Boy Brian Wilson) suivie de sa descente aux enfers. La mise en scène est ainsi soigneusement étudiée : non seulement les cinq musiciens sont habillés dans le même style 50's (même le micro rappelle les 30 glorieuses !) que les personnages de leurs clips (costard noir et blanc, chaussures vernies, et un chapeau en ce qui concerne le charismatique et touchant leader Redboy) mais en plus leurs silhouettes se détachent sur l'écran de projection pour un superbe effet de mise en abyme.

L'atmosphère est posée dès les premières (très bonnes) chansons « Piano Waltz » et « He's not there ». La setlist n'est pas une surprise pour les initiés puisque l'intégralité du dernier album, The Tragic Tale of a Genius, sera jouée ce soir – pour le plus grand plaisir des yeux et des oreilles. La plus connue, « What are you waiting for? » et son clip percutant en ombres chinoises achève d'échauffer ceux qui sont les plus lents à se plonger dans l'ambiance si particulière du monde onirico-psychédélique de MLCD. D'abord assez sages, les membres du groupe, portés par un public plus que réceptif, finissent par se laisser gagner par la force de leur récit et de leurs envolées musicales, de sorte que Redboy ira jusqu'à s'asseoir au bord de la scène, avant de traverser carrément la foule en son milieu sur la chanson titre – dont l'ambiance cabaret fou, bien qu'inquiétante, n'en est pas moins irrésistible. On note toutefois quelques pauses plus calmes qui mettent en valeur les parties au violon (« My Holy Grail » notamment). Aucun doute, à la fin de leur set, My Little Cheap Dictaphone en ont conquis plus d'un !

On n'oublie toutefois pas qu'il s'agit principalement de fans de Ghinzu qui se sont assemblés là, et malgré la très bonne prestance de MLCD, l'impatience commence à se faire sentir. Les sifflets enjoués se calment très vite pour que l'intro électro de « Mother Allegra » puisse prendre toute son ampleur. Le groupe enchaîne sans tarder sur un bon choix de chansons du dernier album : « Mirror Mirror » fait très vite monter l'ambiance et fait se déchaîner toute la fosse, qui n'attendait qu'un signal du brûlant leader John Stargasm pour se démener. Il suffit de « Dream Maker », puis de l'envoûtante et cynique « Cold Love » pour qu'on ait déjà l'impression d'en être au rappel tant tout le monde semble être pris d'une véritable frénésie – certains, dans l'enthousiasme, se risqueront même à un dangereux slam. Après « Take it Easy », plus pop, on assiste à un brusque retour en arrière pour le moins inattendu avec « Dragon », issue du premier album, très peu exploité en live, et dont les puissants riffs de basse et le chant style rap produisent un effet ravageur sur le public, qui ondule au rythme saccadé de la chanson, encouragé par les grimaces expressives du bassiste Mika Nagazaki. Enfin une pause bien méritée (mais de courte durée !) avec la première chanson tirée de Blow, la très attendue « Dragster-wave », qui porte bien son nom puisque, débutant calmement avec des paroles murmurées sur des arpèges au piano, elle finit par happer le fan dans une vague délicieuse qui monte crescendo jusqu'à l'explosion finale. Pas de pitié pour le public, à qui l'on a déjà (inutilement) ordonné de sauter à plusieurs reprises – Stargasm ne se privant pas lui-même de grimper sur son clavier ou de se déhancher de façon très personnelle – puisqu'on ne tarde pas à enchaîner sur le tube « Do you read me? », nécessitant une bonne réserve d'énergie. En bonus dans la setlist : « Chocolate » un titre ne figurant sur aucun album (en revanche utilisée pour une pub Eastpak) et qui, en live, produit un effet étrange vous forçant à répéter avec une exaltation incompréhensible des paroles absurdes – quoique suggestives. D'ailleurs, il faillit ne pas être joué puisque Stargasm se demandera pendant un instant s'il n'a pas « cassé l'piano », piano qu'il troque pour se coller à la basse sur la chanson suivante (« Mine »).

En rappel, la traditionnelle « Blow » qui joue bien son rôle de crescendo final dévastateur avant de laisser la transcendante « Kill the Surfer » achever tout le monde. C'est une véritable folie sur scène : John reçoit un drapeau de la Belgique qu'il arbore tant bien que mal à la César ; Mika frôle la crampe à la mâchoire tant il grimace depuis son clavier ; quant à Greg, le guitariste très perché (déjà désigné comme adepte des « trucs bizarres » sur les albums), au look très space (il arbore en effet un ensemble caleçon long et T-shirt moulants vaguement satinés, tachés de rose et bleu façon 70's), il est carrément par terre et se retrouve emmêlé dans les fils du micro de Stargasm qui s'amuse à l'enjamber – je ne parle même pas de l'état du public, les mouvements de foule étant à leur comble depuis la troisième chanson. La sortie du dit Greg clôturera d'ailleurs magistralement le concert puisqu'il prendra soin de mettre tous les boutons de volume à fond avant de quitter la scène en « battant des ailes »... En guise de conclusion, je ferais tout aussi bien de reprendre les mots de Stargasm lui-même : « Tout est bon dans cette soirée. »

 

Vous l'aurez peut-être compris, c'est pour ce festival (Electric Artyland) que je suis bénévole... ^^

(mais non je ne fais pas la pub en passant, voyons)

 

"Stalker Guy", The Rusty Bells.

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"What are you waiting for?", My Little Cheap Dictaphone, The Tragic Tale of a Genius.

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"He's not there", My Little Cheap Dictaphone, The Tragic Tale of a Genius.

(Live au Bikini ! Comme ça on voit un peu mieux de quoi je parle ^^)

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"Do You Read Me?", Ghinzu, Blow.

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"Cold Love", Ghinzu, Mirror Mirror.

Clip très "hasardeux", comme dirait le Cube. Entre le très dérangeant et l'hilarant xD.

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"Chocolate", Zed & the Party Belt.

(ça doit être un p'tit jeu de la part de John Stargasm de ne pas signer ça sous le nom de Ghinzu, puisqu'il est aussi publicitaire, si j'ai bien compris... !)

(roh et puis ce clip, plus auto-dérisoire, tu meurs... (enfin, du moins j'espère que c'est de l'auto-dérision xD))

 

7 avril 2011

Critique tout à fait informelle et subjective de "We Want Sex Equality!"

Samedi dernier, je suis allée voir We Want Sex Equality, de Nigel Cole (mais non je ne marque pas le nom du réalisateur pour faire style que je le connaissais d'avant et que je ne viens pas juste de regarder comment il s'appelait...) avec trois autres amies. J'avoue, ça faisait un peu "je suis trop féministe, j'me sens trop concernée par cet inadmissible problème !" alors qu'on avait surtout envie d'aller au cinéma, en fait... J'ai passé un très bon moment d'où un petit article coup de coeur (parce que c'est toujours quand j'ai pas du tout le temps que j'ai envie d'écrire plein de trucs sur n'importe quoi).

 

Synopsis informel :

Dans la banlieue londonienne de Dagenham au printemps 68, plus d'une centaine de femmes sont employées par l'usine Ford. Toutes très différentes les unes des autres, elles s'atellent pourtant à la même tâche quotidienne : coudre les pièces permettant d'assembler les banquettes des voitures. Voyant leur statut dégradé injustement, elles se soulèvent et finissent par exiger... l'égalité des salaires entre hommes et femmes, ni plus ni moins. Pour se faire entendre, elles entrent en grève, menées par une leadeuse inexpérimentée mais très vite passionnée par son sujet, Rita (Sally Hawkins). Une première chez les femmes, ce qui ne manque pas de susciter pas mal de réactions à divers niveaux...

 

Tout un tas de bonnes raisons d'aller voir ce film :

=> ça passe dans les bons cinémas (genre Utopia), et en VO s'il vous plaît !

=> Les actrices sont hautes en couleurs (et leur accent anglais est irrésistible)

=> C'est drôle et émouvant (même que j'ai pleuré. Et ri.)

=> Il a reçu plusieurs prix au festival du film britannique de Dinard en 2010 : Meilleur film, Meilleur scénario et Prix du Public.

=> ça fait référence à un mouvement qui s'est réellement déroulé en Angleterre et qui a donné naissance à l'Equal Pay Act en 1970.

=> Parce que les idées féministes, ça fait toujours du bien par où ça passe (ET POURQUOI QU'ON SERAIT PAYEES MOINS CHER QUE LES HOMMES, HEIN ?!)

=> La fascination pour l'ambiance 60's signe et persiste (les costumes m'ont fait regretter pour la énième fois de ne pas avoir connu cette époque-là... et aussi de ne pas avoir assisté à la séance en mode néo-hippie)

=> Le parfum de gentille révolution pacifiste pour la bonne cause et dans la bonne humeur, c'est toujours agréable.

=> Regarder l'énergie des gens qui se démènent pour leurs idées et projets, ça donne envie de se bouger.

=> Finalement, les inégalités de salaire entre hommes et femmes, c'est toujours d'actualité, non ? ALORS, ON ATTEND QUOI ?!

=> Parce que, derrière l'enthousiasme on peut percevoir un petit message subliminal : depuis quand a-t-on renoncé à se battre pour ce qu'on croit juste ? et surtout : pourquoi ?

 

26 mars 2011

Chronique : The White Lies

 

 The White Lies (+ Crocodiles + Transfer) au Bikini le 14 mars 2011

 

 Lien vers la chronique sur Mygmusique => ici

(et même que j'ai mon nom (niais) de chroniqueur à moiiiiiiii :D)

 

Les White Lies : nouveau groupe londonien très prometteur qui renoue avec la new-wave – d’où l’appellation, vaguement (sans mauvais jeu de mots) redondante de « new new-wave ». Alors même si on est lundi soir et que ça fait à peine quatre heures que je suis descendue de l’avion, rien ne m’empêchera de me rendre au Bikini pour un programme bien chargé – même si je manque m’envoler sous le souffle du vent incroyable qui balaye Toulouse.

 Le trio est précédé de deux groupes américains, quasi inconnus en France, qui, malgré le fait qu’ils viennent tous les deux de San Diego, n’ont pas grand-chose à voir sur le plan musical.

Un malencontreux retard me fait entendre les toutes dernières notes de la première partie, Transfer, groupe pour le moins sympathique – ils n’hésitent pas à parler, signer des autographes ou à prendre des photos avec leurs fans à la fin de leur show, dans la plus pure bonne humeur – et qui, après écoute de leur album Future Selves, m’a vraiment fait regretter d’avoir loupé leur performance live. Ils puisent eux aussi leurs influences dans le « rétro » (justifiant de ce fait leur présence en introduction des White Lies – cf « Losing Composure » ou « Take your medicine »), poussant même parfois jusqu’aux 60’s avec leurs vocalises (comme dans « My suspicions » ou le surprenant slow (si si, écrit en 2009, je vous jure !) « Get some rest »), sans pour autant se limiter à un genre en particulier dans leurs compositions.  

Avide de me rattraper, j’ouvre grand mes oreilles lorsque la seconde première partie, Crocodiles, entre en scène. L’ambiance change du tout au tout et me rappelle notamment The Big Pink (dans le genre groupe récent qui en envoie) par ses envolées planantes, très chargées en basse et en puissants riffs de guitares saturées, à l’occasion soulignées par un clavier. Le leader, Brandon Welchez, se la joue un peu Liam Gallagher avec ses grosses ray-ban mais n’en véhicule pas moins une grande énergie par son jeu de jambes, de guitare et les cris suraigus lancés sur la très bonne « Mirrors ». Les larsens fusent et semblent déstabiliser un peu le public – les gens se sont manifestement déplacés en majeure partie pour les White Lies – mais la salle est réceptive et j’ai pour ma part beaucoup apprécié leurs crescendos transcendants qui emportent dans un monde indie, bien électro, bien psyché, légèrement dark sur les bords, mais étrangement fascinant (« Stoned to Death », « Hearts of Love »). Un jeu peut-être un peu trop prétentieux pour une première partie, d’autant que le groupe n’est quasi pas connu en France, mais pour le moins efficace – tout aussi efficace que la batteuse de leur formation, d’une impressionnante précision – qui donne bien envie de se déplacer pour leur prochaine date à Toulouse – dans un cadre nettement plus intimiste – au Saint des Seins le 4 avril.

 C’est un public déjà conquis et impatient qui accueille les White Lies. La setlist est parfaite, alternant chansons de l’excellent premier album Lose my life et de Ritual, sorti en janvier dernier, qui, tout en poursuivant la même veine mêlant nostalgie des 80’s et explosion en puissance d’un gros son indie des années 2000, pousse l’exploration un peu plus loin avec quelques nouvelles chansons un peu plus posées. Les fans n’ont pas à attendre beaucoup pour entendre deux des titres phares du groupe : c’est en effet « A Place to Hide » qui ouvre le set. Entrée en matière très directe, qui enchaîne rapidement sur la plus sombre « Holy Ghost » pour une ambiance boîte de nuit, avant de revenir au premier album avec la chanson titre, pour le plus grand plaisir des fans, qui reprennent les paroles en chœur. Peu d’interactions avec le public, mais le charismatique Harry McVeigh, dont la voix rappelle celle du frontman des Killers (Brandon Flowers), semble néanmoins ravi d’être avec nous ce soir – d’autant que, pour une première date à Toulouse, comme il le précisera lors d’une de ses interventions, une très bonne énergie se dégage ! Même si on remarque une préférence du public pour les tracks du premier album, visible par le ravissement provoqué par « Fairwell to the Fairground » ou le final en crescendo de « The Price of Love »), les nouveaux titres sont très bien reçus et on se laisse aller à leurs rythmes plus lourds (« Is Love ») ou leur retour plus marqué au son des années 80 (« Streetlights », « Peace & Quiet »). Le point culminant : la très attendue et réclamée « Death » - paradoxalement, jamais une chanson sobrement intitulée « mort » ne m’a autant autant donné le sentiment d’être en vie et pleine d’énergie, et à voir la passion avec laquelle les gens scandaient le refrain autour de moi, la sensation était partagée ! C’est d’ailleurs cette chanson qui clôture le set, avant que le groupe ne revienne pour un rappel. La finale, « Bigger than us », dans le plus pur esprit du premier album, nous confirme le fait que les White Lies semblent sur la bonne voie pour nous vivifier, à coup de paroles dark mais étonnament enthousiasmantes, pendant encore un bon bout de temps !

 

"Take your Medicine", Transfer, Future Selves.

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"Mirrors", Crocodiles, Sleep Forever.

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"I Wanna Kill", Crocodiles, Summer of Hate.

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"TO Lose My Life", White Lies, To Lose My Life.

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"Death", White Lies, To Lose My Life.

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"Bigger Than Us", White Lies, Ritual

(le message de ce clip semble être une pique à la société de consommation mais je l'ai quand même trouvé un peu capillo-tracté dans le développement xD)

 

=> Pour un autre point de vue sur les Crocodiles : Martine Webzine

27 février 2011

Chronique : Moriarty

 

Moriarty (+ JP Nataf + Giedré) au Bikini le 2 février 2011 (Festival Détours de chant)

 

Deuxième chronique que j'écris pour Mygmusique dispo ici ! (youpiiii)

 

Plus de deux ans après leur première date au Bikini, Moriarty est de retour à Toulouse dans le cadre du Festival Détours de chant. Une soirée inoubliable pour moi, qui ai découvert le groupe juste à temps pour assister au concert – timing louable puisque la date a fini par être complète (tout comme l'était la précédente).

Un concert de Moriarty, c'est très difficile à rendre, pour la bonne raison qu'on va de surprise en surprise...

La première de la soirée s'appelle GiedRé. Il s'agit d'une charmante jeune blondinette en robe, aux pommettes saillantes et au sourire enfantin... mais faussement innocent. Toute seule avec sa guitare, elle commence par une « chanson pour endormir les enfants » : la jolie histoire d'un homme qui se perd dans les bois, se voit proposer l'affection d'une prostituée (un travesti latino) pour finalement finir sodomisé contre un arbre. Les autres chansons sont tout aussi délicieusement politiquement incorrectes mais le public semble apprécier et même en redemander, à en juger par les nombreux éclats de rire et les applaudissements nourris. « L'amour » (ou plutôt le sexe (et particulièrement la sodomie, d'ailleurs)), les faits divers, le glauque, les tabous en général, sont des sujets de prédilection. L'humour est d'un cynisme tel que ça en frise le dérangeant, mais en tant que première partie, on peut dire que l'affaire a été rondement menée ! Voire peut-être trop bien menée.

En effet, face à JP Nataf, ex-Innocent, l'audience semble se refroidir et être déstabilisée par le contraste. Il faut préciser ici que la plupart des gens se sont manifestement déplacés pour Moriarty, ignorant ou ayant oublié le fait (moi la première) que, puisqu'il s'agit d'une date de festival, le second artiste occupe la scène nettement plus longtemps que ne le ferait une simple première partie. Voir la setlist se prolonger finit par impatienter les toulousains... Ce qui est dommage, car la qualité de la musique est indéniable. Des textes recherchés et poétiques (nettement plus lyriques que ceux de GiedRé), une voix apaisante, des mélodies planantes et harmonieuses, (et, en ce qui concerne Jean-Philippe lui-même, un look retro, vaguement lennonien sur les bords, qui vaut le détour !). Le tout fait voyager mais ne semble pas combler les attentes du public.

Lorsque Moriarty arrive (enfin !) sur scène, l'impatience est à son comble. Malgré quelques problèmes de son qui font qu'on n'entendra pas la voix du contrebassiste avant le second morceau – il faut dire que la diversité des instruments étalés sur la scène est pour le moins impressionnante ! Les réglages n'ont pas dû être évidents à faire... ! -, on sent que c'est un Bikini conquis qui s'est rassemblé ici pour Moriarty. Même si on ne connaît pas encore le nouvel album, le contact s'établit immédiatement : le silence se fait et on embarque aussitôt dans une ambiance country, portée par la voix suave si particulière de Rosemary.

Le dépaysement est aussi visuel : les looks décalés des différents artistes et la mise en scène théâtrale (originale, très précise et réussie) font qu'il est impossible de s'ennuyer, d'autant que certains musiciens passent d'un instrument à l'autre et que tous ne cessent d'intervenir (en français comme en anglais) auprès du public. Le guitariste (Arthur ; dont les bretelles, les chaussettes rouges et le chapeau évoquent les farfadets irlandais) n'attend pas plus de deux ou trois chansons pour remercier toute l'équipe du Bikini et les féliciter de la qualité de leur magret de canard, proposant alors le tout premier « slam d'assiette » de l'histoire de la musique – consistant à faire passer de main en main l'assiette jusqu'au bar situé au fond de la salle. Le slam sera d'ailleurs le leitmotiv de la soirée puisque, ayant renversé le thé de Rosemary, Thomas (harmonica) renverra la tasse vide via le public aux barmen. Ce sera d'ailleurs Thomas lui-même qui, pourtant apparemment pas très branché bain de foule, finira par se faire porter par les fans sur « Jimmy », titre phare du groupe.

Le morceau se révèlera d'ailleurs être le clou de la soirée : tout le monde semblait l'attendre de pied ferme et ne se fait pas prier pour fredonner les paroles avant même que la chanteuse ne s'avance vers le micro. Le résultat est pour le moins émouvant, pour le groupe, ravi, comme pour nous. Tout le monde est invité à claquer des doigts sur l'instance du batteur (résolument sympathique, ne serait-ce que pour sa salopette). Comme le public se voit reprocher de s'arrêter de chanter quand c'est au tour de la mélodie jouée à l'harmonica de rentrer en scène, un spectateur relève le défi de la siffler et se voit finalement invité à rejoindre le groupe en guise de substitution – épatant ! - ce qui autorise donc Thomas à se lancer pour son slam. En tout, la chanson sera jouée deux fois, voire trois, étant donné les nombreuses interruptions – ce qui ne déplût vraisemblablement à personne, au final. Le « vrai sens » des paroles nous sera d'ailleurs livré par Arthur : Jimmy serait en fait en train de planer... Rosemary semblant contester l'affirmation, je laisse tout un chacun libre d'interpréter la chanson comme il le souhaite.

Le public adhère sans aucun doute aux nouvelles chansons, très diverses ; elles vont d'un festif country et entraînant à la gravité solennelle (je pense en particulier à la chanson dédiée au plus jeune condamné à mort aux USA) - et les « classiques » sont accueillies avec chaleur : « Private Lily », « Cottonflower » (très réclamée)... « Isabella », présentée par Arthur comme leur nouveau « single » (avant qu'il ne s'embarque dans une brève parodie des émissions de musique diffusées sur les grandes chaînes) est elle aussi très bien reçue.

Il serait difficile pour moi de ne pas oublier de détails tant la soirée fut mouvementée ! J'ai notamment été très séduite par la mise en scène, soigneusement étudiée, qui rapproche nettement le groupe d'une troupe de théâtre, à la fois pour les costumes, la cohésion, l'ambiance (bien sûr) mais aussi le sérieux professionnel dont ils faisaient preuve à chaque fois qu'il s'agissait de commencer une nouvelle chanson.

Une belle harmonie entre les membres du groupe (la preuve, ils chantent le plus souvent groupés autour d'un même micro et n'ont même pas besoin de setlist), une complicité précieuse avec leur public, une mise en scène imaginative et une musique entre le country, le folk et le blues qui transporte dans un univers à la fois onirique, mélancolique et pourtant très vivant qui, une fois sur scène, dégage une énergie chaleureuse et met de très bonne humeur ! Il ne reste plus qu'à attendre la sortie de l'album – le groupe s'est apparemment décidé depuis la semaine dernière pour le titre Dark line in the middle of town – actuellement en cours de mixage.

 

PS : et non, c'est pas moi qui suis en retard, c'est le webmaster qui a tardé à publier mon article :p

Edit 2/04/2011 : le nouvel album s'intitule en fait The Missing Room et est en ligne sur Deezer et Spotify !

 

"Pisser Debout", GiedRé.

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"Plus de Sucre", J.P. Nataf, Plus de Sucre.

(conseil : ne regardez pas les images et écoutez juste la musique parce que les associations supposées poétiques texte/images frisent un peu le ridicule xD)

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"Viens me le dire", J.P. Nataf, Clair.

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"Jimmy", Moriarty, Gee whiz but this is a lonesome town.

(clip magnifique qui m'a permis de comprendre toute la profondeur des paroles, d'ailleurs...)

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"Cottonflower", Moriarty, Gee whiz but this is a lonesome town.

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"Isabella", Moriarty, The Missing Room.

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